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 NUIT D'ORAGES

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mielpops09
Reine des abeilles
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mielpops09


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MessageSujet: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeLun 5 Mar - 20:17

Bon, et bien quoi ? Me voilà bien avancée maintenant..Mais quelle gourde . « Mais quelle andouille ! C'est pas possible de l'être d'avantage ! Dans la famille « triple andouille , j'ai tiré la reine » se dit-elle.
Ah, elle a l'air malin à rester plantée devant sa porte d'entrée, sous cette pluie battante et cet orage. D'ailleurs, elle a beau fouiller dans sa mémoire, elle n'en a jamais connu d'aussi forts. Un éclair zèbre le ciel accompagné d'un bruit assourdissant qui la fait sursauter. « Tiens, même Zeus me rappelle à l'ordre ». « Mais c'est pas possible d'être aussi nulle. »

Camille sort son téléphone et compose le numéro de Sophie..Elle est tellement pressée, qu'elle ne prend même pas le temps d'ouvrir la porte de son appartement et se mettre au sec. Le téléphone sonne, dans le vide. Camille se dit que son amie n'est pas encore rentrée et qu'elle aura été un peu ralentie par cette pluie diluvienne. Elle compose le numéro du portable, même résultat.. « Ah, merde, fait chier...mais qu'est-ce-qu'elle fiche ? Allez, Sophie s'il te plaît chérie, répond moi » Une terrible angoisse la submerge tout d'un coup : Et si Sophie lui faisait la tête ? Après tout, elle en aurait bien le droit. Se disputer pour une histoire de fesses que sa chérie a simplement regardées, c'est complètement ridicule et en plus, elle ne se gêne pas elle non plus !

« Et si je me mettais à l'abri ? Non seulement je suis trempée jusqu'aux os, mais en plus je fais me choper la crève » Elle fouille son sac..Rien. Elle fouille encore, toujours rien. La poisse. Et tout d'un coup, elle comprend que ses clés sont restées dans la beetle de son amie. La pluie battant sur son visage l'a quelque peu dégrisée et elle se rend compte combien elle a été stupide. Non seulement elle a un peu trop picolé, mais Sophie n'a rien fait de mal.. « C'est moi qui me suis comportée comme une idiote..Et crotte, elle répond pas, je peux pas rentrer chez moi..et merdeuuuuuuuu ».

C'est vrai qu'elle a été stupide, complètement. Aller reprocher à sa chérie de mater une sculpurale inconnue dont la chute de reins n'a échappé à personne au restaurant où elles avaient décidé de se rendre. Camille a abusé du délicieux Grave dont elle aime la texture et la robe. Deux verres, deux malheureux verres ont embrouillé son esprit. La fatigue a fait le reste.

Soudain, au travers du rideau de pluie, elle aperçoit des lumières de frein qui éclairent la nuit. Elle se frotte les yeux, comme si elle croyait rêver..Elle suit la lumière rouge du regard et la voit se poster au fond de l'impasse, à une cinquantaine de mètres de là. Si si, c'est bien Sophie..mais que fait-elle là ? La pluie a doublé de vigueur mais l'orage s'est un peu calmé. Il ne fait aucun doute que Sophie s'est rendue compte pour les clés et qu'elle l'a attendue..assez loin pour qu'elle étudie sa réaction et qu'elle ait le temps de se tremper. Petite vengeance personnelle.

Camille arrive enfin au niveau de la beetle de Sophie. La portière s'ouvre et une main aux doigts interminables en surgit, tenant un trousseau de clés. Camille s'approche, toute penaude et tend la main pour récupérer son bien en marmonnant « pardon ». Sophie ne l'entend pas de cette oreille et sort soudain de la voiture sans craindre la pluie. « Alors, tête de linotte, tu comptais aller où comme ça ? Tu t'es calmée? » dit-elle un sourire narquois aux lèvres..Camille la regarde, d'un air désolé et se met à rire elle aussi.. »

Sophie dévisage soudain son amie, la regarde profondément.Elle mesure l'amour qu'elle éprouve pour sa jeune maîtresse. En fait, elle n'a jamais aimé comme elle l'aime. Son sourire se fige, ses yeux fixent maintenant Camille, profondement. Ses vêtements complètement détrempés forment une seconde peau sur le corps sculptural de sa maîtresse. Dans un élan fougueux, elles se jettent l'une contre l'autre et se serrent à s'en étouffer. Leurs bouches se soudent en un baiser de feu. Sophie bien sûr pardonne, Camille s'abandonne. Leurs mains fébriles caressent leurs corps respectifs, attisés par un brasier que seule leur étreinte fougueuse pourra éteindre. Un brasier si puissant, si violent qu'elles ne prennent même pas le temps de s'abriter. Sophie plaque Camille contre le mur de l'impasse et lui maintient les poignets au dessus de sa tête de la main gauche avant de coller fermement son bassin contre le sien en lui pétrissant les seins de l'autre..Sa bouche dévore le cou de sa compagne soumise alors que de sa cuisse gauche, elle se fraye un passage entre les jambes de Camille. Cette dernière étant plus petite, les caresses de sa compagne atteignent sans effort le but recherché. Les va et vient de Sophie la mettent déjà en transe..elle s'abandonne totalement. La pluie dense s'éparpille en milliers de perles de cristal sur leurs corps enivrés de désir. Camille, envahie de vagues de plaisir, se laisse glisser le long du mur, ouvrant d'avantage ses cuisses aux caresses de Sophie qui ne lui laisse aucun répit. Celle-ci, la remonte à sa hauteur afin de lui décocher un baiser dont elle seule a le secret et qui laisse à chaque fois Camille sur le carreau. Un baiser langoureux, un baiser interminable où s'unissent leurs langues gourmandes après s'être cherché avec frénésie. Puis,d'un mouvement calculé mais rapide, Sophie passe sa main entre les jambes de Camille. Au travers du léger tissu qui sépare maintenant sa main du sexe de son amante, Sophie, malgré la pluie, sent ses doigts inondés d'une chaleur significative . Elle se met à jouer avec ce sexe assoiffé de caresses alors que sa bouche n'a de cesse de dévorer le visage de sa jeune maîtresse qui s'ouvre encore à ses mains expertes. Leur union, n'a aucun témoin à cette heure avancée de la nuit. Les retardataires, s'il y en avait malgré la pluie, verraient sous leurs yeux, deux corps magnifiques en parfaite harmonie, deux femmes se faisant l'amour sauvagement, sans pudeur, sans façon.


Sophie a maintenant passé sa main fureteuse directement sous le tissu détrempé . Ses doigts glissent aisément sur le sexe gonflé de Camille, qu'elle caresse savament, voluptueusement. Les va et vient alternent avec les petits mouvements circulaires, se font plus précis, plus appuyés, plus rapides. Le souffle de Camille devient court et dense. Elle sent en elle une vague de plaisir l'envahir, des gémissements se melent au clapotis des gouttes d'eau qui touchent le sol. Les doigts de Sophie viennent de pénétrer son intimité alors que son pouce énerve son bouton magique. « Tu as le plus beau cul que je puisses imaginer mon amour, et ta chatte me rend dingue, laisse moi les honorer ma chérie . Je t'aime... » Et Sophie de dévorer à nouveau les lèvres de Camille qui est au bord de l'explosion. Les doigts de Sophie entrent et sortent inlassablement, sans relâche, sans aucune pudeur. Camille sent ses jambes l'abandonner, son corps défaillir. Une énorme lame de fond remonte du plus profond d'elle même, provoquant un tsunami puissant qui met tout son corps en transe. Sophie l'accompagne dans sa jouissance et l'embrasse tendrement.

« Viens, chérie, rentrons. » Camille n'a guère le temps de reprendre ses esprits que son amante, après avoir actionné la fermeture des portes de sa voiture, la prend par la main et l'entraine chez elle. Il ne leur faut que quelques secondes pour parcourir la rue et franchir l'entrée de l'immeuble. Les deux femmes se précipitent dans l'ascenseur et s'embrassent sans retenue jusqu'à l'étage où réside Camille.


La clé tourne dans la serrure et les deux amantes entrent. A peine la lumière allumée, elles reprennent leurs étreintes fougueuses. Les vêtements de chacune volent à travers la pièce et elles se retrouvent nues très rapidement....

Tels deux aimants, leurs corps en ébullition se rapprochent inéluctablement. Doucement, Camille approche ses lèvres généreuses de la bouche de Sophie. Celle-ci, la dépassant d'une demie-tête, se penche sur sa compagne pour venir cueillir ce baiser. Un autre s'en suit, puis encore un autre. Et un autre. Leurs mains se joignent, leurs corps se soudent, elles ne sont plus qu'une alcôve d'amour et de tendresse. Parcourues de délicieux frissons, les jeunes femmes restent ainsi à s'embrasser et se caresser, comme si elles se découvraient pour la première fois.

Un éternuement retentissant coupe leurs ébats dans leur élan et Sophie et Camille, se prenant par la main, se dirigent en riant vers la salle de bain où l'eau de la douche italienne ne tarde pas à couler, chaude et revigorante..
« Ouahhhhh, ça fait du bien ! Avec ce qu'on a pris tout à l'heure !Dis, on a fait ça dans la rue !! Tu te rends compte ! Imagine que quelqu'un nous ait pincées ! On était bonnes à se faire enfermer pour exhibitionnisme !!
Oui, mais c'était si bon chérie, si inattendu..Tu étais à croquer avec ta moue de gamine prise en défaut..J'ai craqué..Je t'aime tant chérie..J'ai adoré ce moment particulier, pas toi ? »

Pour toute réponse, Sophie reçoit un nouveau baiser de sa maîtresse avant d'attraper le gel douche coco, le préféré de Camille. Avec une infinie tendresse et beaucoup de sensualité, elle en recouvre le corps délicat de son amie, qui en fait tout autant de son côté. Combien de douches ont-elles pris ensemble ? Ce geste si banal, si anodin devient à chaque fois un enchantement pour les deux jeunes femmes. L'amour transpire de ces deux êtres, tout est douceur et tendresse. L'eau bienfaitrice se déverse délicatement sur leur peau dorée, si douce, que les gouttes hésitent à en glisser pour mieux en savourer le grain.

Avec une infinie tendresse, Camille retourne Sophie, visage face au mur afin de la débarrasser des dernières traces savonneuses. Camille saisit le pommeau de douche et, d'un geste lent inonde le dos de son amie avant d'attraper de ces baisers les gouttes qui constellent sa peau : la nuque, les épaules, les omoplates. Pendant ce temps, sa main gauche part à la découverte des ses seins dont les pointes sont déjà durcies de désir. Camille se colle à sa compagne tout en dirigeant le jet d'eau sur son pubis qu'elle sollicite de son autre main, par petits mouvements circulaires d'abord, puis de ses doigts qui s'immiscent entre ses lèvres. Sophie, sentant un jet chaud inonder son sexe, s'ouvre d'avantage, offrant à Camille une plus grande liberté de mouvement. Ce dont elle ne tarde pas à profiter d'ailleurs en passant entièrement entre les jambes de Sophie qu'elle invite à s'agenouiller sur elle une fois qu'elle même s'est allongée à même le sol.

Camille, le pommeau toujours en main, se positionne savamment sous le sexe offert de sa compagne, approche sa main gauche et reprend ses caresses avant d'en écarter délicatement les chairs savoureuses gonflées de désir et mettre à nu un bouton fier et arrogant. L'effet du jet savamment dirigé ne se fait pas attendre et Sophie tout en gémissant, se met à onduler au-dessus de la bouche de sa compagne. Cette dernière savoure chaque seconde de cet instant magique et accompagne à présent de sa bouche, la transe de son amie. Sa langue joue avec ses lèvres où se mêlent eau et cyprine dans un tourbillon de bonheur. Camille se débarrasse du jet d'eau et enroule de ses bras les cuisses de Sophie tout en la faisant descendre d'avantage sur sa bouche devenue gourmande. D'une langue savante, elle joue, alternant bisous, sucions et léchouilles, soufflant de temps en temps sur le petit bouton en feu pour en retarder l'explosion avant de recommencer de plus belle. Les caresses s'accélèrent, se font plus profondes, plus appuyées, plus rapides. Le corps de Sophie ondule de rechef , cuisses largement ouvertes, s'affolant sous les caresses lancinantes de Camille décidée à l'emmener cette fois-ci jusqu'au bout du plaisir. Sa langue se durcit et pénètre son amie dont elle explore sans répit les parois intérieures frottant par la même occasion de frotter de son nez le bouton magique de Sophie. Qui se cambre, le corps envahi de spasmes, déversant sur son amie le nectar de sa jouissance. Camille en récolte toute la saveur sur sa langue, qu'elle laisse glisser encore, lui permettant ainsi de profiter des derniers frissons...

Sophie en proie à l'extase suprême que sa compagne vient de lui offrir veut l'entraîner à son tour sur le chemin du plaisir. Dans un mouvement d'infinie tendresse, prenant le visage de Camille entre ses mains, elle vient déguster sur sa bouche le fruit de son propre plaisir. Elle embrasse ses lèvres avec passion avant d'aller à son tour de sa bouche déguster celui de sa compagne. Il ne faut pas longtemps à Camille pour être emportée à son tour dans un tourbillon de volupté .

Le blackberry de Sophie se met à vibrer sur la table de nuit, interrompant net les jeunes femmes. Camille, s'en saisit et le lui remet. Sophie lit le message et repose fermement l'appareil , sans mot dire. A l'expression de son visage contrarié, Camille pressent que quelque chose la perturbe et l'interroge.
« Ma chérie, qu'est-ce qui se passe? T'en fais une tête !Rien mon coeur, rien d'important,
Sophie, s'il te plait, je suis pas bête. Je vois bien que quelque chose ne va pas..
Rien de grave, j't'assure
Chérie, s'il te plait..Je te connais assez pour
deviner que quelque chose te turlupine...Dis moi ma puce.. »

Sophie ne peut rien cacher à Camille, elle le sait.
« Pauline, lâche Sophie..C'est Pauline qui vient de m'envoyer un texto. Je sais pas comment elle a eu mon numéro..Pauline? Mais qu'est-ce-qu'elle te veut? Elle réapparaît comme ça, la gueule enfarinée! Dis lui de te foutre la paix, ou encore mieux, ne lui répond pas.
-Je n'en ai pas l'intention mon coeur. Mais ce n'est pas le premier qu'elle m'envoie tu sais.
-Comment ça? Et tu m'as rien dit!
-Ca fait un mois que ça dure en fait. Je n'ai répondu à aucun de ses messages. Je pensais qu'elle avait compris mon silence mais ce n'est apparemment pas le cas. Je ne voulais pas t'embêter avec ça.
-Bein, si elle recommence, envoie la chier, c'est tout. »


Camille se lève d'un bond et se dirige vers la cuisine, manque de trébucher sur la couette que leurs ébats de la nuit ont projetée au sol. Sophie la rattrape au vol et éclate de rire. Elle finit par chasser ses idées noire et l'accompagne du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse au fond du couloir où sont accrochés les tableaux que Camille a peints. Des senteurs délicieuses de café et de pain grillé mêlées envahissent tout l'appartement.
Quelques minutes plus tard, Camille retourne dans la chambre, les bras chargés d'un plateau bien garni mettant les deux femmes en appétit. Elle le pose sur le lit et d'un geste plein d'amour, tend à sa femme chérie, une rose rouge avant d'en avoir senti le parfum délicat. Sophie, touchée, l'embrasse affectueusement et lui sourit. Camille est toujours aussi attentionnée à son égard et ne manque jamais une occasion de lui prouver son amour. Les deux femmes s'installent sur le lit défait, côte à côte savourant un copieux petit déjeuner en alternant baisers et bouchées de petit pain beurré, avec, toute fois, un peu de confiture de fraises pour Sophie, la plus gourmande des deux.

« Bon chérie qu'est-ce-qu'on fait aujourd'hui? Tu as envie de quelque chose? Demande Camille.
-J'sais pas, et toi, tu as une envie particulière? C'est samedi, on pourrait se faire une toile, ou aller au théatre, ça fait longtemps qu'on n'y a pas posé les pieds.
-Mouais, et cet aprèm, on pourrait aller faire chauffer la carte bleue..J'aimerais t'offrir cette petite robe qu'on a vue l'autre jour. Je suis sûre qu'elle t' irait à merveille et puis ça me ferait plaisir de t'y voir dedans » dit Camille avec un sourire canaille.


Sophie, pour toute réponse, se saisit de la rose rouge avec laquelle elle dessine lentement le contour du visage de sa jeune maîtresse avant de descendre sur son cou et sur ses seins.Oh, attend, tu as une petite miette, là , dit Sophie »

Joignant le geste à la parole, la jeune femme approche son visage de son amie et du bout des lèvres retire la petite intruse de la bouche de Camille . Sophie y met tant de douceur qu'elle fond et ne peut s'empêcher de lui donner un baiser passionné. Un baiser en entraînant un autre, Camille et Sophie finissent par s'unir dans une étreinte fougueuse, envoyant valdinguer le plateau à petit-déjeuner au milieu de la pièce à force de rouler sur le lit, qui n'en a plus que le nom.
Leurs bouchent fusionnent, leurs caresses se multiplient, leurs mains parcourant leurs corps respectifs, incontrôlables et expertes.

Leurs caresses deviennent des souffles brûlants qui attisent leurs envies et aiguisent leurs sens. Les deux femmes roulent, se chevauchent, s'embrassent jusqu'à l'apoplexie et recommencent. Leurs bouches soudées se disent leur tendresse et leur passion, leurs mains fébriles parcourent chaque centimètre carré de leur corps en éruption. Elles mettent tant de passion à se faire l'amour qu'elles finissent par chuter lourdement sur le sol de la chambre, devenue un vrai champ de bataille. Elles se regardent, surprises et amusées à la fois avant de partir dans un bel éclat de rire. Dans leur chute, Camille a enroulé son poignet dans la couette qui traîne au pied du lit. Sophie attrape le bout de tissu et se saisit des deux mains de la jeune femme avant de les nouer symboliquement au pied du lit. Camille, s'est assagie, et se laisse aller, soumise, abandonnée à son aînée. Sophie, tout en liant les mains de sa compagne, lui délivre des milliers de baisers de braise, s'attarde sur son visage, sa bouche, ses paupières, son front..se noie dans ses cheveux d'ébène et descend le long de son cou offert. Sa langue s'attarde sur la fossette sus sternale, la léchant avant de continuer trop lentement sa course entre les seins parfaits de Camille qu'elle titille furtivement avant de descendre sur son nombril. Sophie arrête net sa course et remonte savourer les lèvres pulpeuses de son amie à laquelle elle sourit tendrement. « Je t'aime mon amour »dit Sophie avant de s'en prendre à présent aux jambes de sa compagne, qu'elle écarte doucement, et qu'elle attache, tout aussi symboliquement au pied de la chaise du bureau et à l'autre bout du lit. « Je t'aime chérie » répond Camille. « -Que me prépares-tu encore ? » articule-t-elle dans un souffle alors que les lèvres de Sophie viennent couvrir les siennes. « Tu me rends dingue avant même d'avoir commencé..Tu m'excites déjà mon cœur...laisse moi te caresser aussi » Chttttt « laisse toi faire chérie, tu feras ce que tu voudras après... »

Sophie remonte le long des jambes interminables de Camille et attrape d'un mouvement gracile les quartiers d'orange qui se sont éparpillés un peu partout sur la moquette de la chambre. De la voir ainsi se mouvoir et prendre des poses étudiées dans le seul but de la provoquer, la brune Camille sent monter en elle une vague de désir. Au bas de son ventre commencent déjà à bourdonner des abeilles imaginaires et se crée le miel de la volupté. La belle Sophie aux yeux aigue marine, se place à présent à coté de Camille dont elle admire la plastique parfaite et dont elle va faire son cobaye . Dans une délicatesse infinie, elle se met à califourchon sur Camille, attrape sur le dossier de la chaise voisine, un foulard de soie Hermès qu'elle noue sur les yeux de la jeune femme après en avoir léché le lobe de l' oreille, faisant rebondir sa poitrine chaude et opulente sur celle de Camille. Cette dernière, prise déjà dans un engrenage de plaisir laisse échapper un gémissement significatif, provoquant chez Sophie un rire de satisfaction. Elle se munit à présent des quartiers d'orange qu'elle avait laissés à coté d'elle et les coupe chacun en deux morceaux. Elle dépose le premier sur les lèvres de Camille. « Surtout, tu le manges pas gourmande ..Tu sauras quand le moment sera venu. » susurre Sophie. « Ok » répond Camille.

Sophie, besogneuse, continue de déposer sur le corps de sa maîtresse les morceaux d'orange laissant transpirer un liquide sucré qui perle sur la peau dorée de Camille. Un, donc, entre les lèvres, un dans le cou, un dans la vallée des seins, un sur le nombril, un sur le pubis.
« Te voilà à l'orange mon cœur, miam, toute sucrée, je vais me régaler ! » Camille, bien sûr, ne peut s'empêcher de sourire et invite sa maîtresse à démarrer sa torture au plus vite car toute amusée qu'elle soit, elle brûle d'envie pour sa chérie. Sophie a compris le message alors que Camille redevient toute sérieuse et lui réitère sa demande.. « Fais-moi l'amour chérie, dévore-moi, . » Sophie approche sa bouche de celle de Camille et prend le morceau d'orange visible entre ses propres lèvres et engage un duel avec les siennes..Qui des deux arrivera à s'emparer du plus gros morceau de fruit ? Les deux jeunes femmes se livrent une bataille sans merci, leur bouche et leur langue cherchant à gagner du terrain sur le territoire adverse. L'orange éclate enfin et le jus éclabousse les visages des deux jeunes femmes qui se mettent en quête de lécher le nectar jusqu'à la dernière goutte dans un baiser profond, passionné, langoureux..
Ce baiser a laissé une fois Camille sur le carreau et, encore songeuse, elle laisse Sophie s'éloigner de sa bouche et gagner la fossette sus sternale sur laquelle l'attend la prochaine étape. Sophie, d'entrée, fait éclater le fruit et le savoure, sauvagement, en prenant soin d'aspirer le jus directement, faisant de sa bouche un couvercle hermétique, donnant ainsi plus de force à l'effet de succion. Elle fait jouer l'orange sur sa langue et sur la peau, tout en maintenant sa pression. Camille chavire et la supplie de passer à la troisième étape. Son souffle devient plus court, son impatience plus grande.
Sophie continue son parcours et dirige sa langue entre les seins de Camille où l'attend le prochain quartier d'orange. Elle le fait jouer sur sa peau, le pousse, le retient, l'aspire et le replace à son endroit initial avant de l'écraser de sa bouche et de laper lentement les bouts de fruits et les pousser savemment sur la pointe de chaque sein où elle se délecte des boutons durcis en les embrassant goulument et en aspirant le suc qui s'y est déversé. Ses mains, ne restent pas inactives et, de ses doigts, Sophie explore chaque parcelle du corps de Camille. Cette dernière se met à onduler, de plus en plus excitée, de plus en plus impatiente.

Le nombril subit le même sort et Sophie vient lécher les gouttes d'orange qui s'éparpillent sur les flans de Camille alors qu'elle caresse ses seins, faisant rouler leur pointe avec dextérité..Le bas ventre de la jeune femme entre en ébullition alors que Sophie vient dévorer à pleine bouche le dernier quartier de fruit sur son pubis imberbe. Ses mains viennent en renfort et se positionnent comme elles le feraient sur un fruit que l'on va sectionner en deux. Sophie écarte délicatement ses deux pouces alors qu'elle mâchouille à même la chair le petit morceau d'orange. En sort, comme les fois précédentes, un jus généreux qui se faufile entre les cuisses de Camille, à l'endroit choisi par Sophie et où elle se glisse rapidement. De ses pouces, elle maintient le sexe entièrement ouvert et gonflé de son amante. Elle savoure le merveilleux spectacle qui s'offre à ses yeux et le goute de sa bouche. Elle vient cueillir du bout de sa langue le dernier petit morceau d'orange et, vient l'appuyer, tout en les caressant, contre les chairs enflées de Camille, avant de les lécher copieusement. La femme brune se met à onduler au rythme des caresses de Sophie qui joue entre ses cuisses, de plus en plus vite et de plus en plus fort.
Camille s'ouvre d'avantage à Sophie qui déguste encore au plus prés ce sexe au bord de l'implosion. Sa langue s'immisce entre ces chairs tendres et vient finir sa course sur son bouton magique qu'elle a pris soin de sortir de sa cachette. Elle le fait rouler rapidement dans un sens et dans l'autre, l'énerve, le suce et l'aspire avant de le gober tout entier et de recommencer , encore et encore. Camille gémit, se cambre. Des spasmes intenses secouent tout son corps alors que de son antre secrète gicle le fruit de sa jouissance.


Dernière édition par mielpops09 le Ven 15 Nov - 21:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 27 Mar - 6:29

Les deux jeunes femmes se font ainsi l'amour encore, rivalisant d'adresse afin de s'emmener toujours plus loin sur le chemin du plaisir. Aucun frein, aucun tabou, aucune gêne pour ces deux êtres qui s'aiment d'un amour sans limite, un amour qui va au-delà des mots, au-delà du temps.
Elles se douchent rapidement, s'habillent, se pomponnent se donnent des bisous à tout va et sortent enfin.
La blonde Sophie a opté pour une robe rouge ultra-légère et son décolleté vertigineux. Elle a libéré ses cheveux blonds soyeux de leur noir catogan, les laissant virevolter au vent d'été et flirter avec la lumière du soleil. Camille a opté pour un jean taille basse noir et un body blanc sous lequel on devine une poitrine ferme et généreuse que vient titiller la brise estivale. Elles grimpent d'un pas allègre dans le véhicule de Sophie et se dirigent sans tarder vers le centre ville. Elles passent devant l'endroit témoin de leurs ébats la nuit précédente, se jettent un clin d'oeil complice , Camille profitant de cet instant pour passer sa main sous la robe de Sophie et caresser du bout des doigts sa jambe fuselée.

