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 L'OCEAN EST SI BEAU VU D'EN HAUT

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AuteurMessage
mielpops09
Reine des abeilles
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mielpops09


Messages : 202
Date d'inscription : 05/03/2012

L'OCEAN EST SI BEAU VU D'EN HAUT Empty
MessageSujet: L'OCEAN EST SI BEAU VU D'EN HAUT   L'OCEAN EST SI BEAU VU D'EN HAUT Icon_minitimeLun 28 Oct - 19:34

Couchée dans l'herbe fraîche d'un matin d'été, Coralie contemple la course des nuages. A vrai dire, cela fait un bon moment qu'elle est là, à regarder, sans la voir vraiment, la bataille que se livrent sans merci, les nimbes célestes et le soleil. Elle est restée toute la nuit, les yeux dans le vide, le regard flou, sans se rendre compte que les heures sombres de la lune ont cédé leur place à celles caniculaires de l'astre solaire.

Elle s'est réfugiée en haut de la falaise, là où l'on voit l'eau et l'air se rejoindre dans le bleu profond de l'horizon, là où les vagues viennent se désintégrer contre les rochers avant de remonter le long de la paroi et de se transformer en légère brise humide que viennent cueillir les visages molestés par le soleil.

Elle respire à pleins poumons l'air saturé en iode, percevant non loin de là, le cri des mouettes qui se laissent porter, ailes déployées, par les courants ascendants avant de fondre sur le bleu de l'océan. Coralie lève la tête vers elles en signe de protestation, mais la lumière ardente du soleil blesse ses yeux émeraude, l'obligeant aussitôt à fermer ses paupières inondées de larmes depuis la veille.

Les images du bonheur lui reviennent inexorablement en mémoire, suivies de celles de la rupture, chacune étant comme un coup de poignard supplémentaire, meurtrissant un peu plus un cœur anéanti par le chagrin.

Elle se rappelle l'espoir qui est naît en elle quand elle l'a rencontrée, elle se souvient, étape par étape, des notes de couleurs, qui, peu à peu, ont irisé le mur gris de sa vie, de ces moments féeriques, de douceur et de complicité, mais surtout de cet amour, un amour absolu.

Elle se laisse emporter par le tourbillon des émotions et des sentiments. Elle est debout, les yeux fermés et passe dans sa tête leur chanson, celle sur laquelle elles se sont aimées. Bras ouverts, tête penchée, elle tournoie sur elle-même, imprimant le rythme de cette chanson qui résonne de plus en plus fort dans sa tête. Coralie danse, Coralie chante, Coralie sourit malgré le flot de larmes qui s'échappent abondamment de ses yeux.

Ses bras enlacent un corps imaginaire qu'elle étreint et chérit avant de le serrer de plus en plus fort contre le sien afin de n'en faire qu'un, ce corps qu'elle a adulé et qui s'en est allé vers un autre bonheur.

Cette réalité lui revient soudain comme revient un boomerang en plein visage, la gifle de plein fouet. Elle finit par perdre l'équilibre. Son corps chute mollement dans l'herbe mais son âme continue de s'enfoncer dans l'abîme de la souffrance. Les bras de chaque côté de son corps, elle arrache avec hargne l'épaisse toison verte à portée de main et se met à hurler son désespoir avant de se retourner, face contre terre et de frapper le sol, comme pour chasser l'évidence et tuer ce fichu désespoir.

Elle y parvient quand surgissent en elle les images de leurs premiers échanges, puis celles de leur première rencontre et enfin leur magnifique histoire. Elle se souvient de ses magnifiques yeux noirs en amande, de sa bouche pulpeuse et de ses cheveux ébène, de la douceur de sa peau, de la tendresse de ses gestes et de ses mots, de son sourire éclatant et de son regard malicieux. Remontent ensuite en elle l'écho de sa voix suave, l'odeur de son parfum, l'odeur de son corps.

Elle sent la douceur de ses mains aux doigts fins et graciles, ses caresses et ses baisers sur chaque parcelle de sa peau. Elle sent sur ses lèvres son souffle chaud et sa bouche couvrir sa bouche, sa langue livrer bataille à la sienne..Puis elle sourit à nouveau en revivant leurs instants de folie, leur fous rires et leurs blagues à deux sous, les virées chez les amis et leurs sorties, leurs coups de cafard et leurs coups de coeur. Deux cœurs battant à l'unisson, deux âmes sœurs, deux âmes unies, les promesses d'un amour unique et éternel, les promesses de bonheur.

Puis, revient à sa mémoire, le jour, où le sol s'est dérobe sous ses pieds, le jour qui a vu s'effacer son beau sourire à jamais. Depuis ce jour maudit, c'est la chute interminable aux enfers, dans l'abîme sans fond de la souffrance, les nuits sans sommeil et les cauchemars, la désillusion, la déception, la remise en question et cet horrible trahison.

Elle s'est dit que le temps apaiserait sa souffrance, que cela finirait par aller mieux, que son optimisme légendaire reprendrait le dessus, que ses amis et ses proches parviendraient à la sortir de ce mal-être, mais la souffrance est là, à chaque instant, tenace, lancinante, aussi puissante que l'amour qu'elle lui porte encore malgré le mal infligé. Elle se déverse en elle tel le poison, la ronge comme l'acide. Elle investit son corps et son esprit, empoisonne son cœur et son âme, laissant dans son sillage les affres de la trahison et du mensonge.

Les larmes à nouveau la submergent et le masque de la douleur reprend sa place sur son visage d'ange. Elle ne trouve plus de répit, nulle part. Du matin au soir et du soir au matin, elle ne voit que son image. Rien ne peut la détourner d'elle une seule seconde.
Elle cherche son souffle, elle étouffe, elle renifle, elle gémit, elle hurle et hurle encore son prénom, dépassant le bruit de l'océan et le vacarme des oiseaux.

Les bras tendus, tournoyant lentement sur elle-même, les yeux fermés sur son chagrin, elle semble chercher dans l'immensité du vide qui l'entoure, sa présence, lui crier son mal-être, lui demander pourquoi, la prier pour qu'elle revienne. Mais rien ne vient, son écho s'est perdu dans les méandres marins, seule sa peine se décuple à l'infini.
Alors, elle avance, aveuglée par ses larmes, mais déterminée. Elle avance à petits pas, mais à pas assurés. Elle étouffe, hoquette, mais elle avance, plus résignée que jamais. Elle essuie d'un revers de manche ses yeux embués et avance. Encore un mètre, elle avance, encore.. encore..

Sans elle, l'océan est trop beau vu d'en haut....
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