« Tu n'en as donc jamais assez hein, canaille ! Dit Sophie
- Qui, moi ? Tu peux parler ! Qui c'est qui a joué les prolongations tout à l'heure ?
- Oh, hé, t'es pas la dernière ! Encore heureux que je t'ai freinée sous la douche sinon, on sortait pas encore !
- Bein, j'm'en serais pas plaint de toute façon..
- C'est bien ce que je disais, obsédée !
- Tu l'es autant que moi Sophie chérie,...mmmmm.. tu aimes ? »
La main de Camille explore savamment la cuisse de Sophie avant de disparaître sous le tissus léger et s'attarder sur son string.
« Chérie, s'il te plait, je conduis..tu vas nous envoyer dans les décors.
- ah mais je veux bien aller regarder l'herbe pousser par en dessous avec toi !
- Ouais, tu veux des cours de botanique aussi ?
- T'es doc, tu dois savoir palier à mon manque de culture chérie..
- J't'en foutrais moi...
- Je demande que ça moi..mmm mais tu mouilles ma chérie !
- oh putain, merde, Camille, arrête.. !
- Chuuuuuttttt... »


La jeune femme se rapproche de Sophie et lui mordille le lobe de l'oreille avant de l'embrasser et de descendre dans son cou offert.
Sophie se trouble et finit par s'abandonner à la caresse de Camille dont les doigts coquins fouillent avidement le tissu humide avant d' y disparaître entièrement. Sophie se sentant de plus en plus à l'étroit ouvre ses jambes autant qu'elle le peut, ne voulant perdre aucune once de ce moment délicieux. Camille se fait de plus en plus entreprenante, ses doigts glissant sur son sexe détrempé, affolant les sens de Sophie qui ne tient plus et finit par articuler dans un souffle :
« Non, arrête, on va se planter.. Arrête, Arrête..Comment veux-tu que je me concentre là? Allez, stop, fini !! On range les outils ! »

Sophie referme ses interminables jambes, à contre-coeur, il faut bien le reconnaître et reprend ses esprits. La main de Camille reste volontairement emprisonnée, grapillant quelques secondes à cet instant magique.
«Tu sais Camille, t'es dingue.. T'es une vraie obsédée ! Va falloir te faire soigner ma chérie !
- Je connais le meilleur médecin qui soit.
- Moi, je compte pas mon cœur, je pourrais pas être objective!!
- T'es encore plus obsédée que moi ! ….Oulà, attention ! »
Sophie a juste le temps de tourner la tête et d'éviter le chien qui a choisi de traverser devant elle et à ce moment là..
« Putain de clébard..Où est son maître ? On a pas idée de laisser les animaux ainsi en liberté ! Quand .. »
Le portable de Sophie se met à vibrer, annonçant l'arrivée d'un nouveau texto. « Lis le s'il te plait, je me gare.« J'ai besoin de te voir, tu es dispo ? » annonce Camille qui précise :
« C'est Pauline, je lui réponds quoi à cette conne ?
Pas envie de lui répondre.
-Elle est tenace, qu'est-ce-qu'elle te veutl ?
-J'en sais pas plus que toi et j'ai pas envie de le savoir, je l'ai rayée définitivement de ma vie
-Va falloir mettre les choses au clair, elle peut pas s'amuser à t'envoyer des textos sans arrêt ! Elle a une idée derrière la tête, sinon, pourquoi se manifester au bout de 2 ans ?
J'ai ma petite idée et je sais que tu penses comme moi. Je n'ai pas envie de la revoir. Je suis passée à autre chose comme elle m'y a encouragée, j'ai tournée la page, point.
Elle t'a larguée comme une merde, du jour au lendemain. Tu te rends compte, elle a même pas eu le courage de te dire les choses en face !
-Arrête de t'énerver mon cœur, elle n'en vaut pas la peine
- Ca me fait bouillir. Comment a-t-elle pu te faire ça ? Mais quel égoïsme ! »

Sophie n'a plus envie de voir sa maîtresse en colère une seconde de plus. Surtout à cause de Pauline. Alors, elle vient tendrement poser son index sur sa bouche encore ouverte et prête à vociférer .
« sssss, allez viens, si son intention est de nous pourrir la vie, elle y aura réussi en gâchant cette super journée. Allez, laisse tomber, ne luis donnons pas ce plaisir. On y go ? Je veux cette petite robe dont on a parlé. C'est quel magasin déjà ?
-nMinouche..
-nJe compte sur ton œil critique ma chérie
- C'est tout vu mon cœur, cette robe est faite pour toi »

Les jeunes femmes descendent de voiture, surprises par la chaleur qui les cloue sur place malgré le vent. Encore des orages en perspective, à n'en pas douter. Les passants arpentent la rue, écrasés par la chaleur, cherchant une ombre bienfaitrice qui leur apporte un semblant de fraîcheur. Les marchands de glace sont pris d'assaut par les quelques téméraires bravant les rayons mordants du soleil, les bords des fontaines agrémentant le square se sont parés de grappes humaines appréciant la fraîcheur de l'eau . Le vent remontant d'Afrique, apporte une teinte jaunâtre au décor, rappelant la canicule de 1976.
Camille et Sophie n'en ont cure et passent leur chemin, tranquillement, dans cette ville qui vit au ralenti, se tenant par la taille et plaisantant comme deux gamines, marchant allègrement, cheveux au vent. Quelques passants se retournent, éblouis par leur beauté et le bonheur qui se dégage de ces deux êtres. Pas un nuage dans le bleu azur du ciel où évoluent de nombreux pigeons guettant patiemment de là-haut les miettes de pain que leur jettent quotidiennement les habitués du square. Les deux jeunes femmes bifurquent sur leur droite et le traversent d'un pas décidé, se glissant sous l'ombre généreuse et bienfaitrice des marronniers centenaires. Les bancs publics sont bondés. Là, une vieille dame très coquette au visage marqué par les années et aux cheveux d'argent fait tranquillement ses mots croisés, là, une mère offre une boisson à son enfant, là, un couple d'amoureux se bécote sans retenue. Sophie et Camille les regardent, attendries. Tant de douceur et de tendresse les incite à les imiter. Un baiser pudique, certes, mais un baiser.


La vieille dame n'a rien remarqué, complètement absorbée, les amoureux encore moins, mais la scène n'a pas échappé au petit garçon qui s'ébat dans le bac à sable, jouant au preux chevalier venu sauvé sa princesse. Il en reste bouche bée, la pelle et le seau immobiles dans ses mains ballantes. Sa maman ne peut s'empêcher de sourire en voyant ainsi le minois de son fils et s'empresse de prévenir son mari en le secouant discrètement par l'épaule. L'homme a reconnu le Docteur Faraday qui lui a sauvé la vie quelques mois plus tôt alors qu'il était foudroyé par une embolie pulmonaire. Lui, et son épouse envoient un bonjour amical à l'encontre de Sophie, qui leur rend la pareille.
Tout le monde à l'hopital où elle travaille est au courant de son 'orientation sexuelle et elle ne s'en est jamais cachée.

Elles arrivent enfin chez « Minouche » et constatent avec plaisir que la petite roble bleue est toujours en vitrine. Elles pénètrent dans la boutique et partent immédiatement à sa recherche dans les nombreux rayons noirs de monde. C'était à prévoir, on est en juillet et c'est la période des soldes. Nombreux pourtant sont ceux qui ont eu le courage d'affronter la canicule dans l'espoir d'aller dénicher les bonnes affaires. Les employées sont débordées, les clients se sont spécialisés à chercher une taille ou un article qui n'est plus en stock. Les jeunes femmes se fondent dans la masse et entassent sur leurs bras les fringues qu'elles ont choisis. Personne ne remarque alors ce qui se passe au bas des rayons, deux pieds qui se cherchent, se trouvent et jouent à dessus-dessous. Alors, que plus haut volent un caraco, un jeans, une jupe et puis une robe magnifique, La Robe. Il en reste une seule et Sophie s'empresse immédiatement de vérifier si la taille est la bonne. Au sourire qu'elle lit sur le visage de sa compagne, Camille comprend qu'elle a trouvé son bonheur. Elle l'invite sans tarder à l'essayer et à satisfaire son désir de voir le tissu soyeux épouser ses formes parfaites. Elles partent en quête d'une cabine d'essayage mais n'en trouvent aucune de disponible. Qu'à cela ne tienne, elles repartent explorer la boutique. Sophie, sent à nouveau son téléphone vibrer, et, discrètement, alors que Camille se plonge dans la contemplation d'un body original, sort l'appareil furtivement de son sac et lit : « besoin de te voir. ». Elle range son portable, en silence et à l'insu de Camille, qui, à cet instant précis, lui demande son avis.

« Bein, t'as qu'à l'essayer, mais à vue de nez, il me paraît t'aller comme un gant ma puce, ah, et regarde celui-là, il est pas mal non plus ! Allez hop, à l'essayage ! Doit bien avoir une cabine de libre maintenant.. » A cet instant, sous leurs yeux, une femme d'une cinquantaine d'années sort d'une des cabines, où les deux filles s'engouffrent aussitôt, laissant sur le carreau le pauvre type qui arrive avec ses deux t-shirts et son treilli. Elles rient de leur effet surprise et s'organisent à l'essayage. La cabine, bien qu'elle soit la plus grande, est loin d'être un hall de gare. Elles placent les cintres sur les crochets prévus à cet effet, dos à dos, leurs fesses rebondies se touchant à chaque mouvement. Sophie se retourne, adresse à Camille un sourire et un regard qui parlent mieux que les mots. Cette dernière qui ne s'est pas calmée depuis l'épisode de la voiture lui répond avec le même regard avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Combien d'autres avant elles ont fait ce qu'elles s'apprêtent à faire ? Leur baiser devient plus profond et sans attendre, leurs mains explorent leurs corps respectifs avec fébrilité. Leur envie est trop forte, elles s'attirent comme deux aimants. Personne ne viendra les déranger, elles le savent, car elles ont pris l'habitude de placer des chaussures au bas de la cabine, signalant ainsi qu'elle est occupée. Mais le temps est compté. Les mains de Sophie se plaquent sur les seins de Camille qu'elle pétrit fermement mais sûrement alors que les mains de Camille empoignent ses fesses tout en la plaquant contre son bassin. Leurs bouches se soudent et leurs langues se livrent bataille avec rage...


Leurs bassins se frottent, leurs jambes s'entremêlent, leurs bras se serrent , leurs mains se caressent, fiévreuses. Les cuisses de l'une touchent sans pudeur l'entre jambe de l'autre. La robe rouge de Sophie est tombée, le jean de Camille en a fait tout autant. Les doigts de chacune partent directement à la recherche du Saint-Graal de l'autre, le trouvent humide et gonflé. Le monde autour d'elle s'est effacé, les clients, la cabine, le magasin, la vie, plus rien n'existe. Camille et Sophie sont seules désormais dans leur bulle de volupté et de sexe. La chaleur écrasante, l' air électrique apportent leur touche de sensualité. Les deux femmes sont comme envoûtées par cet atmosphère et se donnent du plaisir sans retenue, sans tabou. Avec fébrilité, les doigts de chacune pétrissent le sexe de l'autre, leurs bassins dansant au rythme des caresses. Leurs yeux sont fermés, leurs bouches sont scellées, leurs langues ne se donnent aucun répit, leurs têtes se caressent, tantôt d'un coté, tantôt de l'autre, leurs lèvres refusent de se séparer. Leurs mains accélèrent leur rythme, leurs doigts gourmands s'attardent sur leurs boutons magiques, les pressent, les titillent et les énervent avant de descendre entre les petites lèvres et pénétrer l'intimité de l'autre. Aucune pudeur dans leurs gestes, seuls la volupté et le plaisir sont rois. Les caresses s'accélèrent, se font plus profondes, plus précises, plus appuyées, leurs doigts glissent sur leurs chairs molles délicieusement trempées avant de retourner sur leur clitoris au bord de l'implosion. Camille et Sophie en nage, les yeux fermés se mordillent les lèvres pour ne pas exprimer trop fort le plaisir qui assaille leurs corps comme des vagues déferlantes sur la grève, à chaque fois plus fortes et plus intenses. Sophie tend son cou et la tête de Camille s'y engouffre alors que ses doigts la pénètrent au plus profond, dans un gémissement à peine contenu aussitôt étouffé par ses lèvres gourmandes. Les doigts de Camille vont et viennent inlassablement, caressant son clitoris à chaque passage, l'appuyant, l'irritant..Elle descend lentement le long du corps de Sophie, le couvrant de baisers mouillés et de léchades. Elle place délicatement la jambe gauche de Sophie sur la petite banquette de la cabine et immisce sa tête entre ses cuisses. Elle lape goulument ce sexe offert et détrempé. Le contact de sa langue sur son intimité provoque un ras de marée chez Sophie. Les jambes flageolantes, elle finit par s'adosser à la paroi, ses forces l'abandonnant au plaisir d'un plaisir grandissant. Elle sent la bouche et les doigts de Camille la butiner sauvagement, empressés de la transporter au bout d'un orgasme puissant et profond. Quelques instants plus tard, Sophie est prise de spasmes violents alors qu'elle jouit sur la bouche de sa compagne, qui est,elle- même, en proie au plaisir qu'elle vient de se procurer et de lui donner. Quelques instants, qui paraissent une éternité, les deux jeunes femmes savourent en silence ce moment de plénitude, blotties l'une contre l'autre, se délivrant baiser sur baiser.

« Maman, ça fait longtemps qu'elle est dedans la dame
C'est vrai que ça fait un moment que ça dure. S'il vous plait, vous avez terminé ? »


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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 27 Mar - 6:32

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Camille et Sophie sursautent et se regardent avec des yeux ronds, comme des gamines prises en flagrant délit d'ineptie, un vent de panique et d'amusement dans les yeux.. « Oh merde ! Putain, putain, putain... » Puis elles rient, en douce, et se scrutent du regard pour trouver une parade.
« On a presque terminé, heu... il nous reste encore une robe à essayer et on vous laisse la place ! » répond sans se démonter Camille.

« Mais qu'est-ce-qu'on fait ? On a rien essayé !! La mouflette et sa mère font le pied de grue...Faut qu'on se grouille !! -Putain, on est mal ! s'esclaffe Sophie..
-Heu...., accroche les cintres en haut, sur la tringle pendant que je me rhabille et après, quand c'est fait, c'est à ton tour..La nana verra qu'il y a du mouvement avec les fringues et pensera qu'on range.. Elle est pas sensée savoir ce qu'on a fait et qu'on a rien essayé après tout..
-Heu, prends la pour une conne aussi »
Leurs regards se croisent encore et elles partent dans un nouvel éclat de rire .

En deux temps, trois mouvements, Camille a remis son body en place et remonté son pantalon..Sophie, a fait comme l'a suggéré sa maîtresse et a empilé sur la tringle un nombre incroyable de cintres. Elle passe La Robe alors que Camille a pris la relève avec les cintres puis elle sort s'admirer, comme si de rien n'était, dans le miroir posé à cet effet. Elle sort, resplendissante dans le tissu bleu léger qui épouse son corps à merveille, non sans provoquer quelques regards admiratifs et un sifflet d'approbation. L'expression du visage de la mère et de sa gamine est indéfinissable alors qu'elle leur passe devant, suivie de Camille qui se fait aussi discrète que possible. C'est là un instantané digne d'une bande dessinée où l'on aperçoit les personnages, la mâchoire ouverte, les yeux ronds en forme de points d'interrogation.

« On a fini ! leur dit Sophie tout sourire. C'était la dernière robe..Elle me va à ravir, vous ne trouvez pas ?
-Oh yesssssssssss !! 'tain chérie, t'es sublime.....
-Allez hop, je me change, on rend tout ça et on fonce à la caisse !»

La maman et sa petite fille n'ont pas bougé d'un cil et continuent de les fixer. La gamine, perplexe de son erreur de jugement sur le nombre de personnes dans la cabine , sa mère, dubitative en réalisant, une fois le rideau ouvert, que les habits n'ont jamais quitté leurs cintres et en entendant le compliment de la brune à la blonde.

Camille et Sophie, se hâtent de récupérer les cintres et de sortir de la cabine dans laquelle s'engouffrent la maman et sa fille toujours en questionnement. Elles prennent la direction de la caisse, bondée de monde après avoir remis à la vendeuse les vêtements qui encombrent leurs bras. « Merci beaucoup ! »lui dit Camille en lui décochant un sourire irrésistible. La pauvre fille déjà en sueur malgré la climatisation croule sous la pile de tissus en quelques secondes avant d'avoir pu esquisser le moindre geste.




Pauline, engoncée dans son fauteuil, silencieuse, fixe son portable. Sophie, encore une fois ne répond pas. Deux années d'absence, deux longues années qu'elle ne lui a pas parlé, deux années qu'elle l'a quittée brutalement, ne laissant à Sophie aucun autre choix que de subir, la laissant à sa souffrance. Mais il s'agissait de sa vie, de sa carrière. Oui, elle l'a quittée alors qu'elle l'aimait, elle qui aimait les femmes, et les aime toujours d'ailleurs, mais qui, en fin de compte, s'est dégonflée et n'a pas voulu assumer les conséquences de leur relation. Pauline a laissé une Sophie anéantie, détruite. Aveuglée par son égocentrisme et son égoïsme, elle n'a jamais réalisé à quel point et c'est pourquoi elle s'étonne du mutisme de son ex compagne. Et cela l'agace.

La souffrance étant devenue insupportable, Sophie avait souhaité quitter la vie. Mais elle l'aimait trop et s'était convaincue après de gros efforts sur elle-même et l'aide d'un ami très cher, que l'égoïsme et la lâcheté de Pauline ne valaient pas le prix d'une vie brisée, la sienne. Elle a appris plus tard, par une amie proche que Pauline s'était jetée dans les bras du premier venu, un quinquagénaire grisonnant et ventripotent, producteur vinicole. Pourquoi ces projets, pourquoi ces promesses alors qu'elle ne pouvait assumer son homosexualité ? Sophie s'était sentie bafouée, manipulée et trahie. Elles avaient vécu 2 années d'un bonheur sans faille, malgré leurs professions. Elles s'étaient rencontrées sur Paris alors qu'elles étaient venues encourager leurs sportifs favoris. Elles s'étaient tout simplement retrouvées côte à côte dans les gradins lors d'une rencontre qui opposait Amélie Mauresmo et Justine Henin. Dans la fièvre du jeu, Pauline avait renversé son pepsi sur le T-shirt de Sophie qui était tombée aussitôt sous le charme de cette femme superbe, à le chevelure flamboyante et aux yeux aussi clairs que le bleu du ciel, aussi foudroyants que les éclairs par temps d'orage. C'était exactement ce qui s'était passé, un coup de foudre puissant et partagé...


Camille règle à la caisse et les deux jeunes femmes sortent bras dessus, bras dessous, parcourent quelques mètres en savourant les rafales de vent chaud qui fouette leurs visages en feu..de honte..et d'espièglerie mélangées.
« La vache, on a failli se faire pincer!
-T'as vu comme elles nous dévisageaient les deux ?
-Bah, elles voulaient qu'on se magne le train pardi..Je pense pas qu'elles se soient doutées de quoi que ce soit.
-Pour la gamine, c'est sûr, mais pour la mère, je n'en suis pas tout autant..Mon Dieu, la tronche hahahahaha..et droite comme un I ! On aurait dit qu'elle avait un balais dans le cul ! Hahaha... Ca doit pas rigoler tous les jours à la casba avec cette femme..Je plains ...
-roooooooo, mais arrête d'analyser les gens ! T'es pas au boulot là ! Tu reprendras ta psy attitude lundi, ok Doc ?
-Dacodac Doc.. N'empêche que...
-.quoi, qu'est-ce-qu'il y a ?
-Ho putain...chérie..non, j'hallucine..
-Mais quoi ?
-Je n'y retourne pas..
-Mais quoi ?
-Chérie...J'ai laissé mon string dans la cabine !
-Hein ? Tu déconnes ?
-Pas le moins du monde hélas..
-Putain, mais comment t'as pu ne pas t'en rendre compte ?
-Heu, je sais pas si tu te rappelles, mais on regardait pas les araignées tisser leur toile au plafond ! Et y'en avait qui poireautaient ferme !
-N'empêche ! Non, je rêve ! » Et Camille de mettre la main aux fesses de Sophie et lui susurrer à l'oreille : Non, finalement, c'est bien mieux ainsi... Mais non chérie, personne n'a vu...
Bein, j'espère bien.. »

Sophie retire la main de Camille collée sur son fessier, elles traversent la rue et filent directement au café-brasserie « Far West», un des plus renommés par son originalité. Le vent a forci et souffle en rafales intenses qui n'ont de cesse de soulever la robe légère de Sophie, un peu comme Marilyn Monroe, dans « 7 ans de réflexion », laissant entrevoir ses jambes interminables à la plus grande satisfaction de quelques badauds. Encore quelques mètres et elles passent la porte. C'était à prévoir, les gens cherchant l'ombre et la fraîcheur, le pub est bondé. Il va être difficile de trouver une place et les deux femmes optent pour le comptoir, juste au coin, au fond, à gauche, tout prêt du poker électronique. Elles jouent un peu des coudes et finissent, calées à côté de deux malabars, pas mécontents de se retrouver en si charmante compagnie..S'ils savaient..Le pub est comme son nom l'indique, un saloon digne des Western. Des banquettes de cuir courent le long des murs lambrissés de bois verni, des tables rondes sont disposées en quinconce, ornées chacune d'une fausse lampe à huile. Rien ne manque au décor : cornes suspendues au plafond, larges lustres où brûlent des bougies factices, il y a même au fond de la pièce, un juke box maquillé en piano de l'époque. Venir ici, c'est glisser dans le passé, se couper d'une vie trépidante et fatiguante pendant quelques instants. Avec un peu d'imagination et le vent qui souffle dehors il suffit de fermer les yeux quelques secondes pour voir les buissons rouler sous les rafales, comme dans les vieux films.

« -Salut les filles, qu'est-ce-que je vous sers ?
-Comme d'hab Marco, 2 crèmes s'il te plait..
-Ok mes chéries, ça roule !
-Dis, y'a quelque chose de changé ici, mais j'arrive pas à savoir quoi !
Lui dit Sophie
-J'ai juste rajouté un miroir, là, au fond pour donner un peu plus de volume et j'ai mis deux tables dans le coin.
-Ah oui, ça y est ! Et où t'as mis les deux flippers alors?
Dans la salle de jeux du fond.
-Ah ok.. Ca t'a fait gagner un peu de place avec tout ce monde qui vient ici! »
Leur conversation est alors interrompue par les gloussements tonitruants d'une femme qui rit aux éclats. De sa voix rocailleuse, elle interpelle les deux compagnons de bar de Camille et Sophie. Comprenant vite que la grosse rousse maquillée à outrance est complètement ivre, ils ne daignent pas répondre, mais partent dans un éclat de rire qui en dit long.
« Elle s'en tient une bonne celle-ci et il est à peine 16h00 ! »
Le fou rire se répand autour du comptoir quand la grosse dame rate sa chaise et s'étale de tout son long sur le carrelage, emportant dans sa chute sa chope de bière. La Dame tombe lourdement sur son fessier, mais la chope reste intacte ! Des mots incompréhensibles sortent de sa bouche pâteuse -certainement quelques jurons bien salaces- et essaye de se relever. Camille et Sophie lui prêtent main forte, les autres clients continuent de rire. Personne ne remarque l'arrivée d'une silhouette frêle et discrète qui se dirige furtivement vers le coin le plus sombre de la pièce.
Les filles avalent leur café crème tout en discutant avec Marco, qui, malgré le poids du travail, trouve le temps de leur faire la conversation. L'ambiance est électrique, l'atmosphère lourde, l'énervement palpable. Les gens parlent à voix haute pour se faire entendre au milieu du brouhaha infernal.
« Chérie, ton téléphone vibre » dit Camille.
A la tête de Sophie, elle comprend d'où émane l'appel.
« Encore elle, elle commence à me gonfler ! crie Camille.
-Je refuse l'appel et basta
-Tu ferais mieux de changer de numéro si tu veux avoir la paix.
-Attends, je réponds et je l'envoie balader. Il faut bien le faire à un moment ou à un autre..Là, la coupe est pleine..
-Comme tu veux... »
Sophie se saisit du combiné et décroche
« Allo....Qu'est-ce-que tu veux ?...Ecoute...Quoi ? ...Hein ? Tu es partie, tu m'as laissée tomber comme une merde, j'ai pas envie de te voir...Non, ça suffit..Non, ce serait trop facile..Tu t'es comportée en véritable égoïste..Ah oui, et à moi, tu y as pensé ? Tu t'es souciée de mon sort ? Non, je n'ai pas envie de te voir....Fous moi la paix...et n'essaye plus de me joindre..Non, ça suffit j'ai dit..Non, arrête, non ..et bien non, Sophie n'a plus envie de te voir, tu comprends ça ? Tu t'es foutue dans la merde toute seule et tu m'y as entrainée sans calculer les conséquences, bein moi, je me fiche de ton sort maintenan! Et arrête avec tes textos, ok? »

Sophie raccroche puis repose fermement l'appareil sur le comptoir.Elle fouille son sac, ou plutot son foutoir et se saisit de son paquet de cigarettes.
« -Ca y est mon coeur, si elle pas compris ce coup ci.
-Viens, on s'en va, j'ai besoin de prendre l'air. Cette conne m'a foutu les boules !
-Mais qu'est-ce-qu'elle te voulait bon sang ? Te revoir ?
-Oui !! Figure-toi ! Madame n'était pas heureuse avec son mec et elle s'est barrée ! Tu te rends compte ! Elle vient de me demander pardon et veut que je lui donne une autre chance ! Mais elle croit quoi ? Que je suis un jouet avec lequel on joue jusqu'à qu'on en trouve un nouveau qu'on met de côté et qu'on vient reprendre quand on a envie de rejouer avec ?
-Elle est grave ! En tout cas, tu l'as envoyer bouler proprement. Qu'elle aille se faire voir et si elle te cherche encore, elle va me trouver !
-Elle sait que tu existes en tout cas. Qu'elle aille chercher un autre pigeon ailleurs..J'ai perdu assez temps avec elle.. Tiens, file moi du feu, mon briquet est mort.
-Tiens mon cœur..Et calme toi
-Elle m'a foutu les boules ahhhhh, allez, on va se piquer une tête ?
-Il est 17h45 chérie, tu es sûre ? La piscine ferme à 19h00.
-Absolument et il fait si chaud, c'est intenable. Et faire quelques longueurs me fera du bien. Les affaires sont toujours dans le coffre?
-Bein oui, tu les as pas sorties depuis qu'on a voulu y aller l'autre jour et puis on y a pas été..tête de linotte
-Ok, génial, allez, on fonce. J'ai besoin de me changer les idées ! Chauffes toi bien ma chérie, je vais t'en fiche plein la vue ! » défie Sophie.


A peine cinq minutes plus tard, les deux femmes arrivent sur le parking de la piscine municipale. Là aussi, toute la ville semble s'être donné rendez-vous. Sophie et Camille peinent à trouver une place et au bout de 2 tours complets au milieu des voitures écrasées par la chaleur. Elles laissent le véhicule, se saisissent de leurs affaires et filent vite à l'entrée avant d'aller se changer. Camille se délecte du spectacle qui s'offre à elle dans la rangée de casiers. Sophie ôte rapidement sa robe rouge alors que le regard de Camille, émerveillée, l'accompagne dans chacun de ses mouvements. Pas un détail n'échappe à ses yeux qui prennent soudain un éclat autre que celui de l'admiration. « N'y pense même pas luis souffle Sophie à l'oreille. « Change toi vite chérie, je me sens dans une forme olympique. Accroche toi, je vais te mettre une bonne longueur dans la vue!
-Tu as le droit de rêver ma puce ».
Après une douche majestueuse et avoir déposé leurs effets sur deux transats miraculeusement inoccupés, Camille et Sophie plongent en symbiose dans l'eau fraîche du grand bassin. A l'ombre, derrière la haie, une paire d'yeux les observe, en silence, discrète.

« - La vache ! Regarde ce qui arrive ! On va prendre une saucée ! Dépêchons nous de rentrer !
-Oui, on a plutôt intêret, c'est vachement noir et ça nous arrive droit dessus ! »
Le ciel a effectivement pris une couleur gris-vert inquiétante et le vent a encore redoublé d'ardeur, entraînant dans un tourbillon puissant les feuilles arrachées aux nombreux peupliers environnants. Les nageurs regagnent les bordures du bassin à une vitesse record, les serviettes volent ou s'envolent. Des éclairs zèbrent déjà l'horizon et le tonnerre se fait entendre , annoncant un orage encore plus violent que celui de la veille.


A l'extérieur, dans une Laguna grise garée non loin du parking, des yeux observateurs ont repris leur travail. La silhouette sombre et immobile patiente sagement, imperturbable et insensible au déchainement soudain des éléments. Seul, le point rouge d'une cigarette que l'on consomme dénote avec le décor devenu très obscur. Le téléphone posé sur le tableau de bord, la paire d'yeux sirote une pelforth, alternant liquide et bouffées de cigarette dont les volutes s'échappent par la vitre restée entrouverte malgré la pluie qui commence à tomber.

Les yeux entr'ouverts et le regard fixe, la silhouette scrute l'entrée de la piscine par laquelle Camille et Sophie sont sensées sortir. Le téléphone en main, ses doigts jouent sur le mini clavier avec une dextérité impressionnante, saisissant ainsi de nouvelles informations . Une fois la manœuvre effectuée, les yeux reprennent leur observation à travers le rideau de pluie. Camille et Sophie sortent enfin, courant à perdre haleine jusqu'à la voiture garée heureusement à proximité. Le moteur de la Laguna se met en marche, et le véhicule part dans l'obscurité, tous feux éteints.


La nature a pris des airs apocalyptiques. Le ciel n'est plus qu'un tableau noir que déchirent inlassablement de puissants éclairs. Les nuages déversent sur la ville des millions de litres d'eau malmenés par de violentes rafales de vent. A l'intérieur de l'appartement de Camille, la paix et la sérénité. Les deux jeunes femmes sont enfin à l'abri. Douchées et en peignoir, elles sont assises dans le confortable sofa du salon autour de la table basse en verre sirotant leur verre de vin. Seuls les grondements du tonnerre viennent perturber le silence qui règne dans la pièce.
« Pfiou! Quel orage ! Dit Sophie d'un coup
-Tais-toi ! Quand du penses qu'il y a à peine deux heures on faisait trempette !
-Ouais, quel après-midi ! Et j'ai même perdu un string dans l'histoire !
-Ca n'était pas pour me déplaire chérie..mmmm quel beau petit cul, miam ! Rit Camille..
-Un peu plus de vin mon cœur ?
-Volontiers...Tu sais, j'en reviens à Pauline..Elle est quand même gonflée ! Que comptes-tu faire ?
-Je l'ai envoyée bouler, j'espère qu'elle aura compris que je l'ai rayée de ma vie une bonne fois pour toutes. Rien à foutre de ce qui peut lui arriver maintenant. Toi et moi, c'est ce qui m'importe. Je n'ai plus envie de parler d'elle ...mais de nous.. » Sophie porte ses lèvres charnues à son verre et boit une gorgée de vin. « Chérie..à ce propos..Je voulais te dire..Enfin, j'ai pensé que..., ça me tourne dans la tête depuis un moment..et je me suis dit que...que puisque toi et moi, on a fait nos preuves, enfin, je veux dire, on s'entend bien et que...Et puis pour éviter tous ces va et vient incessants pour aller chez l'une ou chez l'autre..Il m'est venu une idée à la con...je me suis dit que ce serait plus simple pour nous deux si on s'installait ensemble.. Je..j'ai envie de faire un bout de chemin avec toi...enfin, si tu es d'accord bien sûr... »
Camille fixe Sophie, puis, dans un regard empreint de douceur, elle s'approche doucement et sourit à Sophie avant de l'embrasser tendrement et de lui répondre :
« Quand c'est qu'on emménage bébé ? ». Sophie, folle de joie enserre sa compagne dans ses bras après avoir reposé son verre et lui rend son baiser.
« C'est vrai ? Tu veux bien me supporter ? Tu acceptes de m'attendre pendant mes tours de garde ? Tu veux bien d'une emmerdeuse et d'une chieuse de première ?
-Oui, je le veux..de tout mon être..Je te prends toi et tout ce qui va avec..Je veux vivre avec toi mon amour. » Puis, en faisant la moue, Camille ajoute : « En fait, je commençais à désespérer que tu me poses un jour la question !
-Pourquoi ne l'as-tu pas demandé toi alors ?
-Parce-que j'aime quand tu me supplies. » Répond Camille dans un éclat de rire. Elle prend à son tour Sophie dans ses bras avant de poser ses lèvres sur les siennes et de l'allonger délicatement sur le sofa. « Je t'aime Sophie. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.
Je ne remercierai jamais assez la vie de t'avoir mise sur ma route et de nous avoir permis de nous aimer..Je t'aime...(bisou) je t'aime (bisou), je t'aime (rebisou) je t'aime tant..
Moi aussi je t'aime Camille.....Fais moi l'amour chérie..
mmm, à vos ordres Madame... »

Camille dépose alors un baiser d'une infinie tendresse sur les lèvres pulpeuses de son amie avant d'immiscer sa langue dans sa bouche et de lui livrer bataille. Elle s'allonge au plus prés sur le corps délicieusement chaud de Sophie qui reçoit ce baiser comme une bénédiction. Un baiser long, passionné, passionnel, sans fin. Puis un autre, à chaque fois plus profond et voluptueux que le précédent. De sa bouche, Camille vient énerver le lobe de l'oreille de Sophie, puis de sa langue, elle en titille l'intérieur, tout en faisant glisser sa main le long du col du peignoir et d'en écarter un pan tout entier. De ses doigts longs et fins, elle enveloppe le globe de chair et le caresse. Sophie, de son côté fait courir sa main sur le dos de Camille avant de la glisser par dessous le tissu doux et spongieux et de découvrir le satin soyeux de sa peau ambrée. La bouche de Camille parcours de baisers mouillés le cou de sa maîtresse avant d'honorer du bout de sa langue la vallée de ses seins..Ses doigts jonglent savamment sur le téton arrogant de Sophie dont les gémissements commencent à se faire entendre. L'envie de s'aimer et de tout donner les entraîne dans un tourbillon de désir incommensurable. Sophie se sentant un peu lésée dans sa position qui la limite dans ses mouvements, donne un valeureux coup de reins qui les envoie rouler toutes deux sur le sol recouvert d'un tapis aux motifs africains. Sophie se retrouve sur sa compagne et d'une main sûre, la débarrasse de son peignoir, laissant apparaître une plastique superbe, à la musculature fine et tentatrice. Elle retire ensuite le sien avant de couvrir de son corps celui de Camille et de dévorer son visage. Leurs mains se cherchent et se trouvent, leurs doigts se serrent dans un élan de tendresse infinie, leurs lèvres se goûtent et se lèchent. Camille se dégage délicatement de Sophie, l'invitant à se positionner sur le côté..Ainsi, les deux jeunes femmes peuvent se caresser tout à loisir..Des mains parcourent les corps chauds comme de la braise, descendant des épaules en passant par les hanches et finissent leur course sur des cuisses avant de remonter par le bas du ventre, sollicitant le nombril et s'arrêtent sur les seins. Camille se rapproche de Sophie et reprend le même chemin avec sa bouche qu'elle laisse goulûment gambader sur les seins de Sophie. Elle en couvre chaque centimètre de baisers chauds et humides avant de se délecter des pointes durcies de plaisir. Sophie, des sa mains fébrile, explore le corps de Camille et vient à son tour du bout des doigts solliciter ses seins et son ventre. Leurs mains se rejoignent à nouveau et leurs doigts se marient alors que leurs bouches s'unissent à nouveau dans un baiser fougueux. Leurs corps se rapprochent, se soudent, leurs jambes se mêlent et leur hanches impriment un mouvement de va et vient arrachant à chacune de nouveaux gémissements. Les mains pétrissent leurs fesses et caressent leurs cuisses dans un ballet majestueux de douceur. Leurs lèvres refusent de se séparer alors que dans leurs bouches, leurs langues s'enroulent dans une danse fiévreuse. Leurs bassins s'éloignent un peu et laissent place à leurs mains gourmandes qui ont tôt fait de se glisser dans cet espace préparé à leur effet. Sophie et Camille ouvrent d'avantage leurs cuisses offrant à la main de l'autre un sexe trempé de désir. Leurs doigts caressent et glissent sur ses chairs molles et chaudes, énervent leurs coquins orgueilleux et luisants de plaisir.
« Tu me rends dingue mon cœur..baise moi chérie..
- Tes désirs sont des ordres mon amour...... » Camille se dégage alors de Sophie et se met sur elle, tête bêche...en prenant soin de ne pas la blesser en ouvrant ses jambes sur son visage. Apparaît alors devant la bouche de Sophie un sexe mûr à souhait pour atteindre l'étape finale..La tête de Camille se glisse entre les cuisses de Sophie avant de s'y affairer en noyant son mont de Vénus de baisers et de le lécher copieusement. Sophie en fait de même de son côté après avoir goûté son nectar à l'entrée de son intimité, la pénétrant de sa langue et dardant son clitoris du bout de sa langue. Les gémissements redoublent de vigueur, les reins accélèrent leurs mouvements. Chacune entoure les cuisses de l'autre de ses bras pour se rapprocher au mieux du fruit délicieux, pour encore mieux le cueillir de sa bouche et en savourer le suc divin. Dehors, l'orage fait rage, les deux femmes dans l'obscurité soudaine s'aiment à la lueur des éclairs qui dansent dans le ciel. Leurs doigts décident alors de prêter main forte et elle se pénètrent de concert alors que leurs bouches gourmandes continuent de jouer sur leurs boutons magiques..Le va et vient des mains, les bruits mouillés,leurs langues insatiables et l'orage qui gronde les emmènent enfin à l'extase suprême..Alors qu'un coup de tonnerre éclate, leur plaisir explose dans leurs bouches dans un spasme sans fin..


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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 27 Mar - 6:34

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Les éléments qui se déchaînent, la pluie torrentielle qui s'abat sur la baie vitrée et l'atmosphère électrique attisent leur soif l'une de l'autre. Camille et Sophie, enlacées savourent cet instant de plénitude tout en se caressant . Les éclairs qui zèbrent le ciel éclairent leurs visages qui se dévorent et leurs mains qui s'explorent à nouveau. Sophie embrasse langoureusement Camille, se fraie un passage entre ses cuisses. Elle couvre de baisers mouillés sa peau trempée et arrive lentement jusqu'à la vallée de ses seins où elle attrape une à une les gouttelettes du bout de sa langue avant d'énerver la pointe de ses seins d'une bouche qui se fait soudain plus gourmande. Alors qu'elle honore les seins de Camille, sa main disparaît dans son entrejambes. Ses doigts se noient avec délectation dans son suc et la pénètrent sans façon, arrachant à sa jeune maîtresse un gémissement de satisfaction. Camille l'emprisonne de ses jambes, ses mains caressent son visage alors que les hanches de Sophie entament un va et vient lancinant. Les doigts de Sophie glissent aisément dans cet antre de braise dont les bruits mouillés activent leurs ardeurs. Un troisième doigt entre dans la danse et Sophie accentue le mouvement de ses doigts.. « Tu aimes chérie ?» Et Sophie d'aller au plus profond de Camille dont les râles de plaisir s'accentuent à chaque va et vient et donnent réponse à sa question. « Baise-moi chérie, ...ahhhh.....Oui..Encore, plus fort..plussss ahhh oui mon amour, comme ça..Oui..Oohh mon cœur..défonce-moi » Les doigts de Sophie se plient à l'intérieur de Camille qui libère sa chérie de son emprise. Ses doigts la crochètent, tournoient et explorent ses parois intimes tout en gardant un rythme cadencé et plus insistant. Leurs bouches se scellent en un baiser profond, interminable, leurs langues se livrent bataille. La main de Sophie passe à la vitesse supérieure alors que la tête de Camille se penche en arrière, laissant à Sophie un cou offert et annonçant un second orgasme dense et puissant...qu'accompagnent des spasmes intenses, incontrôlables. Camille se tend, se cambre et crie. Un jet chaud et puissant inonde alors la main de Sophie alors que ses lèvres savourent celles de sa compagne..Elle retire délicatement sa main et porte ses doigts à sa bouche avant de les faire goûter à Camille et de manger ses lèvres à nouveau. La main de Camille furète le corps de Sophie où elle découvre un sexe enflé et trempé. Elle se libère de l'emprise de ses bras et vient placer sa tête directement entre ses cuisses après avoir embrassé ses seins et son bas ventre. A son visage s'offre un fruit rosé et mûr ne demandant qu'à être dévoré. Camille vient cueillir de sa bouche ce fruit juteux et savoureux dont elle veut siroter le nectar jusqu'à la dernière goutte. Elle lape doucement mais goulûment ce petit coquin fier et arrogant. Elle le fait rouler sous sa langue, dans un sens puis dans l'autre, le lape, le lèche, le suce et l'aspire sans relâche. Elle l'énerve du bout de sa langue avant d'appuyer dessus et le relâcher pour mieux le gober tout en le faisant rouler du bout des doigts au travers des grandes lèvres . « Mmmmm chérie, ..mmmm oui chérie mmm , tu me rends dingue..Ne t'arrête pas...Je...je ..ah ouiiiiiiiiiiii » A sont tour, Sophie est transportée par une énorme lame de fond qui la transcende jusqu'à la plus infime parcelle de son être. Les deux jeunes femmes, reprennent leur souffle quelques instants, mais ni l'une, ni l'autre ne veut s'avouer vaincue et c'est à celle qui fera jouir l'autre la première. Camille se dégage avant que Sophie ait eu le temps de la retourner comme une crêpe. Par un subtil coup de rein et une pirouette déroutante qui laisse sa compagne sans réaction, elle se retrouve sur elle, son ventre contre son dos avant de l'inviter à se redresser et à s'agenouiller, les mains plaquées contre le mur de la pièce. Elle la bloque de ses propres jambes en les coinçant des siennes, les passant d'abord à l'extérieur de ses cuisses, puis les faisant revenir à l'intérieur, maintenant Sophie jambes grandes ouvertes. Dominant ainsi sur son amie, elle se met à flatter ses seins et son mont de Venus, sans retenue, sans pudeur. Elle imprime ensuite un mouvement de va et vient tout en flattant son bouton magique. La pénétrant de trois doigts, qu'elle crochète et qu'elle fait jouer en elle, elle laboure son intimité sans relâche jusqu'à ressentir sur ses doigts le fruit de sa jouissance.

Dehors, des yeux ne perdent rien du spectacle. Les éclairs déchirant le ciel de manière intense et continue, leur permettent d'assister à la scène comme en plein jour. Se doutant que les jeunes femmes ne sortiront plus, la Laguna tapie dans l'ombre démarre, allume ses phares avant de s'éloigner de son poste de guet. La pluie n'a pas cessé une seule minute, ni même diminué en intensité. Le véhicule déboîte de l'autre coté de la rue et s'enfonce dans l'obscurité avant de disparaître au tournant à une lenteur preque calculée. « Allez hop, au dodo, j'ai plus rien à faire ici. Elles vont certainement baiser toute la nuit, et quand bien même elles ne sortiraient pas avec ce temps pourri , je suis tranquille. Ma petite, profites-en bien, tu bouffera bientôt les pissenlits par les racines. Me reste juste à savoir, où, quand et comment..Camille Bourdeux, Sophie Faraday, A plus mes beautés ». La voiture se dirige vers le centre ville, essuie-glaces à vitesse maximum avant de se perdre dans la nuit.

Camille et Sophie ont arrêté momentanément leur joute amoureuse. Tendrement enlacées, elles se donnent une trêve et leurs yeux fixent le plafond sur lequel dansent les ombres de la nuit et les éclairs. Le bruit du vent et de la pluie qui se fracasse sur la baie vitrée bercent leur sérénité empreint d'un bien être indiscible.
« Mon coeur..
-Oui chérie..
-J'ai envie d'une cigarette, tu en veux une?
-Je veux bien..Ca te laissera le temps de récuperer.
-Tu plaisantes? C'est moi qui t'ai fichue à plat..
-Mais oui, mais oui..allez, passe moi le feu..avant que je te le mette après et tu verras qui a raison.
-C'est ça.....Au fait ma puce, comment on va faire nous? On s'installe où, chez toi, chez moi?
-Je bosse à l'hosto, toi sur le périf, faut trouver un truc au milieu, c'est le plus simple non?
-Moui, mais ça ne place aucun de nos apparts en tête de liste..Il va falloir s'en dégoter un et très vite..J'ai hâte de pouvoir retrouver ma tite femme le soir, en rentrant du boulot..ou moi, de l'attendre avec un bouquet de fleurs..
-Ouais, des trucs encore à finir en sucette.. »




Dans son 120 m², Pauline rumine sa défaite. Sa conversation téléphonique avec Sophie l'a mise dans une rage folle. Elle ne s'attendait pas à ce type de réaction et pensait qu'elle serait plus compréhensive. Dans son cerveau en ébullition, elle cherche à comprendre ce qui a cloché, savoir pourquoi Sophie a refusé de la revoir. « Elle n'a pas le droit de me traiter et de me jeter comme une malpropre.. » Pauline fulmine, fait les cent pas en long, en large, en travers. Elle saisit la bouteille de Chivas qui traîne sur la table basse du salon, encore à moitié pleine et s'en sert une rasade. Le goulot de la bouteille s'entrechoque avec le cristal fin du verre sous l'emprise de la colère et de la haine. Elle boit, cul sec puis se sert un autre verre. « Il faut que je sache où bosse l'autre, je pourrai aviser et agir au mieux. ». Des millions d'idées passent dans son cerveau bouillonnant. Elle attrape à nouveau le Chivas et s'en remplit un verre plein, qu'elle boit d'un trait jusqu'à la dernière goutte. Pauline déteste les échecs et se sent humiliée dans son amour propre. Sa vie est comme un métronome et ne tolère plus la moindre anicroche.

L'orage se fait plus virulent, la pluie a laissé place à la grêle et sa chute produit de curieuses notes de musique. Elle attrape son téléphone portable. Il est 1h30. Elle écrit un texto, l'efface, puis recommence. Quand elle est satisfaite enfin de son message, elle valide sur la touche d'envoi. « Erreur. Réessayer ou annuler. » Elle presse la première touche, le même message apparaît à l'écran. Elle recommence une troisième fois. Le texto refuse toujours de partir. Sophie n'aura jamais ce message. A cause de ce temps pourri sans doute. Dans une élan de colère et l'alcool aidant, elle envoie l'appareil qui va s'écraser contre le mur. A croire que tout s'est ligué contre elle, le téléphone rebondit mollement sur la tapisserie murale épaisse sur laquelle sont imprimés des motifs d'une tribu amazonienne. Elle ramasse le téléphone et le pose sur la table basse devenue un vrai dépotoir. Les restes d'une pizza refroidie depuis des heures et à laquelle elle n'a pratiquement pas fait honneur, quelques canettes de bière vides qu'elle n'a pas pris la peine de jeter, des nems intacts, du poulet froid. La bouteille de Shivas au milieu de ce fouillis attire une nouvelle fois son attention. Tant pis, elle vide la bouteille, s'assoie dans le sofa moelleux qui épouse ses formes plantureuses. Elle sirote son whisky lentement, laissant à son cerveau quelque peu embrumé cogiter. Elle regarde par la fenêtre et admire le paysage tourmenté et malmené par l'orage.

Elle a chaud, dégrafe le bouton de son chemisier. Sophie l'obsède, elle est partout, dans chaque recoin de la pièce, sur l'ombre des murs, les angles morts, dans sa tête. Elle finit son verre et s'étend contre l'accoudoir du sofa. Elle dégrafe un second, puis un troisième bouton du chemisier, avant de le défaire entièrement et de passer sa main sous le tissu. Au contact de sa peau, elle frémit, une vague de frissons l'envahit. Elle ferme les yeux et voit Sophie la dévisager, souriante, le rire canaille comme elle aimait. Elle caresse son mamelon à travers le tissu léger et penche sa tête en arrière, Sophie l'embrasse farouchement, agenouillée, à califourchon sur ses jambes. Ses doigts longs énervent son téton dressé par le plaisir, elle a de plus en plus chaud. Son autre main caresse son ventre d'albâtre, en petits mouvements doux et circulaires. Sa peau trahit ses frissons qui l'entrainent encore plus loin. Elle se débarrasse en un clin d'oeil du chemisier et de son pantalon pour ne se retrouver qu'en shorty noir en dentelles, le modèle préféré de Sophie. Elle se réinstalle encore plus confortablement et continue l'exploration de son corps. Elle a encore plus chaud, ses mains deviennent fébriles et plus précises. Elles se positionnent sur son mont de Venus qu'elle se met à caresser à travers le tissu après avoir flatté l'intérieur de ses cuisses. Elle pétrit savamment les chairs molles chaudes et humides avant de s'attaquer au bijou sorti de son écrin, luisant et durci. Elle ouvre ses cuisses laissant plus de mouvement à sa main fouineuse et à laquelle s'offre un antre trempé et ouvert. Ses doigts glissent sur cette pure merveille tendue de désir et d'excitation puis remontent à ses lèvres qui les enveloppent un par un, l'un après l'autre, avant de replacer sa main entre ses cuisses, sous le shorty et de se caresser avec plus d'ardeur. faisant rouler son bouton magique sous ses petites lèvres, elle finit par les écarter de son autre main afin de mieux le flatter par des frôlements rapides et calculés. Au creux de ses reins, des papillons virevoltent et mettent ses hanches en mouvement. Elle passe son majeur gourmand entre ses petites lèvres et se pénètre lentement. Elle sourit à Sophie, tout en la suppliant de ne pas s'arrêter et de l'entraîner jusqu'au bout du plaisir. Elle énerve son bouton magique alors que son majeur rentre et sort de son intimité. Le température dans l'appartement est devenue insupportable, la tension de son corps extrême. Pauline agite ses doigts plus vite, au rythme du plaisir qui monte. Ses hanches ondulent, ses jambes grandes ouvertes tremblent, ses gémissements se transforment en râles. « mm Oui chérie, ouiiiiiiiiiiiii » Sa voix rocailleuse laisse échapper un cri que couvre le grondement du tonnerre.
Elle se laisse tomber sur le sofa et rouvre les yeux. Sophie a disparu, la dure réalité apparaît. Sophie est en ce moment dans les bras d'une autre femme et elles s'envoient en l'air. Couverte de sueur et encore sous l'emprise de l'alcool, elle se lève et déambule dans l'appartement, titube à tâtons dans le noir, à la recherche d'une nouvelle bouteille de whisky. Mais il ne reste plus une goutte de ce précieux liquide, qui a, lui seul, le pouvoir de lui faire oublier son chagrin et ses idées noires...Mais pas l'ombre d'une fiole. Totalement ivre, elle si dirige sous la douche et se laisse noyer sous l'eau froide sans avoir pris le temps de se débarrasser de son soutien gorge et de son shorty. L'eau glaciale fouettant son visage pendant de longues minutes la dégrise et remet ses idées à l'endroit. Elle savoure ensuite le jet d'eau chaude qui finit par l'apaiser avant de se doucher généreusement. Elle n'a pas envie de finir la nuit, seule.

Les stroboscopes muraux saluent son arrivée sur la piste de danse. Le « Jaguar » est encore noir de monde, l'ambiance est au summum. Pauline se noie dans la foule et se cale au rythme des nombreux danseurs. L'entrée de cette rousse pulpeuse et flamboyante ne passe pas inaperçue et déjà, hommes et femmes papillonnent autour d'elle. Pauline savoure son effet et se laisse entraîner par le rythme endiablé que crachent à tue-tête les hauts parleurs de la discothèque. Il ne lui faut que quelques instants pour repérer un couple de lesbiennes dont les regards insistants traduisent un intérêt particulier pour elle. Les morceaux s'enchaînent et les trois femmes se déchaînent sur la piste, improvisant chacune, une chorégraphie propre à allumer ses deux partenaires. Les décibels, le jeu des projecteurs et l'ambiance générale leur donne des ailes et elles se laissent volontiers emporter par cet atmosphère lourde et ensorcelante.
« on va boire un verre ? lance Florence..
-Bonne idée répond Isabelle son amie
-Ca te dit de te joindre à nous ?
-Pourquoi pas répond Pauline, j'ai très soif moi aussi !
-Tu veux quoi ?demande Florence, alors qu'elles s'installent à leur table et que passe une serveuse
-Un Margarita !
-Deux mojitos pour nous ! Heu, moi c'est Florence, elle, c'est Isabelle et toi ?
-..Pauline ..vous venez souvent ici ? C'est la première fois que je vous vois.
-Ouais, à peu près deux fois par semaine, mais d'habitude, c'est plutôt le vendredi et le mercredi. Ce samedi, c'est plutôt une exception, on va dans une autre disco habituellement, mais comme c'est fermé pour travaux, on se rabat ici..Toi non plus on t'avait pas encore vue ici.
-Je suis arrivée il y a peu, je connais pas encore grand monde.
-Tu sais au moins dans quel type de boîte tu es rit Isabelle..Tu as remarqué ?
-Je sais et mon choix est délibéré..J'avais envie de faire des rencontres. Seule dans une ville presque inconnue, c'est pas le top.
-En tout cas, nous, ça nous arrange s'esclaffe Florence..
-C'est réciproque rétorque Pauline...Cheers les filles..
-A notre nuit renchérissent les deux femmes. »

Le DJ change de registre et lance des slows. Des couples se forment. Les filles dansent à 3 sur la piste, se serrant très fort. Isabelle et Florence commencent à s'embrasser, puis Florence se met à goûter aux lèvres de Pauline avant de laisser Isabelle en faire de même. Pauline se noie dans les décibels, se noie dans l'alcool et se délecte de la suite qui s'annonce.

Ses yeux pétillants savourent le spectacle qui s'offre à ses yeux. Isabelle, la trentaine, brune, cheveux coupés très courts et les yeux bleus, Florence, châtain clair aux yeux noisettes, la quarantaine, se déshabillent mutuellement en souriant. Dans l'appartement des deux femmes plane l'odeur caractéristique de la marijuana qu'elles viennent de fumer à trois en absorbant un dernier verre. Pauline ne perd pas une miette de ce fabuleux duo qui s'embrasse fougueusement devant elle. Isabelle et Florence interrompent leurs jeux et s'installent chacune aux côtés de Pauline avant de la couvrir de baisers sulfureux. Alternant par des léchouilles dans le cou et au visage, elles se mettent en quête de la déshabiller à son tour. Pauline devient leur centre d'intérêt, elle adore et s'abandonne totalement entre leurs mains et leurs bouches expertes. Aucun répit ne lui est laissé par ses deux amantes d'un soir qui ont fait d'elle l'objet de leur désir et la cible de leur plaisir.


L'orage s'est enfin dissipé, les esprits aussi. L'aube d'un dimanche tranquille pointe son nez sur la ville encore endormie, offrant un ciel vierge de tout nuage, qui dépose ses tons rosés sur un paysage malmené par les intempéries de la veille. Quelques corps s'abandonnent au sommeil après une nuit agitée alors que d'autres se lèvent aux premiers rayons du jour, bien décidés à profiter d'une journée qui s'annonce radieuse. La laguna est là, arrivée aux premières lueurs du jour, les yeux rivés sur l'appartement de Camille où tout est calme. Un café fumant dans la main, un croissant au beurre dans l'autre, les yeux scrutent le moindre mouvement à l'intérieur.

« Allez, debout feignasse...
mmm, hum, quoi..
-Regarde ce que je t'apporte..
-mmm ça sent bon, ah mais ferme le rideau, ça fait mal aux yeux..J'ai encore envie de dormir mon cœur pourquoi me reveiller si tôt ?
-Il est 11h30 chérie et il fait un temps splendide. J'ai envie de t'emmener au lac à lézarder après un petit resto. Tu pourras dormir autant que tu voudras tout en te dorant la pilule.
-Mffff laisse moi encore quelques minutes.
-Le petit déjeuner va refroidir chérie, allez, ouvre tes beaux yeux verts. » Joignant le geste à la parole, Sophie dépose délicatement le plateau sur le lit, qui n'en a plus que le nom, et s'assoit à côté de Camille, encore embrumée de sommeil. Son corps halé à la plastique
superbe contraste magnifiquement avec les draps de soie blanche froissés .
Nue, sur le ventre, elle ouvre enfin les yeux et se positionne sur le dos. Sophie se penche sur son visage et l'embrasse du bout des lèvres ;
« Bonjour mon amour, bien dormi ?
mmm non, j'ai encore envie de dormir..comment tu fais pour être toujours bon pied bon œil toi ?
-Je fais ce que tu devrais faire pour te lever : tu te mets des coups de pied au cul. C'est radical, puis une bonne douche et c'est parti mon kiki !
-Moui, je sais à quoi ressemblent les douches avec toi chérie..
-Moi, c'est déjà fait mon cœur..allez, assieds toi et déjeune. .-.Bon appetit »
-Bein, où tu vas ? Tu restes pas avec moi ?
-J'ai quatre bricoles à faire. Déjeune tranquillement, j'en ai pour 5 minutes..et je vais m'habiller.
-Mais, t'as des épingles aux fesses ou quoi ?
-Il faut qu'on se dépêche..J'ai réservé une table au Panier Gourmand. Ils nous attendent à midi et demi, une heure.
-Fallait me réveiller plus tôt chérie..
-Non, c'est bon, on est dans les temps..bon appétit ma puce »

Camille lui rend son sourire et son baiser. Elle regarde Sophie se lever et se diriger d'un pas impérieux mais naturel vert le salon de son appartement. « Je vais ranger un peu vite fait le temps que tu déjeunes et que tu te prépares, cet appart ressemble à un bunker..Quel désordre ! - Et à qui la faute ?? lui répond Camille dans un éclat de rire. Camille se cale confortablement sur les oreillers et pose sur ces genoux son plateau déjeuner avant d'y faire honneur . Sophie n'a rien oublié : grand bol de café noir fumant, sans sucre, deux croissants au beurre, beurre, jus d'orange et, une rose rouge, sa fleur préférée. Alors qu'elle se saisit de la serviette de papier, un petit paquet rouge apparaît accompagné d'un mot : « Bon anniversaire mon amour. Je t'aime » Camille, émerveillée, ouvre ses grands yeux, comme le ferait un enfant un matin de Noël en voyant les tonnes de cadeaux déposés sous le sapin. « Oh chérie ! Tu y as pensé ! Oh merci, je t'adore ! » dit-elle en se levant d'un bond pour aller remercier Sophie.
-Et bien...ouvre !
-Si si...attends..C'est...On dirait....
-Prends tout ton temps mon coeur » Sophie s'adosse à l'encadrement
de la porte de la chambre et savoure le spectacle. Elle suit d'un œil attentif le déroulement des événements afin d'intervenir au moment propice. Du papier d'emballage, Camille sort un écrin de velours bleu foncé et, d'une main prudente et légèrement tremblante, elle en soulève le couvercle.
« Chérie...Il est magnifique..
-Attends, laisse moi faire.. » Sophie s'approche et prend délicatement l'anneau des mains de sa compagne avant de le passer solennellement à son annulaire.
« J'ai le même ma chérie..Hier encore, je voulais juste que ces anneaux représentent notre amour..Aujourd'hui, je veux qu'il représente symboliquement notre union.
Sophie...c'est une demande en mariage ça..
-J'aimerais que tu sois ma femme ma chérie »
Pour toute réponse, Camille prend l'anneau de Sophie et le lui passe au doigt avant de l'embrasser tendrement en signe d'approbation. « Je le veux mon ange. Je veux vieillir à tes côtés et avoir des enfants plein la maison »

Le Panier Gourmand donne plein sud, directement sur l'embarcadère qui surplombe le lac. Le soleil généreux darde de mille feux les eaux bleues du lac et redonne à la nature les belles couleurs d'une journée d'été. Le lac est encore pris d'assaut par les citadins qui n'ont pas hésité à se déplacer de quelques kilomètres pour goûter à l'oisiveté estivale. Quelques touristes profitent des bienfaits de l'astre solaire en faisant du pédalo, d'autres, de la planche à voile, se laissant porter par la brise. D'autres enfin, se baignent ou jouent au badminton sur la grève. Il y a même une école de plongée mais elle est fermée le dimanche. Devant le Panier Gourmand, une immense terrasse que protège une tonnelle fraîchement taillée, donnant directement sur le lac et les montagnes qui se détachent sur fond d'horizon.
Sophie a passé sa petite robe bleue de la veille pour le grand plaisir des yeux de Camille. Elle a remonté ses longs cheveux blonds au-dessus de sa nuque qu'elle a noués et fixés à l'aide d'une pique, tout en laissant quelques mèches folles retomber sur son cou gracile. Camille a opté pour une mini jupe et caraco noirs en coton ultra moulants mettant en avant ses formes généreuses et tentantes. C'est main dans la main que les jeunes femmes se dirigent vers l'entrée du restaurant où Sèverine, une amie de longue date de Camille, les accueille bras ouverts.
« Salut les poulettes ! Ca va ?
-Oui, répondent en stéréo Camille et Sophie, super, et toi ?
-Ouais, ça va, ça va, toujours autant de monde.
-Bein tant mieux, ça tourne..Tu le mérites après tant de galère..
-Moui, et je vous remercierai jamais assez pour votre aide précieuse mes chérinettes ..Mais...y'a quelque chose qui m'échappe..Vous avez un quelque chose qui se dégage..comment dire..
-On peut rien de cacher à toi..Sophie et moi, on a décidé de vivre ensemble. Tu es la première à le savoir.
-A la bonne heure ! Je me demandais quand vous le feriez !! -ah je suis contente, si contente..Et au fait, ça fait deux choses à fêter alors ! Vous et ton anniversaire poulette...Allez, hop, champagne ! Je vous invite les filles ! Tiens, c'est pour toi cocotte. Je savais que tu venais alors je me suis permis d'aller te chercher ce petit quelque chose,
-Waohhhhhh , elles sont magnifiques, merci Sèverine, tu es adorable..Dis, tu as un vase ?
-Pas besoin, regarde, c'est un bouquet bulle, l'eau est déjà dedans..Oulà, toi, tu as la tête dans les nuages..
-Non, elle dort encore !
-Je suis juste...très amoureuse..sourit Camille
-Bein pardi, je l'aurais pas deviné !! » dit Séverine de sa voix joviale des gens du Sud.

Les 3 amies éclatent d'un rire franc et sonnant qui attire les regards de l'assistance mais elles s'en moquent, préférant savourer ce simple instant de pur bonheur. Séverine s'éloigne quelques secondes avant de revenir avec la carte des menus et une bouteille de champagne Salmon-Billecart demi-brut enrobé d'un liteau et baignant au milieu des glaçons, dans un seau prévu à cet effet. « Allez, les filles, à la votre...
Trinque avec nous Sèverine..
Merci mes chéries, mais j'ai plein de trucs qui m'attendent et je préfère vous laisser savourer ces instants en amoureuses. » Dans un seul élan, Camille et Sophie se lèvent et déposent chacune un bisou bien sonore sur les joues de la restauratrice. »

Le couple de la table voisine a tout vu et tout entendu. La tête haute et le regard noir, ils toisent les deux jeunes femmes d'un air suffisant. Ils échangent quelques mots qu'eux seuls comprennent puisque pratiquement inaudibles et se mettent à rire, l'air mauvais.
Sophie et Camille s'en aperçoivent et se font un clin d'oeil complice avant que Camille s'adresse à eux tout bas afin de ne pas incommoder les autres tables : « Nous, on a au moins le courage de montrer ce que nous sommes, vous, vous ne l'avez même pas pour nous parler en face. »fin de la discussion. Et les deux jeunes femmes de remonter sur leur petit nuage rose et de reprendre leur conversation. Leurs flûtes s'entrechoquent et elles trempent leurs lèvres dans le spiritueux frais à souhait.


A l'extérieur à une table isolée et à l'abri des rayons du soleil ardents une paire d'yeux scrute l'intérieur du restaurant tout en sirotant un martini dry. Portant un ample chapeau et de larges lunettes noires qui lui dévorent le visage, Pauline ressemble à une touriste parmi les autres. Fumant cigarette sur cigarette, elle guette les moindres faits et gestes des deux jeunes femmes insouciantes qui étalent leur bonheur, un bonheur éclatant, acéré comme un poignard qui transperce son cœur et nourrit sa haine envers Camille. Dans les volutes de fumée qui l'enveloppent, les yeux mis-clos et emplis de haine, elle pense, réfléchit. Triturant son pouce dans sa bouche un long moment encore, un sourire machiavélique se dessine enfin sur ses lèvres. Elle se lève et quitte la table ombragée avant de monter dans son véhicule et quitter l'endroit. Trouver le cabinet de Camille est un jeu d'enfant. Elle tient enfin son plan.


Camille et Sophie, attablées, sirotent un délicieux sherry dans l'attente du repas dont elles ont pris commande auprès de leur amie. Comme d'habitude, elles savent qu'elles ne seront pas déçues. Le Panier Gourmand est un restaurant simple, sans orgueil et sans prétention mais dont la renommée n'est plus à faire, tant par sa bonne table, une des meilleures du coin, que par son accueil hors du commun. Chacun s'y sent chez lui, chacun y est un hôte privilégié à qui les meilleurs soins et attentions sont apportés. Séverine, toujours égale à elle-même, ne dépareille jamais dans son caractère. Toujours souriante et affable, elle connaît pratiquement tout le monde et reçoit chaque nouvelle tête comme un vieil ami. Camille, qu'elle connaît depuis son enfance, et Sophie, lui ont apporté un sérieux coup de main lorsqu'elle a mis en route son projet, notamment au point de vue financier et sur les démarches à suivre. Elles papotent tranquillement quand quelqu'un vient s'asseoir à la table voisine.

La silhouette s'installe et les dévisage dans la plus grande discrétion. Les joues creuses, les yeux enfoncés dans les orbites et quasi cachexique, l'homme éponge son front luisant de sueur. La chaleur est étouffante mais il n'a pas tombé son blazer. Peut-être par souci de garder son image d'homme de classe et afficher sa position sociale. A son poignet gauche, une rolex en or massif, assortie à ses boutons de manchette. Sèverine, s'approche de lui et prend commande avant d'aller servir ensuite, Camille et Sophie.
« Un autre sherry chérie ?
-non mon cœur, j'ai la tête qui tourne. Par contre, j'ai faim !
-C'est chiant de pas t'avoir demain. Pourquoi Sébastien a-t-il changé ta garde ?
-Je t'ai pas dit, mais Caro a tapé dans les boites et il faut la remplacer. Son mec l'a plaquée gentiment par texto-tu vois un peu le courage- en lui disant qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre. Elle a pété un plomb direct. En fait, elle s'est saoulée à mort ce week-end. Elle a fait un coma éthylique. Elle est hospitalisée dans nos murs. Mais rassure toi, je fais ça à titre de dépannage, Sébastien refait tout le planning pour mardi. Hilda, Nicole et Christelle sont en congé et ne rentrent qu'en milieu de semaine. Le calcul est vite fait.
-.Il s'est foutu de sa gueule se mec. C'était à prévoir. Haha, c'est bienfait pour elle cette conne. L'arroseur arrosé..Elle sait ce que souffrir veut dire maintenant. Elle avait largué le précédent comme une merde..et toc, retour à l'envoyeur. La vie se charge toujours de renvoyer l'ascenseur.
Quand je lui ai dit mon étonnement qu'ils ne se voyaient pas beaucoup, elle m'a répondu tout sourire, et naïvement, qu'ils aimaient leur liberté et ne voulaient pas s'étouffer mutuellement.
-Bein il l'a appréciée sa liberté ! Mais qu'est-ce-qu'elle croyait bonté divine !? Un mec, ça peut pas rester chaste plus de trois jours, et encore !
-Pousse pas chérie, y'en a de biens quand même..
-Des hommes sensibles, compréhensifs, attentionnés, délicats oui, ça existe, mais ils sont pédés chérie.. » Elles éclatent d'un rire franc puis Camille continue : « J'irai faire un tour à mon cabinet mettre de l'ordre dans les papiers..J'ai une secrétaire de plus en plus bordélique! Je suis forcée de passer derrière pour contrôler..C'est usant à la fin. C'est dommage, j'avais pris la journée pour être avec toi ma chérie..Bah, tant pis..une autre fois..Je passerai déjeuner avec toi à la caf de l'hôpital, si tu es dispo, bien évidemment. Je verrai bien.
-Ouais, comme d'hab.. ah..voilà le plat de résistance..ah Sèverine, ça sent drôlement bon..
Merci Sophie..allez, régalez vous les filles..
Il est vraiment beau ce petit bouquet, tu m'as gâtée Sev'
C'est rien à coté de ce que je te dois, à toi et à Sophie...Allez, je file! Mangez tant que c'est encore chaud! »

L'homme à coté, n'a rien perdu de la conversation. Il avale d'un trait le verre d'eau qu'il vient de se verser. Il fait décidément trop chaud, ça va encore se gâter. Ce qu'il fait là? Il ne le sait que trop bien. Son regard est fixé sur la sculpturale blonde attablée juste à côté. Il l'a trouvée, pas question de la lâcher.

« S'il vous plait Mesdames, auriez-vous l'amabilité de me prêter un peu de votre sel ? Ma salière est vide !
-Mais certainement Monsieur, avec plaisir ! Répond Sophie
-Je vous la rends dans la foulée. Merci de votre gentillesse.
-Pas de quoi Monsieur...Puis d'un regard inquiet :Dites, vous vous sentez bien ?
-Oui pourquoi ?
-Je vous trouve bien pâle et vous transpirez abondamment, vos mains tremblent.. Je suis médecin et....
-Non, je vous assure, je vais très bien. Je suis fatigué, c'est vrai. J'ai perdu énormément de poids en peu de temps et je suis écrasé par mon travail.
-Mais cette perte de poids est due à quoi ?
-C'est volontaire. J'étais énorme. J'ai perdu plus de 40 kg en l'espace d'une année..
-Vous ne voulez pas que je jette un coup d'oeil ?
-Non, non, je vous remercie, ça ira..Vous êtes très gentille, mais ça ira.
-Quoiqu'il en soit, vous pouvez me trouver à l'hopital Saint-Honoré. Docteur Sophie Faraday. Ou alors allez voir un confrère.
-Pas de souci. Je vous remercie de votre gentillesse Docteur.
-Tout à fait normal Monsieur.
-Bonne continuation
Merci, vous aussi »

« Il existe un Dieu se dit l'homme. Je sais qui elle est et où la trouver, mais ça ne sera certainement pas pour une auscultation. Enfin la chance me sourit. Cette petite caille vient de tomber rôtie entre mes mains. » Tellement fier de cette rencontre, il s'offre une coupe de champagne. Grâce à cette femme, il pourra appréhender la vie différemment. Son visage prend soudain une apparence détendue et sereine. Il termine sa coupe avec nonchalance non sans fixer Sophie mais en toute discrétion.


« Encore une fois, c'était délicieux Sev, tu nous surprends toujours autant par tes talents culinaires.
-Je ne suis pas seule, tu le sais. Frédéric bosse super bien aussi
-Certes, mais les recettes sont de ta propre création, donc..
-Vous allez vous balader au milieu des roseaux mes chéries ?
Regard interdit de Camille
-Faites gaffe, ça grouille de partout aujourd'hui, quelqu'un pourrait vous surprendre ! Dit Séverine dans un sourire malicieux.
-Mais, que veux-tu dire par là ?
-Parce-que je vous ai vues la dernière fois mes chéries ! Surtout entendues ! Soyez un peu plus discrètes ! S'esclaffe la restauratrice
-Non, mais je rêve ! Et tu nous dit ça, comme si de rien n'était ! -Non, mais c'est vrai ? Vrai de vrai rougit Sophie
-Mais non couillonne, mais maintenant, je sais ce que vous faites près du vieil arbre ! A part cet endroit, je ne vois pas où vous pourriez vous cacher. !
-Mais t'es pas possible toi !
-Ahah, si vous aviez vu vos têtes à toutes les deux !
C'est surtout qu'on a déjà failli se faire griller chez Minouche, et là, ça aurait fait un peu trop tu vois !
-En fait, on va aller faire bronzette sur la grève..On a pas trop dormi cette nuit..
-ah oui, c'est vrai, l'orage dit Sev en clignant de l'oeil..
-Tu veux bien nous donner la note ? On va aller s'allonger et on va rester sages, promis ! »

Camille et Sophie se lèvent et quittent la table, partent directement sur la berge et trouvent un coin légèrement isolé des autres badauds. Le soleil est de plomb et une légère brise s'est levée, traçant des sillons à la surface des eaux sombres du lac, mais au grand bonheur des surfeurs. Le reflet à la surface de l'onde profonde est si puissant qu'il est impossible de la fixer sans protection. La chaleur est à nouveau étouffante, bien plus que la veille encore. Chacun a gardé dans son esprit le violent orage de la nuit précédente et devine une réplique pour la nuit suivante. Les branches des saules pleureurs majestueux frissonnent sous la brise bienfaitrice, sous lesquels les pêcheurs taquinent de la carpe. Les gamins se débattent dans le sable, pelle et rateau à la main. Quelques courageux affrontent les morsures cuisantes du soleil et s'osent à une partie de beach ball. Camille et Sophie, allongées l'une à coté de l'autre, sur le ventre, la tête coté lac,
savourent les simples instants d'un bonheur tranquille d'un dimanche après-midi.



« Dr Camille BOURDEUX – Psychiatre..... » Camille admire sa plaque flambant neuve vissée sur le pilier de l'entrée du cabinet qu'elle occupe depuis 3 ans, comme un gamin le ferait avec son nouveau joujou. Elle l'a décidé elle vient mettre de l'ordre dans ses papiers. Sa secrétaire ne la satisfait plus depuis un certain temps. Elle ouvre la porte de son cabinet. Elle entre. Les courriers sensés partir samedi dans la matinée n'ont pas été expédiés, les dossiers des clients sont éparpillés sur le bureau et pas sériés. L'imprimante est encore en marche ainsi que l'ordinateur. Un mug à café est posé près du calendrier amovible, sale, le cendrier rempli de mégots et une odeur nauséabonde de tabac froid flotte dans la pièce . « Là, c'est le bouquet.. Elle commence à me gonfler sérieusement ». Camille prend son mal en patience et commence à ranger méthodiquement les feuilles volantes dans les dossiers auxquels elles sont destinées pour ensuite les ranger dans les armoires métalliques design jouxtant au bureau. Elle ignorait trouver un tel capharnaüm. Camille est un peu de l'ancienne école. Même si tous les dossiers de ses patients sont informatisés, elle tient à avoir un double sur papier. Le matériel informatique n'étant pas infaillible le support papier peut-être d'un grand secours. Ce système de double sauvegarde n'a jamais convenu à Magalie le trouvant désuet. Mais la secrétaire, confortablement payée n'a jamais rechigné au travail. Depuis plusieurs semaines, il semblerait pourtant qu'elle prenne un malin plaisir à la contrarier. Les relations des deux femmes n'ont jamais réellement été au beau fixe mais la compétence de Magalie était indéniable. Camille n'a pas le temps de s'étaler sur le problème, il lui faut à présent saisir sur le logiciel les notes manuscrites et numériser les documents. Cela va lui prendre une bonne partie de la matinée mais c'est le prix à payer si elle ne veut pas accumuler trop de retard et être dans les cordes la semaine suivante. L'ordinateur est sur l'écran de veille. Apparaissent des paysages paradisiaques, des plages de sable blanc, cocotiers, eaux turquoises, pirogues sillonnant des lagons de toute beauté. Elle clique pour afficher le bureau avant d' ouvrir le logiciel. Son regard fixe l'écran et reste interdit. Internet est resté ouvert et ce qui s'affiche à ses yeux la met dans une rage folle. « Elle a gagné, je la vire ».

Elle se saisit du combiné téléphonique et compose le numéro de son comptable.
« Marc ? Salut, c'est Camille
-Salut Camille, vous allez bien ? Vous avez passé un bon week-end ?
-Excellent, et vous ?
-Aussi, mais ces fichus orages ont gâché ma soirée barbecue..Qu'est-ce qui vous amène ?
-Magalie, encore Magalie.
-Encore le foutoir ?
-Elle a rien fichu samedi matin. J'ai trouvé les dossiers en vrac sur le bureau, j'ai du faire tout son boulot. Le courrier n'est pas parti alors que certains plis devaient arriver sans faute aujourd'hui. Le bureau sens dessus-dessous, le matériel informatique allumé..
-Elle a toujours pas compris, malgré le blâme.
-Non, mais ce que j'ai découvert aujourd'hui est matière à licenciement je crois. Madame va sur des sites sadomasochistes ! Discute avec d'autres forumeurs et échange des photographies !
-Magalie ? !
-Oui, et visiblement, c'est pas nouveau..Elle a laissé la session ouverte et j'ai pu lire tous ses mouvements sur le site..Je respecte sa vie privée, mais naviguer sur le web pendant les heures de travail...Elle est pas payée pour ça.
-C'est clair. Je m'occupe des papiers et de la lettre de licenciement. Vous voulez que je contacte Pôle Emploi ?
-Faites au mieux, je n'ai pas le temps de m'en occuper.
-Pas de souci !
-Et Géraldine, elle en est où ?
-Encore deux semaines. Elle en peut plus !
-J'imagine..Vous lui enverrez mes amitiés. Tenez-moi au courant, je tiens à aller la voir, elle et vos bébés, quand ils seront nés.
-Ca marche, bonne journée Camille
-Au revoir Marc »

Midi. Camille achève de ranger le dernier dossier. Elle regrette amèrement de devoir se séparer de Magalie mais elle n'a pas le choix. Elle espère que sa remplaçante sera tout aussi compétente et le restera ! Elle sort du bureau, satisfaite de son travail. L'endroit est net, bien rang. Elle met les persiennes en projection avant de fermer les fenêtres restées ouvertes afin d'assainir l'air. Le temps est resté gris et la pluie menace. La fraîcheur installée depuis l'orage de cette nuit est plutôt la bienvenue après des de chaleur accablante. Elle attrape son sac, se saisit des clés, ferme le cabinet et se dirige vers son Vespa. Direction l'hôpital.
Elle se dit qu'elle a eu le bon réflexe de laisser l' Audi au garage ce matin, la circulation est dense. Elle se faufile sans problème au milieu du trafic de la pause déjeuner. Il lui tarde de retrouver Sophie. Pas de chance, ce dernier contretemps à cause d'Adeline a contrecarré leurs projets de ce lundi. Elles devront se contenter de la cafétaria de l'hôpital à défaut de passer la journée ensemble. Pendant son parcours, elle pense aux moments denses et délicieux qu'elle a partagés avec Sophie ce week-end. Vivre ensembles est la dernière pièce du puzzle qui manquait à son bonheur, à leur bonheur. Elle stoppe sa machine à l'emplacement prévu à cet effet, à l'entrée du centre hospitalier, quand son téléphone sonne. Texto de Sophie : « Je suis dispo chérie. Viens vite. JTM » Sophie va être ravie de voir son vœu si vite exaucé ! Mais c'est Camille qui l'est d'avantage quand elle l'aperçoit dévaler les escaliers de l'entrée quatre à quatre et se diriger vers elle.
Un tendre baiser et un sourire plus tard, Camille l'interroge :
« Bein, on devait pas aller à la caf ?
Hilda est revenue ! Elle reprend son service à 14h. Le temps était tellement pourri qu'elle a préféré rentrer . Elle est arrivée dans la nuit mais il était trop tard pour prévenir l'hôpital. Son mari a préféré prolonger le séjour chez sa sœur à Aubenas et, tu la connais, elle aime pas rester sans rien faire, elle reprend le taff cet après-midi !
Ca nous arrange que trop cette histoire ! Cette Hilda est une sainte. Bon, on va manger où chérie ?
Chez moi mon cœur. On prend notre repas au chinois et on file tranquilles à la maison. Je suis épuisée. Ce matin, ça a été l'enfer.
Un bon massage s'impose mon cœur... »



« Ca y est, c'est fait, je vire Magalie !
-Tu fais bien chérie. Elle n'est plus opérationnelle
-Opérationnelle, si, mais pour tout autre chose ! »
Et Camille explique à Sophie la découverte sur sa secrétaire pendant le plantureux repas qu'elles se sont offert. Elles ont déposé leurs victuailles sur le bar de la cuisine américaine et se sont installées sur des chaises hautes assorties. L'une à coté de l'autre, elles se donnent amoureusement la becquée tout en discutant. Le reste de Sidi brahim ne résiste pas à l'assaut des jeunes femmes affamées qui engloutissent en un temps record leur repas. La dernière bouchée cependant finit sur Camille dont le décolleté vertigineux a éveillé chez Sophie des envies volages.

« Et merdeuuuuuu, entre les nénés ! » Sophie, amusée mais au regard pétillant ne pensait pas avoir une telle opportunité. Elle se saisit d'un tissu avant de se tourner face à sa compagne, défait un à un quelques uns des boutons du bustier de Camille et retire avec douceur la tâche sombre qui macule sa chair, la fixant droit dans les yeux. Elle recommence la manœuvre avec une lenteur extrême, descendant entre ses seins et en remontant, accompagnant à présent le tissu de baisers mouillés et très chauds, ses mains libérant du tissu, des seins magnifiques aux pointes sombres et durcies. Camille sent sur sa peau le souffle chaud et la bouche gourmande de Sophie qui finit par laisser choir le tissu et enveloppe de ses mains les seins de Camille, les pouces jouant avec les tétons. Sa tête s'acharne sur son buste en effervescence. Les yeux clos et la bouche entre ouverte, sa jeune maîtresse accueille cette caresse dans un gémissement. Dans son ventre, un feu ardent s'anime.


Sophie descend de sa chaise haute et se pelote contre Camille sans avoir séparé sa bouche de son corps et ses mains entreprennent de déshabiller la jeune brune étourdie de volupté. De ses doigts agiles, elle fait glisser les bretelles du tissu sur les épaules rondes de Camille avant de déboutonner entièrement le bustier de dentelles noir qu'elle affectionne particulièrement. Une fois le haut retiré, Sophie suspend sa manœuvre quelques secondes, le temps de savourer la beauté de sa compagne. Elle l'invite à se lever et se colle contre elle qui, à son tour, lui décoche un baiser sulfureux et lui rend ses caresses. Sophie dégrafe le jean de Camille et le fait glisser rapidement le long de ses jambes avant de le lui retirer complètement. Camille dévore le cou de Sophie et suit la veine jugulaire , passant par le carré de sa mâchoire pour finir sur la bouche dont elle dessine le contour de sa langue. Sophie, toujours collée à Camille, fait glisser ses doigts sur son string et lui fait subir le même sort que le jean. Elle invite sa jeune compagne à s'asseoir sur deux chaises, les bras étendus sur le comptoir américain. Très lentement, elle se glisse entre les cuisses de Camille qui, dans le mouvement, séparent légèrement les deux chaises, laissant la jeune femme à la merci de ses aussauts. Elle s'approche de Camille désormais nue et toujours aussi superbe. Des larmes montent dans ses yeux bleu profond et roulent discrètement sur ses joues en feu. Elle n'aimera jamais et ne pourra jamais aimer quelqu'un comme elle aime Camille. « Ne bouge pas chérie, je ne veux plus que tu bouges » (bisou) « Laisse toi faire » (bisou dans le cou)..Sophie va jusqu'à son sac posé sur le sofa blanc cassé du salon et en ressort son foulard Hermes avec lequel elle bande les yeux de son amie. « , chuuuuuuuut, ne bouge pas mon cœur
Mais qu'est-ce-que.. » Les mots de Camille se transforment en murmures alors que la bouche de Sophie se pose sur la sienne. Elle
se colle davantage à elle et couvre son visage de baisers, le front, les joues, les yeux, le nez, sa lèvre supérieure, la lèvre inférieure avant de savourer sa bouche entière et de l'étreindre dans ses bras protecteurs. Elle caresse son dos et remonte le long de sa colonne vertébrale du bout des ongles provocant chez Camille des frissons délicieux qui parcourent tout son corps. Sophie s'attarde à présent à la base du cou qu'elle se met à aspirer, à sucer et à embrasser alors que sa main gauche affole les seins de Camille et sa main droite embrase son ventre. Camille s'abandonne totalement et laisse à présent son dos reposer sur le bois chaud du bar. Ouvrant ses jambes à Sophie, elle l'emprisonne ensuite dans une invitation de caresses nouvelles et plus osées. Sophie dépose un baiser sur ses lèvres ardentes en signe d'approbation et laisse descendre sa main droite sur le mont de Venus de sa compagne où elle sent une chaleur et une humidité généreuses. Tout en mâchouillant le lobe d'oreille de Camille, elle glisse ses doigts dans la fente trempée en quête de bien être et les fait tournoyer autour de son bouton magique dressé et fier. Cette caresse sur son sexe dans le vide lui provoque des vagues de volupté indicibles, des décharges électriques dans son bas ventre qui la font s'ouvrir encore. Sophie interrompt ses caresses, laissant une Camille pantelante et insatisfaite. Elle l'abandonne quelques secondes et s'empare du collier de perles qui orne son cou. Elle pose un regard satisfait sur sa compagne dont le souffle s'est accéléré et devenu plus dense, soulevant à chaque inspiration un buste luisant de sueur. Le sexe rougi de Camille suinte abondamment, gonflé à souhait, l'antre largement ouvert. Sophie se rapproche de sa maîtresse et couvre de baisers ce trésor qui s'offre à elle et qu'elle se met à honorer et lénerver de sa langue. Les soupirs de Camille l'encouragent à passer à la prochaine étape. Tout en savourant de sa bouche la vulve de Camille, elle la pénètre lentement du collier qu'elle tenait dans son autre main. Perle après perle, le bijou disparaît dans son vagin alors que sa langue lape son clitoris. L'effet produit sur Camille est immédiat et ses hanches se mettent à danser sur la bouche de Sophie qui noie son entrejambes de bisous tendres et mouillés. L'autre main parcours ses fesses et ses reins puis Sophie, passant sous ses jambes, se glisse à présent dans son dos avant de se coller à elle. Elle entreprend de dévorer son cou et sa nuque alors que les doigts de sa main droite impriment des petits mouvements circulaires autour de son bouton de rose et ceux de la main gauche se frayent un passage vers l'autre antre secrète avant de la pénétrer délicatement. Camille pousse un gémissement, écartelée, à la merci de Sophie. Ses fréquences respiratoire et cardiaque sont passées à un degré supérieur, son excitation aussi. Sophie part alors en quête des perles et retire le collier, perle après perle, faisant en sorte que chacune caresse son clitoris au passage, en appuyant légèrement dessus. Elle continue ainsi, en pénétrant Camille de temps en temps, partant à la recherche d'autres perles, qu'elle fait tournoyer dans son vagin alors que l'autre doigt imprime des va et vient de l'autre coté et rencontre ceux de l'autre main au travers du léger rideau de chair. Camille frissonne, Camille frémit, Camille râle, Camille explose dans un orgasme puissant et sans fin, inondant de son suc la main de Sophie alors que son corps cambré par le plaisir est envahi de spasmes violents.

Dans la laguna grise, à l'abri des regards indiscrets, là où personne ne peut les surprendre, des jumelles n'ont pas perdu une once du spectacle. Voir les deux femmes s'envoyer en l'air est un petit bonus qui égaye une journée sombre et triste. Un rictus machiavélique sur la commissure des lèvres, les yeux fixent une dernière fois la maison de Sophie au travers des volutes de fumée.

« Sophie Faraday, hopital saint-Honoré, dom : 13 rue des Platanes : Services des Urgences. 2 gardes par semaine suivant planning, 08h00 à 18 h en heures normales. Camille Bourdeux, Cabinet 21 rue des Alpes, : 08h00/12h00 et de 14h30 à 18h30. Dom : 24 Impasse de la Fonderie. » Les notes sont prises soigneusement et le document rangé dans la boîte à gants et prennent place à coté des jumelles. La laguna démarre et s'éloigne dans la grisaille et la fraîcheur de l'aprés-midi.



Pauline se prélasse dans son bain, un verre de Pacherenc dans une main, une cigarette dans l'autre. L'ambiance sereine de la pièce la berce d'une douce torpeur dans laquelle elle se laisse glisser. Sa petite incursion au lac en filant Camille et Sophie, au milieu de tous ces abrutis du dimanche en manque de sensations fortes, a fait surgir en elle le plan qui la vengera de celle qui a gâché sa vie. Elle l'atteindra dans ce qu'elle a de plus cher : sa pétasse, cette psy aussi cinglée que ses patients. Sophie doit souffrir pour comprendre . Elle porte à ses lèvres le verre de vin et le termine d'un trait avant de le poser sur le rebord de la baignoire vénitienne d'un geste impérieux et dédaigneux. Ces petites gens la dégoûtent. Comment peut-on se contenter d'une vie si minable, être heureux au milieux de tant de médiocrité ? Et Sophie se complaît dans ce monde dérisoire et crasseux! Elle vient lui offrir une vie merveilleuse et lisse, un bonheur sans nuage, la félicité mais elle n'en veut pas. Qu'elle reste donc dans sa petite vie la bobologue et qu'elle en profite pleinement, ça ne durera pas. Elle a le plan, il lui manque l'occasion.
Elle sort de son bain, l'eau ruisselle sur son corps parfait, elle s'admire dans le miroir sur pied qui trône dans la salle de bain immense et apprécie l'image qu'il lui renvoie. Un sourire se dessine sur sa bouche pulpeuse, avant de laisser apparaître une rangée de perles parfaites. Elle glousse en imaginant la tête de Sophie si elle se trouvait devant elle à ce moment précis. Les deux années passées auprès de son richissime compagnon lui ont permis de goûter aux plaisirs de la vie que son salaire de secrétaire de direction ne pouvait lui permettre. Son premier caprice fut de reconstituer sa plastique superbe, mais que ne lui convenait pas : blépharoplastie, rhinoplastie, liposuccion, abdominoplastie, implants mammaires, lifting, agrémentés ensuite par des séances de body building. Peut-être un désir inconscient de ne plus ressembler à ce qui la rapprochait de ce passé qui était devenu pesant et qui l'empêchait d'évoluer : son homosexualité. Mais ces transformations physiques allaient, finalement lui être d'une grande utilité à l'accomplissement de ses desseins.


« Bonjour, docteur Bourdeux ?
-Oui, bonjour
-Carole Patou , Pôle Emploi. Nous avons trouvé une secrétaire répondant au profil que vous exigez.
-Ah, pas trop tôt! Pourquoi est-il si difficile de trouver une secrétaire?J'espère que celle-ci sera la bonne, et qu'elle me fera pas faux bond le premier jour. J'ai du travail par dessus la tête et je n'ai pas le temps de m'occuper de la paperasse.
Son curriculum est irréprochable et de plus, elle connaît le travail. Vous pouvez caser un rendez-vous assez rapidement ?
-Cet après-midi , je vais la caler entre deux patients..voyons, 16h00. C'est bon ?
-Elle est devant moi, je lui demande, ...oui, oui oui, c'est bon elle sera là à 16h
-Son nom?
-Pauline Boyer
-Ok, merci, au revoir et bonne journée
Bonne journée Docteur »


« coucou chérie, j'ai une nouvelle candidate pour le poste, RDV à 16h00 tu peux passer plus tard ? JTM

« ça tombe bien, j'allais te prévenir, réunion finira plus tard. J'espère que ce sera la bonne. JTM aussi amour

« N'oublie pas de prendre la doc pour agence immobilière ma chérie j'ai tt laissé chez toi. Elle s'appelle Pauline! »

« Vire la..lol..C'est déjà dans voiture. A plus mon cœur. On aura bientôt plus souci trimbaler affaires, j'ai hâte. Tu me manques, JTM »



« Maison de 350 m², terrain 5 000 m² avec piscine.
Quelle année ?
Elle a à peine 3 ans, donc, pas de travaux importants à envisager, tout est dans les normes. Ils ont en plus installés des panneaux photovoltaïques. Imaginez un peu les économies d'énergie. Rentrons visiter, on reviendra à l'extérieur après. Je vous en prie, entrez Mesdames »

L'agent immobilier s'efface avec une galanterie un peu poussée. Camille et Sophie pénètrent dans la pénombre et la fraîcheur de l'habitation. Leurs yeux mettent quelques secondes à s'habituer le temps de passer le sas d'entrée. L'agent immobilier qui connaît les lieux se précipite alors vers les baies et les portes fenêtres afin d'éclairer la pièce. Les deux femmes découvrent alors une pièce de vie de plus de de 100 m². En son centre une cheminée circulaire en pierre taillée dont le conduit est visible jusqu'en haut. A l'entrée, sur la droite, une cuisine américaine comme elles le souhaitaient, avec un énorme frigo, américain lui aussi. Les éléments sont ingénieusement placés dans un souci de fonctionnalité optimum. La table ronde centrale cache en son centre une espèce de brasero permettant ainsi de garder les repas à bonne température, ainsi qu'un système coulissant circulaire qui permet de faire voyager la nourriture d'un bout à l'autre de la table sans avoir bouger. Sous les éléments supérieurs, une table de travail immense pour le grand plaisir de Camille dont la cuisine est la passion. Elle se voit déjà en train de mitonner de bons petits plats à Sophie, qui s'avère plus habile au stéthoscope qu'aux fourneaux. Un bar permet de séparer la cuisine du salon-salle de séjour, agrémenté de 6 hauts tabourets. Un sourire malicieux se dessine sur les lèvres des deux jeunes femmes, un œil complice à l'appui.
« La cuisine reste en l'état, éléments, mobilier, petit et gros électroménager.
-Hein ? Mais ils laissent vraiment tout ?
-Oui et ça vaut le coup. Le coût total des éléments et de l'électroménager est déductible des frais de notaire.
-Ah bon ? Bah, c'est pas plus mal. A 7% de frais sur la vente, ils se graissent suffisamment la patte!.
-Non, 2,5%
-Comment ça se fait ?
-La maison n'a pas 5 ans.. Avant cette date, les frais sont réduits. On continue ?»
- oh oui », volontiers répondent en coeur les deux femmes déjà tombées sous le charme de cette maison atypique, conforme à leurs souhaits.



Ils traversent tous trois le vaste salon dans lequel elles se projettent aisément. Une baie vitrée, immense, donnant sur une terrasse tout aussi spacieuse, orientée plein sud, accentue la clarté de la pièce. Un seul regard leur suffit à habiller la pièce. Au fond, une vaste salle de bain avec baignoire à remous double place, douche italienne et lavabo double vasque. Toilettes.
Au dessus de leurs têtes, une mezzanine de 50 m²,qui s'étale jusqu' au niveau du conduit de cheminée, avec, donnant sur le salon, un puits de jour réglable à volonté. Camille et Sophie voient déjà tout autour du vide, le long de la balustrade qui mène à une terrasse supplémentaire, des plantes vertes qu'elles affectionnent. Les deux femmes sont ravies à la vue de l'immense chambre qui se cache sous le toit, avec poutres apparentes, vue panoramique sur la voûte céleste et baie ouvrable. Faire l'amour à la belle étoile tout en restant confortablement au lit, le pied !

« Tu vois ce que je vois ici chérie ? L'emplacement est idéal. Terrasse au premier étage et terrasse dégagée..L'endroit idéal pour installer le télescope, et là, je vois bien le coin bureau..ah, cette cheminée est géniale..
Oui intervient l'agent immobilier, il y a des récupérateurs de chaleur tout du long et la pièce est chauffée harmonieusement de haut en bas. Il y a aussi le climatiseur convertible qui fonctionne grâce aux panneaux solaires. Le coût en énergie est dérisoire. Les propriétaires ont mis à votre disposition les documents attestant cet état de fait. Ils sont disponibles à l'agence si vous désirez vous en rendre compte.
-Tout fonctionne avec les panneaux ici ?
-Oui.
-Toilettes et salle de bains, il n'y a pas ici en haut ?
-Si, la porte juste derrière vous..
-Où?
-Appuyez ici, le panneau s'ouvre tout seul. Regardez cette salle de bain.... » Les deux femmes en restent bouche bée.
La beauté de l' habitation, le charme de l'endroit, sa situation séduisent Camille et Sophie qui s'y projettent déjà. Pas de vis à vis, à peine à 20 minutes du centre ville..un terrain immense, une piscine, situation et orientations idéales, les jeunes femmes sont emballées...

« Combien ? dit Sophie
-950 000 euros frais de notaire inclus
-Pardon ?
-Mesdames, il ne fallait pas vous attendre à moins..
-Non, c'est pas ça !! 950 000 ? A Paris, on a tout juste un loft à ce prix là.. Mon cœur, tu en penses quoi ?
-Comme toi ma puce
-Elle est négociable ?
-Elle est déjà à un prix raisonnable mais je peux voir avec les propriétaires. Votre offre ?
-900 000
-Ca va être difficile mais pas impossible. Vous voulez voir l'extérieur ?
-On a vu ce qu'on voulait voir, piscine et garage.
Je vous prépare la proposition d'achat et je soumets ça aux vendeurs.
-On aura la réponse quand ?
-J'appelle dès que je rentre et je vous tiens au courant »


« Alors, ta secrétaire chérie ?
-Elle est arrivée à l'heure pétante, rien à dire ! Elle a un CV impressionnant, a compris ce que j'attendais d'elle. Elle commence demain –
-Super ! Reste plus qu'à espérer qu'elle fasse bien ce que tu lui demandes.
-Je pense que ça ira ; Et, c'est rigolo, elle s'appelle Pauline..
-C'est malin. A quoi elle ressemble ?
-Ah, dommage, j'ai pas pris de photo répond Camille ironiquement,
Décris la moi.
- Jalouse ma chérie ?
-On sait jamais, une Pauline qui arrive juste au moment où tu vires ta secrétaire et qui fait que me harceler, je préfère me méfier..répond Sophie en plaisantant
-C'est pas faux... » répond Camille en se collant à sa maîtresse... et inondant son cou de petits baisers du bout des lèvres, puis du lobe de l'oreille en passant par la mâchoire pour finir sur l'ourlet de ses lèvres et recommencer en sens inverse.
-Alors, dis moi..
-Une superbe rousse, cheveux très courts, yeux verts, paupières hautes et bien dessinées. Les nichons altiers, la pointe bien dressée, heu, des hanches rondes, bien roulée, la trentaine, voilà en gros
-Non mais ho ! Tu l'as bien matée hein ! Sourit Sophie qui se colle encore plus à Camille..Est-ce-qu'elle t'a fait ça ? Elle lui décoche alors, son baiser arme secrète dont sa jeune maîtresse ne peut jamais se remettre.
Mmmm non, encore...
-Et ça, elle te l'a fait ? » Elle se glisse entre ses cuisses et ondule du bassin tout en lui dévorant les lèvres avec une infinie douceur. Son sexe couvert simplement de son peignoir se frotte sur celui de Camille, nue sous la petite serviette qui l'enveloppe. Camille, dos au mur, la cuisse de sa compagne entre ses jambes, les baisers à répétition et la serviette éponge qui glisse inexorablement vers le bas, se retrouve très vite en proie à un désir et une envie fulgurants. Des frissons parcourent son corps, des papillons volent dans son bas ventre alors que la main droite de Sophie explore la chute de ses reins et que du bout de sa langue elle titille le lobe de son oreille. Elle retire complètement le tissu en éponge ce qui a pour effet de provoquer chez elle une chair piquée par le désir.
Ses seins, tendus et fièrement dressés s'offrent aux yeux de sa compagne qui les fait se durcir davantage sous le léger souffle qu'elle laisse échapper de sa bouche sensuelle avant de venir embrasser une à une les pointes arrogantes. Camille enveloppe de ses bras Sophie qui entreprend de les énerver entre ses dents avant de les embrasser à nouveau et de glisser sa main entre ses cuisses, tournant autour de son mont de Vénus sans jamais le toucher, arrachant à Camille des gémissements d'impatience. La jeune brune remonte langoureusement sa jambe gauche contre celle sa maîtresse, l'invitant à des caresses plus précises. Ignorant le désir de sa jeune compagne, Sophie remonte ses mains sur les épaules de Camille dont elle noie le cou de léchouilles tout en explorant ses flans après avoir caressé sa nuque. Ses mains viennent alors explorer sa colonne vertébrale avant de faire étape sur la chute de ses reins et de mourir sur ses fesses galbées. Camille dans un élan désespéré remonte sa jambe gauche sur le flan d'une Sophie prenant un malin plaisir à ralentir ses étreintes. Elle s'agenouille devant Camille qu'elle a pris soin de caler contre le mur et se saisit de sa cheville droite avant d'oeuvrer de sa bouche et de remonter jusqu'en haut de la cuisse. Elle en fait de même avec l'autre jambe et s'attarde sur le pli de l'aine avant de remonter via le nombril, puis la hanche et les seins qu'elle enveloppe tendrement de ses deux mains avant de les pétrir. Ses lèvres ne peuvent se séparer une seule seconde de cette peau chaude et douce dont elle veut recouvrir chaque parcelle d'amour. Les mains prennent tendrement le visage de Camille et Sophie fixe son regard. « je t'aime mon amour, toi et moi pour la vie » « Je veux être ta femme mon ange » Le regard des deux femmes s'inondent de larmes et d'une tendresse infinie. Camille couve du regard son amante et embrasse ses paupières après les avoir séchées de ses baisers, bu chaque perle salée.

De la pointe de sa langue, elle dessine les reliefs du visage de sa compagne, jusqu'à ses lèvres dont elle suit l'ourlet avant de les dévorer. Sophie sent sur son flan la cuisse de Camille l'implorant de continuer son exploration, accompagnés de va et vient langoureux sur son entrejambes. Sa main saisit alors celle de Camille et elle l'entraîne sur le sofa à deux pas de là. Elle l'installe sur l'accoudoir avant de la faire basculer lentement, dos sur le siège et la suivre dans son mouvement en s'allongeant sur elle. Elle commence à remuer entre ses jambes, sexe contre sexe alors qu'elle se délecte de ses tétons murs et gonflés. Ses mains se marient à celles de Camille, sa bouche s'unit à la sienne. Le mouvement des hanches s'accentue et la main de Sophie vient se placer entre leurs sexes inondés de désir. Elle enferme dans les petites lèvres, de l'index et du majeur le bouton magique de Camille avant de le caresser lentement de haut en bas et de bas en haut. Camille soupire, Camille gémit et s'ouvre à plus de caresses. Tout son corps entre en transe, des vagues de plaisir la submergent. Un râle envahit la pièce alors que Sophie la pénètre lentement, au plus profond d'elle, explorant ses parois intimes en un mouvement circulaire, son bouton gonflé roulant sous son pouce. Ses gémissements sont interrompus alors que la langue de Sophie vient livrer bataille à la sienne. Ses reins se font plus précis, plus denses, plus rapides, plus appuyés, ses doigts allant et venant en Camille au bord de l'implosion. Sophie stoppe net ses allées et venues sur sa compagne et l'embrasse une ultime fois avant de glisser sa tête entre ses cuisses, sur son antre ouvert à sa bouche. Elle se met à embrasser l'ourlet de son sexe, le dessinant du bout de sa langue avant de titiller le coquin durci et impatient d'exploser. Ses doigts n'ont cessé leur danse en elle, dans un bruit mouillé et chaud. Sophie positionne les jambes de Camille sur ses épaules et cale ses bras sous ses cuisses afin de mieux la goûter. Sa tête s'agite, s'arrête ensuit pour mieux recommencer. Sa langue lèche, ses lèvres sucent, ses lèvres soufflent et pincent pour mieux gober et aspirer en un mouvement de plus en plus frénétique. Les mains de Camille caressent ses cheveux, sa tête dodeline, ses lèvres se pincent, ses yeux se ferment, son corps se met à trembler et puis, elle se cambre dans un cri de jouissance extrême. Un orgasme long et puissant envahit tout son être, un jet chaud et dense en jaillit pour le plus grand bonheur de Sophie qui vient prolonger son plaisir d'un baiser interminable. Camille reprend à peine ses esprits et invite sa maîtresse à s'agenouiller au dessus de sa tête, son sexe imberbe sur sa bouche.


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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 27 Mar - 7:28

Elle caresse les mains de Sophie, embrasse et lèche ses doigts, les embrasse à nouveau avant que sa bouche vienne à son tour se délecter du fruit mûr et juteux de sa compagne. Caressant son bas ventre,  sa langue savoure la chair tendre, l'aspire, la contourne dans un sens et dans l'autre alors que son autre main vient en renfort. Sophie ondule et gémit à son tour, ses cuisses tremblent, sa respiration devient plus courte et son rythme cardiaque s'affole comme la bouche et les doigts s'affolent entre ses cuisses. Elle vient très vite sur le chemin du plaisir  et laisse à son tour sortir de ses entrailles le fruit de sa jouissance.

« Docteur Faraday s'il vous plaît
-Ah, désolée Monsieur, le Docteur Faraday ne travaille pas aujourd'hui, c'est pourquoi ?
-Je l'ai vue l'autre dimanche lorsque j'ai fait un léger malaise et elle m'a dit que je pourrais la trouver ici si j'avais besoin
vous ne voulez pas qu'un autre médecin s'occupe de vous ?
-Non, j'aimerais que ce soit elle.. vous comprenez..
-Oui, que trop bien Monsieur répond la secrétaire de l'accueil
-Quand puis-je la voir ?
-Il vous faut un rendez-vous Monsieur
-Très bien je téléphonerai.
-Elle est là demain toute la journée, je peux vous caser à 15h, il vient d'y avoir une annulation.
-Entendu..Mon nom : Joël Fronsac
-C'est noté...
-Bien, à demain
-A demain Monsieur »
La secrétaire regarde l'homme d'une maigreur extrême s'éloigner d'un pas calme et nonchalant, avec un petit sourire aux lèvres.
« T'as aucune chance mon vieux » pense-t-elle à haute voix
Qu'est-ce-que tu dis ? Demande sa collègue arrivée à cet instant
Sophie a un prétendant.
Qu'est-ce-que tu en sais ?
Il suffit de le regarder, de voir ce regard enflammé et la douceur de sa voix quand il a prononcé le nom de Sophie.
Il va pouvoir s'accrocher le pauvre » répond l'autre en souriant.

L'homme traverse le hall d'entrée, entre les escalators et les fauteuils où sont assis de nombreux malades éprouvant le besoin de changer de décor et leurs visiteurs. Le kiosque à journaux est envahi de clients, des enfants quémandent des bonbons, une femme bon chic bon genre sort avec un bouquet de fleurs dans les bras, dehors un VSAB grimpe la rampe des urgences. L'air conditionné du hall tournant à plein régime ne suffit plus à brasser de l'air frais. La météo annonce encore des orages. Plus loin, un jeune couple quitte l'enceinte de l'établissement, un couffin dans les mains, un vieil homme déambule, une bouteille d'oxygène sur un support à roulettes désormais devenue sa compagne de peine.
Il rejoint le parking bondé, monte dans son véhicule, manœuvre et se faufile entre les files de voitures avant de quitter l'endroit et de se fondre dans la masse du trafic écrasé par la chaleur. « Pas de bol » pense-t-il.

« -Pauline, avez-vous pensé à faire ce que je vous ai demandé tout à l'heure ?
-Oui Docteur. C'est déjà complété, sérié, renommé. Vous allez retrouver toutes les informations nécessaires à chaque patient sur le porte document ici, sur le bureau. Un dossier pour chaque lettre et chaque dossier classé par ordre alphabétique. Dans chaque dossier, un lien qui ouvre sur une nouvelle fenêtre dans laquelle apparaîtront les annexes. Tout est sur clé USB. Grâce au système que j'ai instauré, lorsque vous ferez la clôture de fin de journée, tous les noms, les informations, la date de la consultation, le traitement, le prochain rendez-vous et bien sûr, les honoraires s'y sauvegarderont.
-Et le double papier ?
-Il suit automatiquement. Comme ma précédente collègue, à chaque consultation intégrée sur le système informatique sortira automatiquement sur imprimante et..vous connaissez la suite.
-Ca ressemble en effet beaucoup à ce que faisait Magali mais intégrer le système comptable est une riche idée..Mais vous travaillez bien plus rapidement. Je ne supporte pas les contre ordres sauf s'ils sont logiques et pertinents. Magali a outrepassé ses droits, je n'entends pas revivre ça.
-C'est bien comme ça que je l'ai compris Docteur. Le planning se gère tout seul dès que j'insère un nouveau rendez-vous. A chaque nouvelle donnée, il apparaît automatiquement à jour jusqu'au prochain rendez-vous sans manipulation complémentaire.
-Je vous fais confiance,
-J'y compte bien.
-Ah, votre amie Sophie a appelé...
-Pourquoi vous n'avez pas passé la communication ?
-Vous avez demandé à ne pas être dérangée...
-Pas pour elle ! Qu'elle m'appelle en pause déjeuner ou même en train de pisser, vous me passez la communication Pauline !
-J'ignorais que cette personne était un passe droit
-Elle n'est pas un passe droit, elle est ma compagne..Désolée, je ne vous avez pas prévenue »
Sur le visage empourpré de la secrétaire, la gêne est parfaitement visible, les yeux baissés.
« - Non, je ne pouvais pas deviner. Mais je sais maintenant.
Bon, quel est le prochain rendez-vous ?
-Marie-Paule Brosec.
-Connais pas..C'est quoi son souci ?
-Apparemment un passé dont elle pensait être guérie.
-Ok, laissez-moi 5 minutes, je m'accorde une petite pause cigarette. Je vous ferai signe.
-Entendu »

Il ne supporte pas cette chaleur intenable qui l'étouffe sur pied. Il est enfin au frais, se laissant bercer par le ronronnement de l'air conditionné. Allongé sur son lit, il fume une gitane dont les volutes bleutées s'effilochent dans la pièce. Le cendrier est plein. Il a raté le docteur Faraday et le regrette amèrement. Sa silhouette élancée et élégante, ses cheveux blonds, ces yeux aigue marine, sa bouche pulpeuse, un regard perçant et volontaire. Un corps magnifique.. Cette femme est décidément très belle...trop belle, la beauté à l'état brut. L'a-t-elle remarqué ? Le reconnaîtra-t-elle quand il se présentera à elle demain ? Ses longs doigts noueux jaunis par l'usage abusif du tabac tremblent nerveusement. Il sent qu'il est proche du but..Une borne, encore une borne et elle sera à lui..une borne, plus qu'une borne et tout sera fini. Sur le lit Louis XVI de sa suite à 3000 euros la nuit, des dizaines, des centaines de photos d'elle, cette femme qui le rend dingue sont éparpillées. Une bouteille de champagne Dom Perignon largement entamée siège sur la table basse à coté du lit défait. L'écran plasma géant allumé distrait les murs et les nouvelles diffusées ne réussissent pas à capter son attention et à détourner son regard de la photo qu'il tient ferment entre ses doigts noueux.

« Bonjour Docteur
-Bonjour, Madame Brosec »
Camille accueille sa nouvelle patiente. Une plantureuse rousse, encore une, lui fait face. Regard vague et torturé, la femme lui tend la main pour la saluer. Un sourire timide aux lèvres, elle se présente à la praticienne et s'installe sur le sofa après que Camille l'y ait invitée. Son corps splendide n'échappe pas au regard vert de la psy qui la dévisage discrètement. Comme dirait Sophie, les yeux, c'est fait pour voir. Madame Brosec, confortablement installée laisse traîner ses yeux sur le décor de la pièce. Tout est étudié pour le confort optimum du patient : couleurs ocres pastels, sable, quelques notes de doré pour casser la monotonie. Une vaste bibliothèque emplie de tomes volumineux qui traitent, à n'en pas douter du monde obscur de la psychologie. Sur une large partie du mur, face au sofa, un aquarium de poissons tropicaux aux couleurs aussi vives que diverses. Le bulleur fabrique des ronds réguliers qui remontent inlassablement à la surface de l'eau. Le bruit léger du moteur a quelque chose d'apaisant et de rassurant. Une cafetière expresso trône à coté de l'imposante bibliothèque. Sur le bureau de Camille, des dossiers, impeccablement rangés, un gobelet regorge de crayons mine, des cadres photos en grand nombre. Un ficus géant et magnifique se tient près de la porte fenêtre qui laisse entrer un filet d'air.
« un café ?
-je veux bien, merci..Magnifique votre aquarium, j'en ai jamais vu d'aussi beau
-C'est ma fierté et j'adore ces bestioles. Ce monde du silence est pour moi un peu un exutoire.
-Je comprends, rien de tel pour se calmer parfois.
-Oui...tenez, j'espère que vous aimez le café italien
C'est le meilleur
-Entièrement d'accord
-Bon, on y va quand vous êtes prête...Madame Brosec »

Marie-Paule Brosec raconte alors sa vie à Camille qui l'écoute attentivement d'une voix monocorde, entrecoupée parfois de trémolo ; Seul le ronronnement du moteur dans l'aquarium est perceptible dans l'atmosphère pesante de cette fin d'après-midi de juillet : Une enfance malheureuse auprès d'une famille déchirée par la perte d'une jeune sœur, l'alcoolisme notoire d'un père violent et incestueux, une mère battue qui déteste sa fille, une homosexualité très vite prononcée, le rejet conséquent de sa famille,une vie de galère qu'elle a réussi à surmonter mais qui revient à elle comme un boomerang et qui lui pèse de plus en plus. Le portrait que peint la femme rousse de sa vie est quelque peu classique mais tellement prenant. Un mariage arrangé, une vie remplie de cotillons et de paillettes, une prison dorée mais un schéma répété : époux violent et alcoolique.
« Aidez-moi à oublier, aidez-moi à me donner la force de tout plaquer et à vivre ma vie Docteur »

« Asystolie, E.E.G plat. On arrête dit Sophie. Il ne réagit pas au traitement : atropine, adrénaline. Rien à faire. On arrête. -Heure du décés ?
-16h47
-Merci, vous avez néanmoins été efficaces et fait de votre mieux. Rendez le présentable, je vais voir la famille.
Salle d'attente B
-Merci »

Sophie retient son vague à l'âme et éprouve du mal à réprimer les larmes qui troublent ses magnifiques yeux bleus. Mourir à 15 ans devrait être interdit. Ce gamin, elle n'a pas pu le sauver malgré une réanimation de quarante cinq minutes. Annoncer la mort d'un proche est la plus lourde tâche qu'un médecin ait à accomplir. Elle se dirige, tel un automate à la salle d'attente où sont installés les parents du pauvre gamin. Les murs blancs de la pièce pourtant bien éclairée accentuent le coté morbide de la situation. Avec toute la délicatesse et toute l'humanité du monde, elle s'adresse aux malheureux parents qui s'accrochent encore à un dernier espoir.
« Votre fils est arrivé dans un état critique avec de nombreuses lésions cérébrales et abdominales ayant entraîné une hémorragie massive. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour le ramener à la vie mais ses blessures étaient gravissimes, nous n'avons pas pu le sauver. Je suis sincèrement désolée, votre fils est décédé...je vous prie d'accepter mes condoléances... »
Une sale journée, comme elle les déteste tant. Rester distante avec les patients et les proches, c'est sa façon de ne pas le laisser imprégner par le malheur des autres, sans être inhumaine pour autant et insensible à leur douleur. C'est sa façon de pouvoir avancer, tenir et faire son boulot correctement. Elle traverse le grand couloir blanc et bifurque sur la gauche, ouvre la porte et s'installe à son bureau, attendant la prochaine urgence. Elle regarde le cadre posé sur le meuble, une photo de Camille et elle pendant leurs vacances en Chine. En arrière plan, la muraille. Le seul édifice visible depuis la lune parait-il. Sophie s'abandonne volontiers à ces souvenirs doux et paisibles en compagnie de l'amour de sa vie.
Son téléphone portable se met à vibrer. Elle regarde l'écran lumineux, valide et lit : « Les cornes te vont à ravir ». Impossible de savoir qui a envoyé ce message odieux, l'expéditeur a pris soin de ne laisser aucune trace pouvant l'identifier.

Sophie repose sont téléphone sans conviction, mais quelque peu perplexe. Qui a bien pu envoyer ce message odieux et lui était-il réellement destiné ? Elle n'a pas le temps de creuser la question, l'alarme stridente du bipper la sort de sa torpeur. Sophie lit le code affiché sur l'écran lumineux, se lève, finit rapidement sa tasse de café, enfile sa blouse blanche et repart au front. La vie continue....


« Apposez chacune vos initiales à chaque bas de page et vous paraphez à la dernière. Je vous remets symboliquement la clé de la maison dont vous êtes officiellement propriétaires à ce jour puisque vous jouissez déjà de l'habitation comme cela a été entendu avec les vendeurs lors de la signature du sous seing il y a un mois. Mesdames, permettez moi de vous dire que vous avez fait une bonne affaire et je vous en félicite »
« Et toi donc pense Camille en le fixant avec son plus beau sourire :16 000 euros de frais, tu te graisses bien la patte gros cochon. Encore heureux que le taux est de 2,5% et qu'on t'a sucré 6500 euros sur la cuisine » A ce même moment, les deux jeunes femmes se regardent d'un œil complice et le décor disparaît, le notaire, les vendeurs, l'agent immobilier, la secrétaire, le reste du monde. Elles savourent cet instant magique, se projetant de concert dans leur cocon, leur nid d'amour où elles passeront leur vie ensemble. Camille, furtivement, glisse sa longue jambe sous la table hexagonale et vient caresser du dos de son pied mutin le mollet de Sophie qui reste impassible. Ne voyant aucune réponse, elle accentue sa pression et remonte jusqu'au genou où elle s'attarde, fixant avec insistance le regard de sa compagne, qui ne réagit toujours pas. Elle tombe alors son escarpin et lance un dernier assaut sur le genou de Sophie en lui labourant le pied de ses orteils. La secrétaire du notaire, une élégante femme brune à la cinquantaine magnifique sursaute alors et lève la tête en direction de l'assistance et cherche d'un œil inquisiteur l'assaillant. Camille comprenant sa méprise, rechausse son escarpin et se prend d'un soudain intérêt pour les copies d'Utrillo qui tapissent, innombrables, les murs du cabinet notarial. La secrétaire, pas dupe et bonne joueuse, retient un franc éclat de rire et range soigneusement l'acte notarié fraîchement signé.

C'est sous un soleil de plomb que les deux jeunes femmes se dirigent vers leur véhicule. Chaque mètre parcouru est une victoire sur cette chaleur écrasante qui sévit sur la ville depuis plus de deux semaines. Elles traversent le petit square quasiment désert, main dans la main. Pas une once de vent qui pourrait rafraîchir l'atmosphère, pas un frémissement dans les feuilles des marronniers géants, les étendards publicitaires du concessionnaire restent désespérément immobiles, les rares passants courageux semblent évoluer au ralenti.
« Depêche-toi, ouvre et mets la clim à fond
-On va crever avec cette chaleur, c'est pas possible, qu'est-ce-qui va encore nous tomber dessus ?
-Hop, à la maison.. C'est génial que les proprios nous aient laissées y rentrer avant l'acte définitif ! On peut dire qu'on dort chez nous ce soir !
-Moui, enfin répond Sophie dans un murmure. Ca va être le pied de dormir au milieu des cartons et de tout ce fouillis ! .Ca fait une semaine qu'on campe là-dedans, on a même pas eu le temps de défaire le tiers de nos cartons.
-Bah, c'est rigolo ! On a jamais le temps de faire du camping ! On mange au milieu des cartons, on fait l'amour au milieu des cartons..
-Tu t'accommodes de tout toi hein !!
-Bein ouais, faut bien mon cœur !
-Je vois oui ! Dis-moi, qu'est-ce-qui s'est passé chez le notaire ? La secrétaire était rouge écarlate .
-Je lui ai fait du pied
-hein ?
J-e pensais que c'était toi. Le pire, c'est que je l'ai fait 3 fois et qu'à la troisième, j'ai même retiré mon escarpin pour te malaxer les orteils..
-ho la honte !
- Mais enfin, où avais-tu mis tes jambes chérie ? »

La route qui les conduit à leur splendide demeure leur paraît bien courte tant elles s'amusent de cet incident. La chaleur, le vent violent qui se lève et fait virevolter en tourbillons gracieux les feuilles qu'il a capturées, rien ne vient troubler leur fou rire. Même le jeune homme élégant garé dans la file voisine dans sa porsche cayenne en fait les frais lors de leur arrêt au feu rouge. Pensant attirer l'attention des deux femmes dans son bolide flambant neuf et ses accessoires chromés rutilants, les doigts chargés de bagues en or, une montre quartier hors de prix, et une chaîne du même métal ornant sa poitrine velue, l'homme a le type rital macho. Les cheveux noir corbeau peignés en arrière dégoulinant de brillantine, il ajuste ses rayban tout en les fixant. Il leur adresse un bonjour de la main tout en faisant gronder les chevaux de son puissant véhicule avant de descendre légèrement ses lunettes sur son nez et leur adresser des clins d'oeil qu'il veut ravageurs. Camille et Sophie se consultent du regard et repartent en un fou rire irrépressible devant ce dragueur invétéré sorti tout droit des années 60. Croyant avoir atteint son but, l'homme leur sourit de plus belle mais ses lèvres se figent alors que les deux amantes soudent leurs bouches en un baiser long et passionné. Le feu passe au vert, les véhicules dans la file de la Porsche avancent. L'homme en fait tout autant mais continue d'observer les deux jeunes femmes dans son rétroviseur, complètement ahuri, jusqu'à ce qu'un choc et un bruit de tôle froissée le fasse revenir sur terre. Il vient d'emboutir la voiture qui le précède. Camille et Sophie dont le feu est également passé au vert, le dépassent dans leur décapotable en répondant à ses petits signes de la main et lui décocher leur plus beau sourire.

Les deux jeunes femmes rient toujours aux éclats quand elles pénètrent dans leur immense demeure. La fraîcheur ambiante de la pièce leur apporte instantanément une sensation d'apaisement et de bien être. Elles traversent le grand salon, se frayant un passage au milieu d'innombrables cartons et arrivent à la cuisine, se précipitent sur le frigo dont elles ouvrent rapidement la porte avant de se saisir de canettes de bière dont elles sont friandes et dont elles savourent la texture aussitôt.

« Non, mais pour qui il se prenait ce macho à la gomme !!??
-Putain, la dégaine !
-Sa chemise avec son col pelle à tarte, je déteste ça !
-Et tous ces poils qui dépassaient ! Beurk.. »

Camille chausse les lunettes de soleil qu'elle avait déposées sur ses cheveux bruns et dégrafe son chemisier jusqu'au troisième bouton puis s'approche de sa compagne en imitant l'incomparable Aldo Maccione, avale une goulée de bière, lâche un rot digne d'un mec et lui décoche un sourire clownesque avant de lui murmurer « Tu montes chérie ? » Sophie qui se prend à son jeu, avale à son tour une gorgée de liquide, dépose sa boisson sur la table de travail et se colle à Camille .« Hum beau gosse, fais moi grimper aux rideaux » Joignant le geste à la parole, Camille la saisit par la taille et l'assoit à côté de la canette avant de se glisser entre ses cuisses qu'elle se met à caresser au travers du fin tissu puis qu'elle remonte délicatement jusqu'à l'aine. Elle vise alors les petites perles de sueur qui constellent le buste de Sophie et les capture une à une du bout de sa langue après l'avoir embrassée tendrement et tout en continuant de la caresser. Sa tête besogneuse explore chaque parcelle , chaque recoin, se rapprochant au plus près de ce corps qu'elle chérit. Sophie se penche en arrière, s'offrant davantage aux mains expertes de sa jeune maîtresse, tout en l'emprisonnant de ses bras et embrassant sa tignasse brune. Camille, plus entreprenante, se penche sur elle et l'invite à s'appuyer sur la paroi, laissant accès au zip de sa robe légère, qu'elle se met à défaire lentement avant d'en écarter les pans et d'honorer les deux dunes fières aux pointes dressées. Ses mains viennent s'unir à celles de Sophie avant de parcourir ses flans, ses hanches, ses cuisses.
Sophie se dresse alors doucement, voulant apporter son écot au désir de sa compagne qu'elle décide d'emmener avec elle au bout du plaisir. Elle dévore ses lèvres, son visage qu'elle prend délicatement entre ses mains avant de souder à nouveau sa bouche à la sienne et que leurs langues s'unissent. Sans relâcher son étreinte, elle descend le long du corps de Camille se dresse contre elle. Elle en dévore avec passion la bouche alors qu'elle dégrafe précipitamment les derniers boutons de son chemisier tout en la poussant de son corps plus au centre de la cuisine. Les mains de Camille caressent avec frénésie les fesses de Sophie puis attrapent le bas de sa robe qu'elles lui ôtent rapidement et qu'elles envoient valdinguer ensuite au milieu de la pièce. Leurs lèvres refusent de se séparer, leurs mains de se caresser. Elles se déplacent en aveugle, prises par leur passion, rongées par leur envie dévastatrice l'une de l'autre avant de perdre l'équilibre sur un des cartons et de choir mollement sur les gros sacs en toile et de rouler à même le sol. Le contact frais du carrelage sur leur peau nue agit sur elles comme une décharge électrique et elles redoublent d'ardeur. Leurs mains ciblent directement leurs sexes trempés sur lesquels elles évoluent à l'unisson et dans une harmonie parfaite. Quelques instants plus tard, les deux jeunes femmes s'allongent et entremêlent leurs jambes, sexe contre sexe avant que leurs hanches n'entament une danse langoureuse, charnelle. Leurs pouces se posent respectivement sur leurs boutons et impriment de tout petits mouvements circulaires tout en appuyant ingénieusement, arrachant aux deux femmes de profonds gémissements. Elles arrêtent leur étreinte, le temps de se caler confortablement sur les sacs, Camille chevauchant Sophie qui l'invite à s'ouvrir au passage de son bras. Leurs mains reprennent alors leur besogne et les deux femmes tout en s'embrassant avec une infinie tendresse se pénètrent mutuellement avant que Camille entame un va et vient sensuel entre les cuisses de Sophie. Dehors, le vent redouble de puissance, aussi densément que l'énorme lame de fond qui les entraîne quelques instants plus tard dans le tourbillon d'une jouissance extrême.

« Madame Brosec ne lâche toujours pas prise chérie ?
-Non, visiblement, elle ne perd pas espoir que je tombe dans ses filets
-Dis moi franchement...Elle est super canon, c'est bien ce que tu m'as dit ! Tu n'es pas tentée ?
-Chérie, répond Camille, sérieuse. C'est fini l'époque où je couchais à gauche et à droite, que je sautais sur tout ce qui bouge. Cependant, je reconnais, elle est très séduisante, mais elle ne t'arrive à la cheville.
-Tu sais très bien ce que j'en pense et que jamais je ne t'empêcherai une tentation.
-Chérie, je t'ai toi, si je ne te l'ai pas dit mille fois, je ne te l'ai jamais dit. Allez tourne toi, que je te savonne..
-N'empêche que si tu as envie de te la faire, tu peux..
-Tu m'emmerdes, tourne toi j'ai dit
-Oui chef.
-Mais pourquoi tu me dis ça tout d'un coup ?
-Parce-que je reçois des textos et chaque fois, c'est le même message : les cornes te vont bien..
-C'est quoi cette histoire ? Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?
-J'ai cru d'abord que c'était une erreur mais ça s'est renouvelé 3 fois depuis un mois
-En gros, depuis que je suis Madame Brosec quoi.
-Oui,
-Donc tu voulais savoir en fait si je couchais avec elle ?
-Ca n'est pas ça l'important, mais ça aurait au moins justifié les textos. Et c'est gonflant, impossible de savoir qui envoie les messages, l'expéditeur est inconnu bien sûr
-Ca ne peut être que quelqu'un de proche en tout cas sinon, je ne vois pas qui. On finira bien par trouver.
-J'espère en tout cas. Je trouve ce genre de comportement complètement nul et dégueulasse.
-Oui. Mais ce qu'ils ignorent c'est que tu es la plus merveilleuse des femmes et quoiqu'ils fassent ou disent, rien d'autre ne compte pour moi que toi....viens ici chérie.»

La douche devient alors le témoin privilégié de leur union. Deux corps superbes tendus par l'envie, transpirant l'amour et le désir. L'eau déferle en cascades cristallines sur leurs peaux satinées, leurs lèvres se scellent, leurs corps se soudent, elles ne font plus qu'une. Leur baiser interminable et passionné perdure dans un élan fusionnel incontrôlable. Les mains se cherchent se trouvent, se perdent sur des corps affamés de tendresse et de caresses. Puis elles descendent très lentement au sol sans avoir séparé leurs bouches, ni desserré leur étreinte. Sophie arrête sa course, assise contre le mur, Camille à sa droite, à genoux, jambes ouvertes, la tête légèrement inclinée et sous celle de sa compagne, elle savoure savamment ses lèvres tout en caressant son sein gauche. Elle suit de sa main droite le galbe parfait de sa cuisse, descend jusqu'à sa cheville où scintille une chaînette en or massif qu'elle lui a offerte et remonte par le même biais avant de la diriger sur son sexe qu'elle se met à énerver quelques instants. Leurs baisers redoublent en puissance et densité, leurs langues se cherchent, se trouvent, se livrent bataille dans un recommencement perpétuel chaque fois plus sensuel et voluptueux. Sophie laisse courir ses mains sur la peau douce et halée de sa compagne avant d'envelopper dans un élan d'infinie tendresse les seins fièrement dressés alors que la bouche et la langue de Camille s'affairent déjà sur les siens. Sa langue gourmande dessine le contour des aréoles, titille leur pointe avant de les aspirer, de les relâcher et de recommencer. Sa langue abandonne sa caresse et vient tracer un sillon humide dans la vallée de ses seins avant de venir s'enrouler à celle de Sophie qui en profite pour reprendre l'exploration de ses seins. Camille l'invite alors à s'allonger à même le sol de la douche où l'eau chaude continue de se répandre, se penche sur elle et couvre son visage de baisers sulfureux alors que de sa main elle entame une danse sensuelle entre les jambes de Sophie qui accueille cette caresse dans un gémissement profond. L'index gourmand et fureteur disparaît dans les chairs molles et chaudes avant de remonter sur le bouton et d'en faire le tour dans un sens puis dans l'autre et de disparaître au plus profond de son intimité dont il explore les parois quelques instants puis ressort chargé d'une liqueur généreuse et abondante dont Camille s'empresse de goûter la saveur. La jeune femme brune remonte sa tête ensuite sur celle de Sophie, l'embrasse longuement et la chevauche en positionnant sa droite jambe entre celles de sa maîtresse avant d'entamer un délicieux va et vient qui les enflamme instantanément. Cuisse contre sexe, puis sexe contre sexe, les deux femmes évoluent dans un ballet harmonieux et torride. Les mains se caressent, se cherchent, se marient, se caressent à nouveau, explorant chaque parcelle, chaque recoin, à la recherche de frissons nouveaux. Les bouches se font, se défont et se retrouvent. Camille se redresse et invite Sophie à se positionner sur le côté avant de remonter sa cuisse et de s'allonger face à elle, où un sexe gonflé et humide s'offre à ses yeux emplis d'un désir fou. Elle se met alors à caresser à pleine main les fesses de Sophie tout en embrassant ses hanches et son ventre, faisant glisser ensuite un doigt de la chute de ses reins jusqu'à son sexe, avant d'écarter d'une main experte les deux pans de chair ferme et de souffler sur son sexe dont elle ouvre et ferme les lèvres et caresse le bouton. Sophie se contorsionne de plaisir, yeux mi-clos, bouche entrouverte d'où s'échappe des gémissements de plus en plus significatifs. Camille couche sa maîtresse sur le dos et positionne sa tête entre ses cuisses, humecte son pouce avant d'énerver le bouton de sa compagne et de le lécher voluptueusement. Sophie remue, Sophie ondule, Sophie crie et jouit sur la bouche de Camille qui la boit avec délectation avant de savourer ses lèvres dans un baiser sans fin. Sophie prend la suite des opérations et chevauche Camille dont elle goûte la peau, baiser après baiser, passant par les seins, le ventre, les cuisses pour finir enfin sur le sexe dont elle caresse les chairs détrempées de sa langue gourmande. Elle l'embrasse, l'aspire, suce et aspire son bouton, le contourne, le titille, l'énerve. Sa tête s'affole, Camille aussi, qui rapidement, est submergée par un orgasme puissant et profond.
Sophie la chevauche et vient lui offrir le baiser du dernier frisson mais la main de Camille déjà œuvre entre ses cuisses, affolant à nouveau son sexe de son pouce avant de se glisser entre ses jambes et la goûter.

« A qui le tour Pauline ?
-Mme Brosec...elle attend depuis plus d'une heure
-Mais enfin, j'ai pris tant de retard ?
-Non, elle avait juste un peu d'avance et....
-C'est quoi ces fleurs ?
-Mme Brosec..
-Et en quel honneur ?
-Vous le savez aussi bien que moi..Elle lâche pas le morceau !
-e vois...
-Ah, Camille !
-Bonjour Madame Brosec. Passez dans mon cabinet s'il vous plaît, c'est à vous !
-Bonjour, ah je suis si contente de vous voir ! Elles vous plaisent mes fleurs ?
-Elles sont magnifiques, mais p...... ?
-J'avais envie de vous faire plaisir
-Non, je ne suis pas d'accord, on en a déjà parlé.
-Chuis pas assez sexy pour vous ? C'est ça ?
-Là n'est pas le problème..
-Mais alors quoi ? Chuis trop grosse, trop maigre ? Pas à votre goût ? » Lance Madame Brosec d'un ton rocailleux et langoureux..
-Pas du tout, vous êtes une belle femme et fort appétissante mais...
-Mais quoi ? Qu'est-ce-qui vous freine Camille ? » Madame Brosec est à présent collée à la praticienne qui sent son souffle chaud tout contre ses joues. Elle n'a pas le temps de répondre que la sculpturale rousse a déjà couvert sa bouche de la sienne, lui décochant un baiser d'abord doux puis fort entreprenant. Camille sent alors ses jambes se dérober sous elle et se surprend à fermer ses paupières sous la magie de ce baiser. Profitant de ce moment de faiblesse qu'elle a décelé, Madame Brosec sans tabou aucun enveloppe les seins de la jeune brune et les pétrit voluptueusement. Sa bouche dévore celle de Camille, ses mains parcourent son corps.
« Ca suffit, arrêtez, non, je ne veux pas..laissez-moi tranquille. -Je vous ai dit non, c'est non !
-Soyez pas stupide, vous en avez autant envie que moi chérie..
-Non,
-Qui avait les jambes flageolantes il y a quelques secondes ?
-….
-Vous voyez bien chérie » continue Madame Brosec de sa voix envoûtante. Joignant le geste à la parole, elle glisse sa main sur les hanches de la praticienne avant de la diriger plus bas, ce qui a pour effet de faire bondir Camille et d'échapper aux assauts de son assaillante. « Cessez je vous prie. Sachez que je n'attends rien de vous et ne veux rien de vous. De deux choses l'une, soit nous continuons votre thérapie sur le champ et j'oublie, soit vous reprenez la porte. Ce que vous venez de faire est à la limite de la tentative de viol mais je veux bien passer l'éponge. Vous arrêtez vos conneries et basta. »


Camille jette un œil sur sa montre, la journée est enfin terminée. Jamais son travail ne lui a paru aussi pénible qu'aujourd'hui. Et pourtant, ce qui s'est produit était prévisible. Madame Brosec lui faisait des avances depuis un bon moment, pour ne pas dire du rentre-dedans. A vouloir refuser l'évidence, elle a fini par en faire abstraction et à se faire piéger. Elle salut Pauline, sa secrétaire, qui finit de ranger quelques dossiers dont celui de la sulfureuse rousse qui l'a quittée, un éclat haineux dans le regard. Ensemble, elles sortent du cabinet puis se séparent sur le perron. Camille, encore tremblante, fouille fébrilement son sac, à la recherche de ses clés – non mais quel foutoir le sac d'une nana- finit par les trouver. Son Audi est à quelques pas mais elle sent soudain un besoin vital de s'enivrer de l'air que le vent vient plaquer avec violence sur son visage teint par l'émotion. L'air à l'extérieur est aussi lourd que celui qu'elle vient de quitter, on dirait que quelque chose est en train de se préparer. Elle ouvre la porte de son véhicule, s'installe, met la clé dans le contact et démarre. Direction la maison où l'attend Sophie qu'elle a hâte de retrouver et de blottir contre son cœur.


Pauline jette avec rage le trousseau de clés dans le cendrier sur le meuble en chêne massif qui orne l'entrée de son appartement. Le bruit du métal dans le cristal émet des cliquetis sinistres, déchirant un silence pesant et assourdissant. Elle envoie valdinguer ses chaussures avec rage dans la pièce et se dirige vers le bar où elle se sert une rasade de whisky qu'elle engloutit d'un trait. Le plan, son plan, qu'elle croyait infaillible vient de capoter. Elle ne pensait pas que Camille allait résister aux assauts de Madame Brosec. Cette pimbêche s'est donc rangée à une vie plus saine et plus sobre ? Dans son cerveau en surchauffe, l'affront subi, l'échec cuisant font monter en elle une vague de haine profonde. Puisque Sophie refuse toute discussion, puisque Camille n'est pas tombée dans les bras de la rousse, se présente à elle dorénavant la solution suprême, se venger des deux femmes en même temps. Un second verre de whisky englouti aussi rapidement que le précédent, un revers de main passée rageusement sur l'écume de ses lèvres, ses neurones passent au rythme supérieur, travaillant sans relâche au plan qui assouvira sa vengeance sur celle qui a gâché sa vie et celle qui est responsable de ce gâchis. Sa rage nourrit sa haine et sa haine nourrit sa rage. Cette montée empirique de noirs ressentiments dessine dans son cerveau malade l'ébauche de noirs desseins. Troisième rasade, cul sec. Un sourire maléfique aux lèvres, elle vient de trouver dans les embrumes de l'alcool, la solution ultime à sa vengeance. Les hauts-parleurs de la hi fi dont elle a mis le volume au maximum crachent un tube des années 80 , « run to the hills » des Iron Maiden. Quatrième rasade. Elle lève son verre à son plan machiavélique, le boit d'un trait. « A ta santé chérie, tant qu'il t'en reste... ». Dehors, la nature commence à se battre contre les éléments, le ciel a pris un teint gris-vert, le vent redouble de violence, l'air devenu suffocant et électrique.

« Mmmm, ça sent bon... Dit Sophie en se lovant dans le dos de Camille et lui enserrant la taille. Des lasagnes ?
-…..
-Et c'est un de mes plats favoris aussi. Mais des lasagnes en plein mois d'août...dit Sophie d'un rire moqueur
-Oh s'il te plaît chérie, je pensais que ça te ferait plaisir !
-Je te taquine mon amour, ça sent vachement bon ! tain, ça donne envie ! Ta journée s'est bien passée ?
-Oui mon amour, et toi ? Qu'as-tu fait ?.. Une petite mousse. ? -Il est 18h, on a largement le temps de s'en siffler une avant d'attaquer les lasagnes.
-T'en as fait pour un régiment ! Merci chérie »

Camille abandonne son plat de lasagnes, ouvre le frigo américain et se saisit de deux Budweiser bien fraîches mais au moment où elle referme la porte, elle laisse échapper une canette qui vient s'éclater contre le carrelage au sol. Le liquide doré et pétillant s'échappe de l'aluminium en un jet puissant et s'étale un peu partout dans la pièce. « Et merde ! Merde, merde et merde ! C'est la journée putain !
-Mais c'est pas grave mon ange ! Attends, je vais t'aider...
-Laisse, je m'en débrouille..
-Tu es énervée mon ange, tu es sûre que ça va ?
-Mais oui, ça va mon cœur
-Je n'en crois pas un mot. Tu as des soucis ? Dis moi ce qui va pas Camille.
-Je t'assure que ça va bébé, juste une mauvaise journée qui se termine et que j'ai envie d'oublier.
-Pourquoi, que s'est-il passé ?
-Rien, rien, je t'assure..
-Camille.....Je ne t'ai vu dans un tel état que très rarement. Ne me ment pas, je vois très bien que ça va pas. » Camille finit d'éponger nerveusement les dernières traces de boisson qui maculent le sol. Sophie l'observe tranquillement et attend que sa compagne se décide à parler. La voir dans cet état l'inquiète un peu. Soudain, une rafale plus forte que les autres fait claquer dans un fracas assourdissant la porte saloon qu'elles sont fait installer dans leur espace cuisine.
« allez chérie, raconte moi...
-C'est juste que J'ai vraiment passé la pire journée de ma vie. -Elle a osé. Elle s'est jetée sur moi, m'a embrassée et pelotée. Je l'ai même pas vue arriver. Elle m'a plaquée contre le mur et m'a …
-Madame Brosec ?
-Qui veux-tu que ce soit d'autre ? » Sophie a envie de rire aux paroles de sa compagne mais l'air grave qu'elle observe sur son visage la dissuade de le faire.
-Elle m'a fait livrer un énorme bouquet de fleurs, elle se pointe, me saute dessus et me tripote comme une poupée gonflable..Le pire, elle m'a coincée et j'ai rien pu faire. Ca, encore, ça pourrait être risible chérie..Mais ce qui m'effraie le plus, c'est le regard, ce regard qu'elle avait quand je l'ai envoyée chier .Un regard à glacer le sang. J'ai lu de la folie sur son visage..Je peux me tromper, mais j'en doute...Elle m'a fichu une sacrée trouille.. »

Deux bières et deux cigarettes plus tard, les jeunes femmes savourent tranquillement leur repas devant l'écran plat géant qui trône sur le mur principal du salon. La chaîne diffuse un vieux film de Marlène Dietrich, une actrice qu'elles affectionnent particulièrement toutes les deux : L'agent triple x. Dehors, le ciel s'est assombri en peu de temps et le vent apporte à chaque bourrasque des nuages encore plus noirs et menaçants. Sophie et Camille engoncées dans le sofa moelleux ne prêtent pas attention à ce qui se passe à l'extérieur, absorbées par ce qui défile sous leurs yeux. L'agent triple x est démasquée, elle toise ses prédateurs sous ses lourdes d'un air arrogant, fière malgré la mort qui l'attend. C'est le moment qu'elles préfèrent, quand Marlène se tient droite dans son trench coat noir et sa lourde chevelure blonde retenue par un chapeau de feutre de la même couleur. Cet air narquois mais résigné où apparaît la satisfaction du travail accompli et où la peur de la mort n'a pas de place.. La pluie tombe en trombe et s'écrase violemment contre la baie vitrée. Le tonnerre gronde et les éclairs déchirent le ciel. Un énorme orage, encore.
Les plateaux posés sur la table basse du salon, Camille et Sophie se sont rapprochées et enlacées....

.Les mains de la Brune jouent sur le tissu léger qui cache à peine les formes de sa Blonde Sophie. La tête engoncée dans le cou de sa compagne, elle regarde sans la voir une Marlène Dietrich superbement envoûtante. Sophie, dont la tête repose sur celle de Camille en fait tout autant de son côté, laisse glisser ses doigts sur sa peau douce et brunie à souhait tout en embrassant sa crinière noire ébène.
« Combien de fois on a vu ce film chérie ?
-Vingt, peut-être plus, mais je ne m'en lasse pas
Marlène dans toute sa splendeur, ce que j'aurais aimé rencontrer cette femme !
-Une vie trépidante et riche en rebondissements..Tu te rappelles ce qu'elle pensait des hommes ?
-Egoïstes, machos, égocentriques qui ne pensent qu'à fourrer leur truc entre tes jambes et patati et patata..
-Je répipille tant que ça ? S'exclame Sophie
-Pire que ça encore bébé..
-Non, mais c'est pas un peu fini non ? » S'exclame la blonde. Dominant Camille d'une bonne tête sur le canapé, elle accentue son étreinte de ses bras autour de son buste et sans avertissement aucun, la renverse, s'allonge sur elle.
« Alors, tu disais quoi la miss ?
-eh, mais tu m'as eue en traître là !
-Je vais me gêner tiens....je vais te montrer si la vieille répipille ma chérie..Alors, c'est qui la plus forte maintenant hein ? Questionne Sophie qui écrase de tout son poids, le corps de Camille devenue sa prisonnière volontairement impuissante.
-Je réitère ma question dit Sophie en décochant un langoureux coup de rein à sa brune. Alors..
-ah, tu gagnes parce-que je le veux bien !
-Et en plus, tu crânes ! J'hallucine !
-La preuve, je peux encore parler ! Je serai vaincue que quand tu m'auras baillonnée..
-Mmmmmffff ahahah j'ai compris..hoooooo oui ! Gourmande tu es gourmande tu resteras..Attends, j'ai un baîllon spécial pour toi mon amour. » Elle attrape les poignets de sa femme et les cale au dessus de sa tête, son sourire s'estompe, son regard devient grave et profond..Ce regard dans lequel aime se noyer Camille, ce regard qui la fait fondre et transporter dans une autre dimension. Le bleu de ses yeux est un océan de tendresse et de douceur dans lequel elle aime se perdre. Sophie pose un baiser délicat sur sa lèvre inférieure puis sur sa lèvre supérieure avant de les couvrir toutes deux d'un dernier baiser dense et profond. De sa main libre, elle parcourt ce corps qu'elle chérit tant de caresses d'une infinie tendresse, n'épargnant aucun recoin et s'attardant un peu plus sur les zones sensibles. Le désir et l'amour de Sophie pour sa maîtresse transpirent dans le moindre de ses gestes, chacun de ses baisers. Camille, déjà conquise s'abandonne totalement aux élans de sa femme, son corps s'embrase instantanément et se laisse emporter dans un tourbillon de volupté.
« Je t'aime mon ange..(bisou)
-Je t'aime aussi chérie (bisou)
-je t'aime tellement (bisou)
-moi aussi mon cœur...(bisou). » La main droite de Sophie frôle les seins de Camille sans s'arrêter pour finir sur son épaule et refaire la route en sens inverse, de la même façon. La jeune brune frémit, ondule, devient déliquescente, se montre impatiente.
« Dr, je me sens toute bizarre..dit Camille dans un souffle brûlant.
-Que vous arrive-t-il chère Madame ? Quels sont vos symptômes ?(bisous)
-Une fièvre soudaine (bisou)
-Moui, et....(bisou)
-ah heu...des frissons sur tout le corps aussi et..(bisou)
-je vois, ces frissons sont-ils accompagnés de fourmillements au niveau des reins et de feu dans le bas ventre ? (encore un bisou)
-oui, et ils sont de plus en plus denses, incontrôlables..
-De mieux en mieux..et si je fais ça, là, comme ça, est-ce-que ça vous fait quelque chose ? La tête de Sophie se dirige alors à l'endroit que ses mains ont ignoré quelques instants auparavant. Elle embrasse un téton avant de le lécher royalement et de l'embrasser à nouveau..
-Mmmm, ça fait un bien fou, mais ça recommence aussi sec, et en plus dense, je pense qu'il faut recommencer le traitement docteur..
-Très bien, je vois un seul remède chère Madame..(bisou)
-S'il vous plaît Docteur, guérissez-moi vite...ces fourmillements deviennent insupportables..
-Je dois pouvoir faire ça, mais il va falloir employer les grands moyens.
-J'ai entière confiance en vous...
-Commençons le traitement alors... »

Sophie relâche les poignets de sa maîtresse et la laisse la ceinturer. Sa bouche se soude à la sienne alors que ses mains ôtent délicatement le léger tissu qui recouvre son corps de déesse. Elle retire elle même l'étoffe blanche à dentelles qui enveloppe le sien avant de se lever, sous l'oeil incrédule de Camille et d'aller s'asseoir sur une des chaises design qui entourent la table de la salle à manger.
« Mais qu'est-ce-que....
-C'est le traitement que je vous prescris...veuillez me rejoindre sur la table de travail s'il vous plaît.. »
D'un regard malicieux et d'un sourire qui l'est tout autant, Camille quitte le sofa et d'un pas félin, rejoint sa maîtresse qui l'invite à s'asseoir à califourchon, face à elle. Sophie l'accueille, mains sur ses flancs, lui décoche son baiser secret et se met à explorer ce corps de ses caresses expertes.
A l'extérieur, l'orage redouble de vigueur et un coup de tonnerre plus violent fait disparaître l'éclairage de la pièce sans que les deux femmes, derrière la baie vitrée ne s'en aperçoivent. Collées l'une à l'autre, elles s'embrassent avec gourmandise et ferveur. De caresses torrides en baisers sulfureux, les deux femmes s'entraînent dans un tourbillon sensuel étourdissant de volupté. Sophie, lentement ouvre ses jambes, entraînant l'effet domino chez Camille. Sa main explore son corps, passant par l'épaule, les flancs, la cuisse pour remonter et découvrir l'antre secret de sa maîtresse, chaud et humide. Elle le caresse délicatement mais amplement, intensément, arrachant des gémissements à Camille qui se met à onduler. Dominant la blonde d'une tête, la brune fond sur son visage et le noie de baisers avant de dessiner de sa langue le contour de ses lèvres. Elle investit ensuite ses seins qu'elle se met à pétrir longuement, jouant sur les pointes avec dextérité. Sophie de son côté n'a pas relâché son étreinte et de son index coquin, elle fouille l'intimité de Camille avant d'énerver son bouton magique.
« mmmmm, que c'est bon mon amour...ouiiiiiiiiiii, continue...mmmmmmm oui, comme ça..putain, tu me rends dingue » lâche Camille dans un souffle chaud et rauque. « Je t'aime mon ange... » Elle vient à son tour rendre sa caresse à Sophie qui s'ouvre d'avantage et s'enfonce d'avantage sur son siège, laissant à sa maîtresse un champ de manœuvre un peu plus important. Les caresses s'amplifient de part et d'autre, les deux femmes se transforment en un brasier que seule leur passion pourra éteindre. Camille, soudain, se tend et gémit. Sophie la pénètre très lentement, au plus profond de son être et se met à remuer en elle. Au bout de quelques instants, Camille se sentant à l'étroit désolidarise son buste de celui de Sophie et s'adosse à la table où elle prend fermement appui, cédant aux assauts de plus en plus denses de sa maîtresse. Sophie va et vient en elle, en mouvements plus rapides et soutenus. Caressant son bouton de son pouce, elle insère deux doigts, puis trois, affolant tous les sens de la brune dont les gémissements se transforment en râles. Le souffle court et rapide, Camille ferme les yeux, se mordille le bord des lèvres, ondule de plus en plus.
Sophie interrompt ses caresses et l'agrippe par la bassin avant de la faire glisser sur la table, d'allonger son buste sur le sien et d'embrasser ses lèvres en effervescence. Elle descend ensuite le long de son cou qu'elle investit de sa langue et de ses baisers puis effleure de sa bouche ses seins aux pointes fières. Elle continue de descendre sur le ventre traçant un sillon humide avant de faire une halte rapide sur son nombril et de fourrer sa tête entre ses cuisses largement ouvertes. D'une langue sûre et experte, elle se met à jouer avec les chairs molles et chaudes avant de dénicher son bourgeon qu'elle lape sans relâche. De son autre main, elle reprend la besogne abandonnée quelques instants plus tôt et se met à aller et venir en elle. Les genoux de Camille posés sur ses épaules et de chaque côté de sa tête se mettent à trembler de plus en plus violemment. Sophie redouble d'ardeur et ne tarde plus à emmener sa compagne au bout d'un orgasme dense et sans fin. Au moment où le corps de Camille se tend, un éclair plus puissant que les autres zèbre l'obscurité.
« Putain, mais qu'est-ce-que ?... » bondit la jeune femme brune..
-Quoi ? Qu'est-ce-qu'il y a ?
-Chérie ! Dit Camille haletante..Il y a, il y avait quelqu'un dehors !
-Hein, ?
-Là, juste devant la baie..Je l'ai vu quand il y a eu l'éclair ! Il s'est barré au moment où je l'ai vu..putain.. »

D'un geste souple et rapide, Camille bondit de sur la table et se précipite vers la baie, l'ouvre d'un geste sec sort sur la terrasse et scrute la nuit malmenée par l'orage.
Son regard balaie l'espace sombre dans l'infime espoir d'apercevoir quelque chose tout en désirant au fond d'elle même qu'elle a été victime d'une hallucination. Le vent et la pluie frappant son visage sans discontinuer, elle pose sa main en visière sur le front et continue de scruter lorsque, à la lueur d'un éclair, elle aperçoit une silhouette encapuchonnée s'enfuyant dans les allées sombres du jardin.
« Appelle les flics ! Vite ! Je viens d'apercevoir quelqu'un qui détalait dehors !
-T'es sûre ?
-Oui ! Plus que sûre ! Depêche ! »
Aussitôt dit, Camille, oubliant qu'elle est nue, fonce au travers du dédale de buissons et de plantes avant d'arriver sur l'aire gravillonnée. N'écoutant que son courage, elle avance malgré l'obscurité et la pluie froide incessante qui l'agresse sans compter les meurtrissures infligées à ses pieds nus sur le sol caillouteux. Très sportive et sa connaissance des lieux aidant, elle évolue rapidement grignotant du terrain sur le visiteur qui vient de choisir une mauvaise option de fuite et a accroché son puncho sur les branches des thuyas. Immobilisé pendant quelques précieuses secondes pour s'en libérer, Camille gagne encore quelques longueurs sur l'inconnu au ciré pour s'en retrouver à une dizaine de mètres. Furtivement, le visiteur se retourne pour juger la distance qui le sépare de sa poursuivante et trébuche sur une racine apparente d'un sapin plusieurs fois centenaire. Perdant l'équilibre, le pas hésitant, les bras brassant le vide à la recherche d'un éventuel appui salvateur, l'inconnu réussit néanmoins à repartir, mais Camille est à présent sur ses talons. Dans l'énergie du désespoir et comptant sur la vélocité de son adversaire, le visiteur se retourne et décoche un fulgurant coup de point sur visage de Camille qui chute lourdement sur l'herbe détrempée du gazon, faisant gagner à son adversaire quelques longueurs. Mais il en faut plus à la jeune femme pour s'avouer vaincue. Elle se redresse et repart vaillamment à sa poursuite...avant de glisser quelques dizaines de mètres plus loin et de heurter sa tête contre un tronc d'arbre. Le choc est violent, elle reste groggy mais suffisamment consciente pour apercevoir l'inconnu franchir la grille de la propriété et s'enfuir au volant d'une voiture de luxe.
Rageuse, elle frappe le sol de son poing et se met à rager..Sophie arrive alors avec une couverture aux motifs péruviens prise à la hâte et se précipite à son chevet avant de l'envelopper tendrement dans la précieuse étoffe.
« Ca va ma chérie ? Oh mon dieu ! Le salaud ! » Découvrant le visage ensanglanté de sa femme, le sang de Sophie ne fait qu'un tour.
« Le salaud !
-Je l'avais presque ! Il a fallu que je m'écrase comme une merde sur le sol ! Juste au moment où je lui chopais son ciré !
-La police arrive mon cœur, viens que je te soigne et te mettre au chaud. »
A peine rentrées dans la maison, les femmes aperçoivent les gyrophares bleus d'un véhicule de police qui descend l'allée de la propriété.
« Pour une fois, ils ont fait vite !
-Tu n'es pas n'importe quel quidam mon amour..ah putain, ça fait mal
-tu as besoin de points ma chérie ; Ce salaud t'a éclaté l'arcade..
-Pas envie d'aller à l'hosto
-Pas besoin, j'ai tout ce qu'il faut ici ma chérie.. »
Ding dong..
-Je vais ouvrir mon ange, reste là, ne bouge pas.
-Tain, ça gonfle à vue d'oeil !
Tu vas pas avoir besoin de maquillage sur cet œil pendant quelques jours chérie !
Fiches m'en un à l'autre œil et le maquillage sera parfait..et durable..
Ding dong
-voilà voilà !
-La police madame, nous venons pour le délit dont vous venez d'être victimes
-Entrez..
-Bonsoir Madame répète l'officier à fière allure à l'encontre de Camille dont il remarque aussitôt l'état. Sale, trempée, décoiffée et surtout blessée, l'homme pourtant s'attarde sur ce corps meurtri mais magnifique
-Il vous a agressée..Comment cela s'est-il passé ?
Sophie l'interrompt
-On va vous raconter tout ça Monsieur, mais laissez moi lui apporter des soins, elle a besoin de points de suture. Ce fumier lui a ouvert l'arcade et je dois traiter immédiatement.
-Hopital ?
-Non, je suis médecin. C'est trois fois rien, si ce n'est ennuyeux et douloureux
-Je vous écoute reprend l'officier.
-C'est moi qui vous ai appelé dit Sophie. Camille a aperçu quelqu'un dans le jardin, là, juste derrière la baie, en train de nous espionner. Camille l'a vu et s'est lancée à sa poursuite.
-Je le rattrapais, il s'est retourné et m'a frappée par surprise. Je suis tombée et repartie à sa poursuite. Quelques mètres plus loin, je me suis lamentablement plantée et ai manqué de m'assommer sur un arbre.
-Ce que vous avez fait est risqué Madame ! Cela aurait pu être bien plus dangereux si votre agresseur avait été armé !
Il aurait pu le faire s'il avait été dangereux..non, à mon avis, il était là juste pour nous espionner..mais pourquoi bon sang ?....
vous pourriez le décrire ?
-Difficile monsieur. D'un il fait noir, de deux il pleut et de trois il portait un ciré.
-Ce qui peut vouloir dire que ça faisait un moment qu'il était là pour avoir prévu ça. Sinon, vous l'avez vu s'enfuir, vous avez vu par où et avec quoi ?
-Il a pris la direction des hauteurs de la ville..J'ai aperçu la voiture. Ca ressemblait à une mercedes..et pas une petite. Je pense qu'elle était de couleur noire, mais je peux pas l'affirmer..elle était sombre en tout cas.
-Le modèle ?
-Aucune idée, je suis pas une experte. J'ai reconnu la marque de la voiture au sigle et à son look.
-Je laisse mes hommes faire leur petite reconnaissance dans le parc. Avec un peu de chance, on trouvera quelque chose.
-Entendu Monsieur...
-ah, une dernière chose..dis l'officier d'un seul coup soupçonneux ?Vous ne dormiez pas ? Que faisiez-vous à ce moment précis dans le salon ?
-On regardait la télé...heu enfin non, le courant était parti avec l'orage..On était là..heu, sur la chaise..on faisait l'amour

« Dis-donc, il t'a salement amochée ma chérie, ça te fait pas trop mal ?
-Non, j'ai juste l'impression qu'un rouleau compresseur est passé sur mon visage, mais ça va..
-Tes pieds ne sont pas en bien meilleurs état tu sais..
-Oui, bein, tu crois que si j'avais mis mes talons aiguilles, j'aurais pu le choper ?..tain, je l'ai pas chopé d'ailleurs..
-Je préfère en tout cas. J'ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si tu l'avais rattrapé.
-Je lui aurais collé une bonne trempe c'est sûr !
-T'as beau être ceinture noire de full contact, t'aurais rien pu faire face à un pétard s'il en avait eu un..
-Ca, on saura jamais ma chérie. Sauf si les flics le retrouvent..et ça, c'est loin d'être sûr.
-Qu'en sais-tu ? Ils vont peut être trouver des indices, retrouver trace de la voiture.
-Une mercedes, ça court les rues
-Oui, mais ça diminue le champ des investigations, tout le monde n'a pas une mercedes.
-Putain, mais c'est quoi cette histoire ? Qu'est-ce-qu'il foutait ce type ici ?
-On sait pas si c'était un mec chérie
Sa démarche n'avait rien de féminin en tout cas. Et le plomb qu'il m'a mis, je doute que ça provienne du bras d'une nana.
Ton œil a gonflé mon cœur..ça te fait toujours aussi mal ?
-Non ma puce, ça va, mais je peux plus y voir tellement il y gonflé ! Les flics sont toujours là ?
-On dirait bien mais je doute qu'ils trouvent quoique ce soit avec le noir et ce temps de merde..
-je vais me doucher. Je suis sale, je pue et je suis frigorifiée.
Je viens avec toi mon cœur.....
»


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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 27 Mar - 7:31


6


Sophie ceinture tendrement Camille par la taille et dépose un baiser dans son cou avant de la prendre par la main et l'accompagner jusqu'à la salle de bain. Elle déshabille sa brune compagne avec une infinie tendresse non sans déposer sur sa peau délicate et meurtrie des dizaines de baisers non moins délicats. Elle se débarrasse de son étole légère, ouvre grand les robinets et s'avance sous l'eau avant d'y inviter sa compagne après s'être assurée de sa bonne température. Elle attrape le gel qu'elle dépose sur la fleur de douche avant de l'étaler délicatement sur le corps de Camille. De la mousse douce et parfumée émane une senteur de fruits exotiques aux effets immédiatement relaxants. Camille, dos à Sophie, penche sa tête en arrière dans un élan de bien être et de sérénité. Les yeux fermés, la gorge déployée, elle laisse les mains de sa compagne poursuivre leur douce farandole sur son corps endolori. L'eau cristalline se repend sur elle comme des milliers de diamants mettant en valeur le bronzage parfait de sa peau satinée. Sophie, collée à elle, investit sa plastique parfaite en mouvements à la fois tendres et sensuels, déposant dans son cou des baisers passionnés.
« Mon dieu bébé, dans quel état t'a mis ce fumier..
C'est rien ma chérie, je t'assure.
Ton œil est complètement fermé et prend des couleurs vraiment surprenantes. J'en ai vu des centaines pourtant, mais sur toi, c'est pas pareil. J'ai mal pour toi mon ange..
Mais non, c'est bon chérie, ça ira, ne t'inquiète donc pas. Et puis j'ai le meilleur médecin du monde à mes côtes, alors je vois pas pourquoi ça n'irait pas !
Mouais, quand on aura fini la douche, je te nettoierai encore la plaie, elle est pleine de savon..
Artillerie lourde ? Chaise ? Dit Camille en se retournant et en fixant Sophie de son œil valide. Celle-ci, interdite, la dévisage un quart de seconde et l'accompagne dans un éclat de rire qui, bien que nerveux, dissipe les événements récents.
Non, pas d'artillerie lourde, tu n'es pas en état, tu dois prendre du repos mon cœur
Ah ouais ? Tu crois ça ?
Mais c'est pas possible ! Tu fais un 100 m haie à poil dans le jardin, pieds nus, en pleine nuit, sous la pluie..Tu t'étales et tu te fais à moitié assommer..Tu as le corps en compote, un œil au beurre noir, 3 points de suture et toi..toi..tu penses à une partie de jambes en l'air !
Oui, et alors amour..J'ai encore de l'énergie à revendre..
'tain, j'hallucine...allez, on sort de la douche..direction le jacuzzi. Ca te détendra..et on obéit au docteur steuplé.. »
Le sol glissant, Camille ripe et manque de tomber. Sophie, avec un réflexe extraordinaire l'agrippe au vol et la rattrape dans ses bras.
« Tu vois que tu peux pas te passer de moi..je suis irrésistible..
Ouais, c'est ça. Avance et fous tes fesses dans le jacuzzi.. Je vais mettre de l'eau froide, ça calmera peut-être tes ardeurs.
Fais ce que tu veux, chuis en pleine forme bébé..fais moi passer le whisky, j'ai soif...Où t'as mis le pull little marcel ? Ca fait deux plombes que je le cherche..
hein ?
Tu vas me gronder bébé, j'ai oublié de donner à manger au crocodile
Camille ?
Et allume la lumière, j'y vois plus rien..Putain, où t'as mis le whisky bébé ?
Chérie ?
Tain, j'ai mal à la tête..pourquoi tu m'as frappée ?
Mais je... »

Sophie n'a pas le temps d'achever sa phrase que Camille flanche et tombe dans ses bras..
« Bébé ! ! Bébé !!....Camille ! Mais qu'est-ce-que...Chérie ? »
Il ne faut pas longtemps à Sophie pour comprendre que quelque chose de grave est en train de se produire sous ses yeux. Le délire soudain de Camille, le mal de crâne, le non sens de ses phrases, et à présent, le filet de sang qui s'échappe par son oreille, Sophie percute et compose le 18 après avoir mis sa compagne en position latérale de sécurité.
Quelques minutes plus tard, qui paraissent une éternité, un véhicule de secours et d'assistance aux victimes arrive sirènes hurlantes au domicile du couple. Le chef d'agrée, suivi des son équipe entre dans la vaste demeure et part à la rencontre de Sophie qu'il trouve au chevet d'une Camille inconsciente. Avant que le gradé ne se penche pour faire son bilan, Sophie intervient :
« Inconsciente depuis dix minutes, je soupçonne un trauma cranien après un coup violent porté à la tête. Le pouls est rapide et bien frappé. Fréquence ventilatoire normale pour l'instant. Mettez la sous oxygène, 5l/mn .Faites vite messieurs s'il vous plaît. Je vous accompagne, je suis médecin ».

Le véhicule sanitaire démarre et s'engage dans l'allée gravillonnée de la propriété, avec pour seul témoin, le reflet bleu du gyrophare qui déchire la nuit, un bleu triste et froid, glacial.
Sous ses yeux, sa moitié, l'amour de sa vie, sa femme gît, inconsciente, une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Les secondes s'écoulent comme des heures, putain, il a disparu l'hôpital ou quoi ? Elle fait le trajet tous les jours mais jamais il ne lui a paru aussi long. Le médecin du SMUR et ami, Thierry est à ses côtés. Rejoint en chemin par la voiture de service, le praticien, grave mais très professionnel, surveille l'évolution de l'état de Camille. Il n'y a rien d'autre à faire de toute façon.
Dans la salle d'attente, où ses collègues l'ont gentiment priée de rester, Sophie fait les cent pas. Jamais elle n'avait pensé qu'un jour, elle vivrait ce que des centaines de familles et proches ont vécu avant elle à cet endroit : la peur, l'angoisse, les questions..Ca a été si soudain et pas le moindre symptôme..Un avc, c'est un avc, ou un trauma, le choc qu'elle a reçu au crâne ? Ah, c'est insoutenable..attendre..les doutes..le film des événements..encore les questions et la peur, cette putain de peur qui tenaille le ventre, celle qui prend les tripes et fait réaliser que l'on peut perdre l'être que l'on aime le plus au monde d'un simple claquement de doigts..
«  Sophie ?....Sophie ?
Adeline...
Elle vit...
Trauma ?
Rupture d'anévrisme. Ca n'a rien à voir avec le coup qu'elle a pris à la tête. Il n'a pas été assez violent pour entraîner une fracture crânienne, encore moins l'éclatement de l'anévrisme. Ca devait arriver, c'est tout.
Y'a plus qu'à attendre donc..
Elle a eu énormément de chance, l'anévrisme est dans la région temporale droite mais accessible.
Et si elle survit, qui va la cliper vendredi ?
Bertrand..
S'il te plait, dis moi qu'elle va s'en sortir, j'en ai besoin..
Sophie, j'aimerais pouvoir te le dire..Tu sais aussi bien que moi de quoi il en retourne. Elle est forte, jeune, dynamique, accrochée à toi et à la vie..C'est un atout. Maintenant, il faut laisser les choses se faire. Je connais ce sentiment d'impuissance, crois-moi... Tu peux aller la voir si tu veux, elle est en salle 3.
Merci. »

Sophie entre dans la pièce blanche, froide, impersonnelle. Sur le lit planté au milieu de la chambre, gît sa compagne. Reliée à plusieurs appareils de surveillance, Camille lutte en silence pour sa survie. Le bip du scope est lent et régulier. Le soufflet du respirateur artificiel monte et descend à un rythme de métronome. Elle s'approche lentement du lit comme si elle avait peur de troubler son sommeil et, tendrement, se saisit de la main de Camille avant de la caresser et de l'embrasser.
« Me laisse pas bébé, accroche toi, j'ai besoin de toi..Je t'aime.. »

«  Pauline ? C'est Sophie..Je suis désolée de vous déranger si tôt chez vous mais il fallait que je vous joigne, c'est très important..
Docteur Faraday ? Mais non voyons..mais que se passe-t-il ?
Il fallait que je vous trouve avant que vous ne partiez au bureau ce matin...
Que se passe-t-il ?
Il va falloir que vous annuliez tous les rendez-vous de Camille, et ce jusqu'à nouvel ordre..
Pourquoi ? Qu'est-ce-qui va pas ?
Camille est à l'hôpital.... rupture d'anévrisme cette nuit... le pronostic vital est engagé. Annulez tous les rendez-vous, proposez des confrères, appelez-les. Mettez les dossiers à jour, enfin, voyez ce qu'il y a à faire. Je compte sur vous Pauline.
Pas de souci Docteur..Je suis sincèrement désolée, j'espère qu'elle s'en sortira.... Est-il possible d'aller la voir ?
Impossible pour l'instant mais je vous tiendrai au courant bien sûr. .Je vous laisse, je dois y aller..Bon courage et...Merci.
Je croise les doigts Docteur.. .Elle va se battre,..
Dieu vous entende Pauline »


Dans sa chambre, l'homme a du mal à trouver le sommeil. Après avoir pansé les écorchures qui constellent sa main, il se verse une rasade de whisky dans l'immense verre en cristal posé à même la table de chevet. Il s'en est fallu de peu, d'un cheveu pour qu'il se fasse rattraper par cette furie et il n'a pas eu d'autre alternative que de la frapper pour protéger sa fuite. Par sa faute, il n'a pas eu le temps de mettre ses plans à exécution et heureusement que les cow -boys dans leur fourgonnette bleue, aussi méticuleux soient-ils, n'ont pu découvrir qui était chez les filles et encore moins, remonter jusqu'à lui. L'hospitalisation de Camille va finalement lui faciliter les choses.
Un rictus machiavélique se dessine sur ses lèvres décharnées Une autre rasade de whisky plus tard, il se dit que ses envies de voyeurisme ont failli lui coûter décidément très cher... Si cette maudite brune n'avait pas tourné la tête, si lui, était resté un peu plus à l'écart pour les mater, tout cela ne serait pas arrivé...Il finit le verre d'un trait.
Il le reconnaît, elle a été courageuse la petite brune, de s'être lancée à sa poursuite, comme ça, en pleine nuit, en plein orage et entièrement nue. L'alerte passée, il est revenu avec sa laguna et, s'étant assuré du départ des hommes en uniforme, il est encore entré clandestinement dans la propriété des deux jeunes femmes dans l'espoir de récupérer la rolex qu'il a perdue pendant sa fuite. A peine s'est-il engouffré dans sa Renault, qu'il a aperçu, déchirant la nuit, le gyrophare bleu d'un véhicule de secours. Resté à l'écart, il a suivi discrètement les opérations avec ses jumelles. Il sait à présent que la brune gît dans un lit d'hôpital. Son heure a enfin sonné, Sophie est enfin à sa merci, Sophie qu'il suit depuis des semaines, Sophie qui hante ses jours et ses nuits, Sophie la solution à ses tourments. La coincer la nuit à l' hôpital sera bien plus aisé que de piéger sa maison.
Un autre verre de whisky avalé d'un trait brûle sa gorge. Sa vue se trouble devant le programme TV du matin. Au travers des tentures épaisses de la chambre d'hôtel, il devine les premières lueurs du jour. Sur l'écran plat géant, évoluent des formes informes, des ombres, des jeux de lumières, des sons qui s'entrechoquent dans son cerveau fatigué. Las, il pose le verre vide par terre, écrase grossièrement le mégot de sa cigarette qui finit de se consumer lentement dans le cendrier, laissant s'évader dans la pièce quelques dernières volutes de fumée, alors qu'il sombre lentement dans un profond sommeil.

Pauline arrive vingt minutes à l'avance sur son lieu de travail. Elle gare rapidement son véhicule à son emplacement habituel, sous les platanes, et se précipite sur le perron. L'air est étonnement frais pour un matin de début de septembre. Rien de trop surprenant cependant avec l'orage violent de la nuit passée. Malgré sa précipitation, elle a l'impression que tout va au ralenti. Le regard embué de larmes, elle a du mal à réaliser la situation. C'est si soudain et inattendu. Difficile d'imaginer que Camille ne viendra pas travailler au cabinet aujourd'hui. Elle n'entendra pas son habituel « Bonjour Pauline, on se fait un petit café ? ». Elle n'entendra pas ses commentaires farfelus et ses histoires rigolotes. Son fauteuil va rester désespérément vide les jours prochains, peut-être définitivement. A cette idée, de chaudes larmes roulent sur ses joues et viennent mourir sur ses lèvres, qu'elle sèche du revers de sa manche, telle un enfant. Elle trouve enfin les clés enfouies dans son sac et s'empresse d'ouvrir la lourde porte d'entrée du cabinet..La baie vitrée restera fermée aujourd'hui, les stores restés en projection la veille, également. Elle doute de pouvoir éviter à ses clients de la matinée de se déplacer pour leur rendez-vous habituel, elle devra leur apprendre la nouvelle sur place.
Même si elle la connaît par cœur, elle jette un œil sur la liste des patients du matin et dans les premiers noms de la liste, elle lit celui de Madame Brosec, cette femme déjantée qu'elle déteste depuis le début et qu'elle exècre depuis ses attouchements sur Camille. Camille qu'elle a aimé en silence, dans le plus grand secret. Elle regrette tellement les textos anonymes envoyés à Sophie. Il paraît évident que rien ne pourra brouiller l'amour qui les unit. Secouant la tête en mouvement de dénégation, elle se saisit du combiné téléphonique et compose le numéro de Monsieur Lenoble, dont le rendez-vous est fixé à 11H00.
Le téléphone aussitôt raccroché, elle aperçoit dans l'encadrement de la porte la chevelure flamboyante qu'elle reconnaît entre mille. La dégaine snobinarde et hautaine, Madame Brosec s'approche de la secrétaire, un sourire éclatant à la bouche.
« Bonjour Pauline
Bonjour Madame Brosec
J'espère que je ne suis pas trop en retard. J'ai été prise dans un embouteillage dont je ne croyais jamais sortir.
Ca n'a aucune espèce d'importance Madame. Le Dr Bourdeux ne consultera pas ce matin.
Comment ça ? Elle a annulé le rendez-vous ? Elle a décidé de ne plus me recevoir, c'est ça ?
Ni l'un, ni l'autre.
Mais alors, expliquez-vous ! »

Au visage décomposé de Pauline, Marie-Paule Brosec devine que quelque chose de bien plus grave s'est passé.

«  Que s'est-il passé Pauline ? Camille ?
Oui, elle a été hospitalisée cette nuit dans un état critique suite à une rupture d'anévrisme. On ne sait encore trop si elle s'en sortira. L'anévrisme est important et potentiellement fatal. Les médecins ont tout fait . Il ne reste plus qu'à attendre que la nature décide de son sort.
Ou Dieu » Répond Madame Brosec dans un regard indéfinissable.«  Sophie est à son chevet je suppose ? » Questionne-t-elle.
C'est évident
Il y a moyen de la voir ?
Pas pour l'instant. Et je doute sincèrement que votre visite soit d'un très bon goût et une excellente idée.
J'ai des excuses à présenter, Pauline..De sérieuses excuses.
Vous faites ce que vous voulez, elle est au Saint-Honoré.. Pour le moment, elle lutte contre la mort, votre présence serait totalement inappréciée.
Je me doute..Mais merci quand même..Tenez moi au courant de l'évolution des choses. Merci Pauline.
Vous voulez l'adresse d'un confrère ?
Non, je suis confiante. Je connais Camille. Elle est forte, elle s'en sortira »

« Bien sûr qu'elle s'en sortira..Je ne me pardonnerai jamais ce que j'ai fait. Mais qu'est-ce-qui m'a pris bon sang ?  De la jalousie à l'égard d'un bonheur qu'elle n'espérait plus depuis Géraldine ? » La sonnerie de son portable la sort soudainement de ses pensées. Elle reconnaît aussitôt le numéro qui s'affiche sur l'écran bleuté de son Samsung.
«  Coucou ma chérie....
Coucou ma puce....alors, du nouveau ?
Non, c'est encore trop tôt...
Bon, je passe te prendre à midi...Italien ou Chinois ?
Bridge, j'ai pas trop envie tu sais..
Ah non Cocotte, tu vas pas te laisser abattre..J'arrive à midi pétante et je te sors... »

27


« T'as presque rien avalé ma chérie.
-je sais Bridget, mais j'peux pas là..
-Je sais bébé...T'inquiète, tout ira bien..
-je l'espère, ça va être encore galère à trouver du boulot sinon et là, ça tombe mal, j'ai plein de crédits sur le dos..
-Je t'aiderai s'il le faut..Mais pour le moment, rien n'est arrivé, ok ? Allez, viens, je te fais un café..
-Non, pas cette tasse, c'est celle de Camille, prends l'autre à coté
-Ok...Napolitain? Italien, normal ou rallongé ?
-Le plus fort possible..Besoin d'une décharge électrique là...Je me sens complètement amorphe.
-Oki, assied toi..C'est prêt dans une minute. »


Brigitte, ou Brigdet la petite amie de Pauline depuis peu, manipule avec art le percolateur sans âge que Camille a dégoté dans un marché aux puces lors d'une sortie dominicale avec Sophie. Il n'y en a pas deux pareilles dans le coin et elle est fière de pouvoir offrir à ses patients, de vrais cafés italiens. Cette machine fait aussi le bonheur de Brigitte qui ne jure que pas le bon café, aux arômes bien sentis, ceux dont l'odeur enivre les narines et chavire les papilles. Elle prépare en deux temps, trois mouvements une tasse du précieux liquide et le tend amoureusement à sa compagne . Une mousse épaisse onctueuse laisse passer lentement le sucre jusqu'au délicieux breuvage que Pauline porte à ses lèvres. Bridget s'installe sur le bureau de la secrétaire et s'approche d'elle , jouant des jambes pour faire glisser le fauteuil à roulettes jusqu'à elle. Voyant la mine grave et déconfite de Pauline, elle se lève lentement et l'enserre tendrement dans ses bras. Elle prend de ses mains la tasse vide et dépose un baiser sur ses cheveux soyeux avant de l'inviter à déposer sa tête contre son buste. Elle caresse doucement sa joue et joue délicatement avec ses mèches de feu dont elle hume le délicieux parfum. Pauline lève sa tête et cherche du regard sur le visage de sa compagne un peu de consolation. Bridget répond à son appel en déposant sur sa bouche au goût de café, un baiser affectueux et apaisant. Pauline s'accroche aux lèvres de sa compagne et lui rend un baiser sulfureux. Elle dévore littéralement sa bouche en se collant de tout son corps contre le sien et en se serrant très fort contre elle. Bridget sent contre elle un corps frémissant, un appel à la tendresse et y répond dans un même élan. La frénésie de Pauline la surprend agréablement et elle s'abandonne dans le tourbillon violent de ses baisers sulfureux. Les deux femmes s'étourdissent de caresses, s'embrassent, des mains courent, disparaissent sous les tissus pour réapparaître et disparaître à nouveau. Un plaisir et une envie indicibles envahissent les deux femmes qui se déshabillent à tout va au milieu du bureau de Pauline. Le cadre, l'endroit, les circonstances s'effacent désormais, le plaisir devient roi.
Bridget et Pauline fusionnent, tournoient, s'embrassent, se bousculent doucement. Le tempo s'accélère et, comme prises dans une valse, les deux amantes continuent de tournoyer, scotchées l'une à l'autre, faisant fi des meubles et objets divers qui se trouvent dans la pièce et auxquels elles se heurtent dans leur élan amour. Le tableau de la paroi voisine en fait les frais, le fauteuil à roulettes part valdingue jusqu'à la porte fenêtre.. Les fringues éparpillés partout dans le bureau, les jeunes femmes se retrouvent en sous-vêtements. Noir et dentelles pour Bridget et rouge pour la rousse Pauline. Les deux femmes stoppent net leur étreinte et, sous leur tignasse ébouriffée, haletantes, deux paires d'yeux se défient du regard. Laquelle réussira à dominer l'autre cette fois-ci ?
Pauline telle une walkyrie se jette sur sa compagne et finit par arracher les derniers bastions de tissus de son corps avant de plonger directement sa main entre ses cuisses et de découvrir un sexe trempé et excité. Mais Bridget la plaque contre la paroi attenante au cabinet de Camille et maintient fermement ses poignets au dessus de sa tête avant de lui rendre la pareille, pétrissant allègrement les chairs molles et chaudes de son antre non moins trempée. Pauline, envahie par une vague de plaisir que lui procure cette caresse, fait semblant de résister un instant et s'abandonne aux mains expertes de Bridget qui la fouille sans retenue. La pulpeuse rousse, les jambes flageolantes se laisse aller, glissant lentement le long du mur pastel, ouvrant d'avantage le centre de son plaisir aux doigts gourmands de sa compagne qui la pénètrent ensuite sans façon. Un petit cri s'échappe de sa gorge, ses hanches se marient au rythme des vas et vient qui l'assaillent. Pauline, adossée au mur, fond littéralement et finit par s'asseoir, à même le sol où Bridget la rejoint avant de venir livrer la bataille finale entre ses cuisses, armée d'une langue assoiffée de son suc intime. Offerte, elle subit délicieusement la bouche de sa compagne dont la tête s'affaire sans relâche entres ses cuisses grandes ouvertes. Il ne lui faut pas longtemps pour qu'un immense raz de marée déferle sur son corps en feu et la mette en transe au grand bonheur de Bridget.


Sophie, grave, entre dans la chambre où gît l'amour de sa vie. Camille, semble dormir profondément mais le bruit de l'assistant respiratoire rappelle le combat qu'elle mène en silence contre la faucheuse. Elle contrôle les scopes, le rythme cardiaque, la fréquence et l'amplitude respiratoire avant de se rapprocher de Camille, de caresser son épaisse chevelure noire et de s'adresser à elle. Dans sa voix, des trémolo et une tendresse infinie, et presque une supplique malgré l'ironie.
« Ma chérie, il va falloir que tu songes à te réveiller mon cœur. Tu trouves pas que tu as assez dormi ? Tout le monde t'attend ici ! Moi, ta famille, la mienne, tes patients, ta secrétaire, la maison et même le crocodile ! Pauline a pris les choses en main pour ton cabinet, elle s'occupe de tout, sauf de tes patients, donc, tu sais ce qu'il te reste à faire bébé..Allez hop chérie...
J'ai besoin de toi mon amour, reveille toi mon cœur....."
La porte s'ouvre et laisse entrer Bertrand, le neurochirurgien, et l'ami du couple.
« Bonjour Sophie
-Salut Bertrand...
-Ca va ? Tu tiens le coup ?
-Pas le choix, mais je vais bien, je te remercie, et toi ? Pas trop débordé ?
-Non, ça va merci.... Tu sais, elle est forte.
-Ca fait trois jours qu'elle est ainsi, et pas d'amélioration.
-En fait, l'hémorragie s'est résorbée et ça, c'est plutôt bon signe. . Reste plus qu'à savoir si son cerveau a subi des séquelles, et ça, on ne le saura que quand elle se réveillera. Son EEG montre une activité cérébrale encourageante, mais tu sais aussi bien que moi qu'on ne saura pas fixés avant qu'elle revienne à elle. Je la clippe demain à 7h.
-Je serai là, enfin si tu me le permets Bertrand.
-Pas de souci ma belle..Tu ferais mieux d'aller dormir un peu..
-Je passe la nuit ici.
-Encore une nuit sur ce fauteuil inconfortable ? Il te faut un bon lit ..et je te rappelle que tu as un lit de garde un étage en dessous. Sophie, tu dois dormir et c'est pas en restant là que tu vas y arriver. Je te connais, tu vas la veiller encore toute la nuit. 3 nuits sans dormir, tu t'es noyée dans le boulot et tu ressembles à un zombie. En plus, je suis sûr que tu as rien avalé..C'est pas une, mais deux patientes que je vais avoir .
-Si, une pomme ce midi..
-Super, et tu crois que tu vas tenir avec ça ? » Petit sourire de Sophie, regard d'un enfant pris à défaut.
« Ok, t'as raison, je vais voir ce que je trouve à grignoter dans la salle de garde et je fille en dessous..Tu es de garde cette nuit ?
-Oui, je viens à peine d'arriver. Et je te rappelle que je suis au bloc demain à 7 h pour ta petite femme. Allez, file, tu ne tiens plus debout...
Ok, merci Bertrand »

Sophie s'approche de son ami qui la prend dans ses bras et la réconforte. Il caresse ses beaux cheveux blonds qu'elle a retenus en chignon et dépose un baiser sur sa tête
« Allez, ma belle...pleure un bon coup, ça te fera du bien. Elle est tirée d'affaire.
-.Oui, mais dans quel état va-t-elle me revenir ? Les chances de récupération totales sont si infimes..
-Hey, elle vit..
-Je l'aime tant..elle est tout pour moi.
-Ca, je le sais ma chérie..Aie confiance en la vie..aie confiance »


Sophie et Bertrand quittent la chambre et glissent dans les couloirs calmes du service de neurologie de l'établissement. Jamais ces couloirs n'ont jamais paru aussi tristes et froids à Sophie. Une infirmière de garde les croise furtivement en les saluant et se dirige dans une chambre voisine à celle de Camille suite à l'appel d'un malade. Ses chaussures à talon de gomme crissent sur le linoléum impeccable. Le téléphone de l'accueil du service sonne, une femme opulente de couleur répond, un sourire éclatant aux lèvres au passage du professeur et de Sophie qui lui répondent d'un signe tout aussi amical.
Ils arrivent enfin à l'ascenseur et Bertrand presse le bouton d'appel. Son regard croise celui de Sophie qui y cherche encore un soupçon de réconfort. Le neurochirurgien l'embrasse tendrement sur le front et la serre contre lui.
« Aie confiance Sophie,
-J'ai confiance en toi Bertrand. Mais moins à ce qui peut arriver.
-On sera bientôt fixés..Allez, il est encore temps d'aller te chercher un morceau à la caf de l'hôpital..Je dois continuer mes visites et voir leurs familles avant qu'elles partent.
-Ok, à plus
Ciao bella »

Sophie entre d'un pas lourd dans l'ascenseur, la tête hantée de souvenirs heureux, croustillants, inoubliables. Viennent à elle des images de fous rires, de douces moqueries, d'anecdotes. Elle s'évade dans ce passé où elle et Camille ont vécu des instants gravés à jamais dans sa mémoire. Un doux sourire illumine un court instant son visage et fait pétiller ses yeux tristes : La cabine d'essayage, la farce de leur amie restauratrice, la signature de l'acte définitif chez le notaire et le pied baladeur de Camille, puis, la poursuite du rôdeur dans le jardin de leur villa, les mots incompréhensibles et puis..et puis...Dur retour à la réalité. L'amour de sa vie, son amie, sa compagne, sa maîtresse, sa femme, gît dans cette chambre triste et blafarde dans l'attente d'un retour incertain à la vie. Aspirée dans ses pensées, elle manque de laisser les portes de l'ascenseur se refermer alors qu'elle est arrivée à destination. Adeline l'aperçoit au loin et l'invite à la rejoindre.

« Ca va Sophie ?
-Je te remercie, oui, ça va.
-Joins toi à moi. Tu veux quoi ? Assieds toi, dis moi...., je vais te le chercher.
-N'importe quoi, ça n'a aucune espèce d'importance. Choisis pour moi. J'ai pas faim de toute façon.
-Ah non hein, t'as rien avalé de la journée je parie. Tu dois manger. Camille doit retrouver sa petite femme en pleine forme.
-Se rappellera-t-elle seulement de moi à son réveil ? Saura-t-elle qui elle est ? Se souviendra-t-elle de nous ?
-Chérie, arrête de penser au pire. Tu sais aussi bien que moi qu'elle peut recouvrer toutes ses facultés.
-Certes, mais le pourcentage est si faible.
-Oui, mais il existe. Tu dois y croire, tu dois croire en la chance et avoir confiance en la vie... je vais te chercher quelque chose à grignoter.
-Je me contenterai d'une salade.
-Ok..Je reviens, j'en ai pour 2 minutes. »


20h55, alors que les portes d'accès aux visiteurs sont sur le point d'être closes, une silhouette se glisse furtivement à l'intérieur de l'établissement hospitalier, déjouant la surveillance du gardien de nuit occupé à discuter avec un agent de surface s'apprêtant à l'entretien du sol de l'entrée. Elle se dirige rapidement vers l'escalier de service dont la porte coupe feu se ferme sans bruit après son passage. Satisfaite, l'intruse se dirige à l'étage de neurologie. Elle connaît parfaitement l'endroit pour s'y être rendue en repérage dans l'après-midi. Pauline, se faufile dans la salle de détente du personnel et subtilise une blouse à peu près de sa taille. Il va falloir jouer serrer. S'introduire dans un hôpital tard le soir n'est pas difficile, mais sa présence dans un service où le personnel est restreint peut paraître vite suspect. Elle a dans sa poche son ticket de sortie, un aller simple pour son nouveau bonheur avec Sophie, un aller sans retour pour Camille. Une simple bulle d'air dans sa perfusion et le tour est joué. Tout le monde pensera que Camille n'a pas survécu à son accident vasculaire cérébral. La chambre de sa future victime n'est plus très loin. Jusqu'à présent, tout son plan se déroule sans anicroche. Il ne lui reste plus qu'à espérer que personne ne sera dans la pièce au moment où elle y pénétrera ou, encore pire, que quelqu'un la surprenne au moment où elle poussera la bulle dans la perfusion de Camille. Passant devant le bureau de l'infirmière en chef, elle entend des éclats de rire qui s'échappent par la porte entrouverte. Un regard à gauche, un regard à droite, la voie est libre, la chambre est juste à quelques mètres.

Pauline ouvre la porte pour la refermer aussitôt. Le temps s'arrête. Elle observe la malade, inerte, immobile, totalement à sa merci. Camille respire seule depuis l'après-midi, mais n'a toujours par repris conscience. Pauline savoure déjà sa victoire, elle observe cette briseuse de bonheur et s'approche d'elle, lentement, très lentement. Le regard noir et empli de haine, elle retire de sa poche la seringue qu'elle s'est procurée et active le piston, aspirant l'air ambiant. Elle étudie avec soin les tubulures et repère vite une voie centrale. Sans hésitation aucune, la main sûre, elle engage l'aiguille dans le cathéter. Un fracas dans le couloir, juste devant la porte la fait sursauter soudain. Le temps de ranger en catastrophe son arme dans la poche, la porte s'ouvre. Pauline, cachée tant bien que mal dans la pénombre, derrière les appareils de contrôle, reconnaît la silhouette féline de Sophie.
« Attends, je vais te donner un coup de main.
-Merci Adeline !
-Non mais quel foutoir ton sac ma belle ! Comment on peut mettre autant de bordel là-dedans ? Lâche Adeline pour détendre son amie
-C'est l'hôpital qui se fout de la charité répond Sophie. Qu'est-ce-que tu fiches ici ?
-Tu as oublié ton téléphone à la caf chérie.
-Ah....ffff, merci.
-Tu crois pas que tu devrais rentrer et dormir ? Elle est tirée d'affaire, son système neurovégétatif est intact, elle ne risque plus rien. Tu dois rentrer te reposer.
-Non, je veux rester ici au cas où elle se réveillerait. Tu sais, je comprends la douleur et l'inquiétude de tous ces gens qui sont dans l'attente et l'espoir. Je sais à présent ce qu'ils ressentent puisque je le vis. Non, je veux rester.
-Je sais chérie, et moi, ça me fait du mal de te voir dépérir ainsi. Tu dois prendre soin de toi. Tu seras tout à loisir d'être avec elle. N'oublie pas que tu bosses tôt demain matin Sophie.
-Je le sais, mais la nuit s'avance et je serai déjà sur place
-Comme tête de mule, on ne fait pas mieux...Mais va, je te comprends.
-Elle est tout ce que j'ai Adeline. Mon métier, le fric, tout le reste n'a plus aucune importance sans elle.
-Je sais..je sais » répond Adeline en caressant tendrement le visage de son amie. « Allez, essaie de dormir un peu, on se voit demain » . Adeline dépose un baiser sur la joue de son amie et se dirige vers la sortie.
« ah, au fait, Bertrand me fait te dire qu'il t'a laissé le dossier que tu lui as demandé sur le desk du secrétariat.
-Ok, je te remercie, je vais aller le chercher, ça m'occupera un peu les idées en attendant que le sommeil ne vienne me chercher. Si toutefois il arrive.
-A demain
-A demain, bonne nuit, et encore merci »

Sophie prend la direction de la sortie et n'entend pas le soupir de soulagement de Pauline toujours tapie dans la pénombre de la pièce. Elle fouille patiemment son sac à la recherche de son autre téléphone portable, le professionnel, celui où toutes ses notes en rapport au dossier sont enregistrées. Elle n'a pas le temps de mettre en route l'appareil qu'une main puissante l'agrippe à la gorge et, d'une force incroyable la plaque contre le mur, broyant son larynx.
« Crève ordure. »
Dans les yeux de Sophie, l'horreur absolue mais également l'étonnement lorsqu'elle découvre, par le rai de lumière qui entre par la porte restée entrouverte, le visage de son agresseur. Elle a chaud, elle étouffe. L'homme serre tellement fort qu'aucun son ne sort de sa bouche. Elle sent contre son visage le souffle de la haine. Un rictus machiavélique sur ses lèvres écumantes, l'homme appuie accentue sa pression sur la trachée de Sophie dont le souffle commence à manquer dangereusement. Soudain, un cri, un faciès de douleur. L'homme lâche son emprise sur Sophie qui glisse le long de la paroi et s'écroule au sol, main à sa gorge, le souffle court.
« Je t'interdis de la toucher »
L'homme, n'a pas le temps de riposter qu'un second coup le frappe au visage, puis un troisième. Il titube, à moitié étourdi et se retourne sur son agresseur, hagard.
« Toi ?
-je t'interdis de la toucher, tu m'entends ? »
Telle une furie, Pauline se saisit de sa seringue et vient la figer de toutes ses forces dans l'oeil gauche de Joël Fronsac, l'homme pour qui elle avait quitté Sophie. Les mains sur son visage, l'homme s'agenouille sous l'emprise d'une douleur atroce qui déchire son crâne. Un important filet de sang noir se déverse sur sa chemise blanche alors qu'il titube et percute le lit où gît Camille. Pauline, toujours armée du sac lourd de Sophie lui assène un coup violent derrière la nuque. Joël Fronsac s'effondre entraînant dans sa chute, la potence qui se fracasse contre le sol.
Sophie, même si elle déglutit difficilement, récupère peu à peu ses facultés. Incrédule, elle dévisage la femme rousse qui lui a sauvé la vie, mais dont la voix rocailleuse à trahi l'identité. Joël Fronsac reprend péniblement ses esprits. L'oeil horriblement douloureux et le crâne en proie à des maux insupportables, il parvient néanmoins à se relever et à tenir sur ses deux jambes. Le pas hésitant, il se dirige vers la pulpeuse rousse, les mains en avant, un rictus de haine sur son visage ensanglanté mais trébuche sur le pied de la potence qu'il a renversée. Les réflexes diminués, il chute lourdement en avant, le nez percutant violemment le sol, poussant plus profond encore dans son œil, la seringue qui y était restée fichée.
Pauline, enfermée dans sa folie destructrice et dans une haine sans limite pour Camille, se penche sur le cadavre et récupère la seringue dans l'espoir fou qu'elle soit en bon état et de finir sa tâche. Voyant qu'elle est devenue inutilisable, Pauline, rageuse, se jette sur Camille et se met en quête à arracher une à une ses perfusions. Son geste meurtrier est stoppé net dans son élan par un bras ferme et déterminé, celui de Sophie.
« Ne la touche pas !
-Chérie, mais qu'est-ce-qu'il te prend ? Laisse-moi faire voyons.
-J'ai dit ne la touche pas !
-Mais c'est moi que tu aimes voyons !
- T'es devenue complètement folle !..
-Tu me remercieras quand tu comprendras... »


Pauline, dans un dernier élan d'espoir bouscule violemment Sophie qui va s'étaler sur le mur opposé avant de se relever courageusement et de la bousculer alors qu'elle s'apprête à finir sa noire besogne.

La porte de la chambre s'ouvre bruyamment, claquant contre le mur. « Qu'est-ce-que... » Après avoir actionné l'interrupteur, Bertrand, qui venait saluer Sophie, suivi de deux personnels se précipite à l'intérieur de la pièce, jugeant le triste spectacle qui s'offre à leurs yeux. Les deux infirmiers se ruent sur Pauline toujours en proie à sa crise de démence et finissent par l'immobiliser au bout d'interminables secondes. Bertrand, de son côté presse le bouton de l'alarme de nuit. Voyant Sophie consciente, il se précipite alors sur le corps sans vie de Joël Fronsac. Repérant aussitôt du liquide cérébral s'écouler par la plaie béante de l'oeil, il comprend qu'il n'y a plus rien à faire.

« Appelez la sécurité...Sophie, Sophie, ma chérie, tu n'as rien ?
-Elle a, elle a voulu tuer Camille..il est arrivé pour me tuer...Ils se sont battus..
-Chhhhhhhhhhhhhhut..c'est fini ma puce..c'est fini..Ca va ? Tu n'as rien ?
-Il a essayé de m'étrangler..et il y serait parvenu si elle avait pas été là..Elle était déjà là...mon dieu..et si moi j'étais pas arrivée, elle aurait tué Camille..C'est une histoire de fou !
-Mais qui sont-ils ?
-Pauline, mon ex.
-Celle qui...
-Oui, celle qui..et qui, visiblement comptait me récupérer en éliminant Camille. Mais comment savait-elle que Camille était ici ? » Puis, s'adressant à Pauline.
-Comment savais-tu ?
-Je te croyais plus intelligente que ça chérie !
….
Tu me déçois beaucoup !
Tu es...tu es.. C'est toi Mme Brosec. Il ne peut en être autrement.
-Bravo chérie...Ca t'en bouche un coin hein ? Tu peux être fière d'avoir une femme fidèle..Puisque la stratégie pour la détourner de toi et la pousser à la faute n'a pas fonctionné, je me demandais ce que j'allais bien pouvoir inventer mais la chance a été avec moi quand Pauline, la secrétaire, pauvre andouille, m'a dit ce qui lui était arrivé. Je pouvais pas laisser passer une occasion pareille hein..Mais j'avais pas prévu que cet abruti avait prévu le même sort, mais pour toi... Comment tu trouves ma transformation chérie ? Ca te plaît? J'ai fait tout ça pour toi Sophie. Je t'ai sauvé la vie. Et vois comment tu me remercies..
-Tu es complètement dingue..Bertrand, sors la d'ici s'il te plaît ou je vais vomir.
-Ouaip, tiens, tu vas être exaucée, y'a les flics... »



« Tu te rends compte ma chérie ? Il voulait me supprimer pour récupérer Pauline et Pauline voulait te supprimer pour me récupérer moi..Et tu sais, la police m'a dit que c'est lui qui était chez nous cette fameuse nuit. En s'enfuyant avec sa mercedes, il a défoncé sa portière arrière contre le réverbère jouxtant à la propriété.
- et Mme Brosec ? Enfin, je veux dire Pauline ? Elle m'a bien eue elle tiens..J'y ai vu que du feu..
-En taule mais elle va être très certainement reconnue irresponsable de ses actes, tu t'en doutes.
-C'est effrayant. J'ai moi même plaidé la folie pendant de nombreux procès et au vu de ce qui s'est passé pour nous, je préférerais qu'elle croupisse derrière les barreaux..
-Quoiqu'il en soit mon cœur, elle ne pourra plus nous nuire...
-Bon, quand c'est que je rentre à la maison bébé ?
-Tu es en pleine forme chérie. Bertrand m'a dit que tu pourrais rentrer d'ici la fin de la semaine.
-Cool..et le boulot ?
-Ah, là faudra être un peu plus patiente hein ? Je vais m'occuper de toi, je vais te bichonner, te dorloter..
-mmmmmmmm, quel bon programme..
-Je t'aime ma petite femme d'amour.... »


Dernière édition par mielpops09 le Ven 15 Nov - 21:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeLun 21 Mai - 15:02

Que dire à par que cette histoire est sublime.
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeMar 22 Mai - 22:20

Merci ma chérie..ravie qu'elle t'ait plu...J'en écrirai d'autres..et peut être qu'un jour je consacrerai notre histoire..qui sait..
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeVen 7 Sep - 22:12

Apres avoir commencer à lire ton récit sur un autre forum, c'est avec encore plus de plaisir que j'ai terminé cette lecture loin des floods, imprégnée totalement de l'atmosphère de l'histoire.
J'ai aimé le style et la tendresse des mots/maux de l'amour au féminin.
C'est beau, envoutant, suggestifs...
Je te félicite et suivrai tes ecrits avec beaucoup d'engouements et de ferveur.
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitimeLun 10 Sep - 20:30

Bonsoir Plouf 27

Je te remercie pour cette critique qui me va droit au coeur..C'est vrai que c'est pas pareil quand tu as l'intervention des autres, même si c'est pour lire des choses agréables. Je n'ai jamais pensé à relire "nuit d'orages" d'une seule traite!
Il y a bien longtemps que je n'ai pas réécrit, excepté "la prophetie du futur" que j'essaie de terminer tant bien que mal, faute de temps. Elle n'est pas éditée encore ici, mais tu peux la trouver sur doctissimo..
Et merci encore, j'essaierai de ne pas te décevoir..
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MessageSujet: Re: NUIT D'ORAGES    NUIT D'ORAGES  Icon_minitime

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